- Auteur : Hervé Jourdain
- Editeur : Fleuve éditions
Hervé Jourdain nous parle de Tu tairas tous les secrets.
Ancien capitaine de police à la brigade criminelle de Paris et désormais analyste au ministère de l’Intérieur, Hervé Jourdain est de retour avec son équipe d’enquête pour Tu tairas tous les secrets.
Cette fois, l’enquête va les emmener dans les Ardennes...
Bepolar : Comment est née l’idée de ce nouveau roman ?
Hervé Jourdain : Mes idées sont toujours liées à mes activités professionnelles. Je suis policier, et donc bien placé pour être au plus près de certaines infractions originales, sourdes, difficiles à établir.
Bepolar : Qu’est-ce qui vous attirait dans les Ardennes ?
Hervé Jourdain : Le terrain vallonné et boisé, bien sûr, où l’on peut facilement se dissimuler, mais surtout la proximité de la Belgique. J’avais besoin de ce théâtre pour mettre des bâtons dans les roues de mes enquêtrices.
Bepolar : Vous évoquez les gourous et les médecines parallèles. Pour quelles raisons ? Qu’est-ce qui vous intéresse de ce côté là ? Leur capacité à faire sortir des gens de la réalité ?
Hervé Jourdain : C’est la thématique principale du roman. Le phénomène des sectes a déjà été exploré dans de nombreux romans policiers, celui des gourous dans le domaine de la santé jamais. Ce qui m’intéressait était de mettre en lumière l’emprise de femmes et d’hommes victimes de longues maladies qui tombent sous le charme de manipulateurs qui leur promettent la guérison.
Bepolar : Vous parlez aussi du monde de l’édition, et pas toujours en bien. C’était une sorte de clin d’œil ?
Hervé Jourdain : Loin de moi toute idée de critiquer le monde de l’édition. Oui, il s’agit d’un clin d’œil. Je travaille dans un univers sombre, très viril, ou l’on ausculte le pouls de la société au rythme des crimes et des délits qui s’y commettent. C’est tout le contraire du monde de l’édition, un univers majoritairement féminin, bienveillant, où l’on me regarde avec des yeux ébahis lorsque je leur raconte mes petites anecdotes. D’où l’idée d’installer une intrigue secondaire (le meurtre d’une éditrice) dans ce petit milieu où tout le monde se connaît.
Bepolar : On retrouve les héros de Femme sur écoute. Qu’est-ce qui vous plait dans ces deux personnages ? Les retrouvera-t-on encore ?
Hervé Jourdain : Mon équipe est composée de quatre policiers dont deux jeunes enquêtrices qui ont parfois du mal à se faire une place dans le monde de la police judiciaire, un milieu chronophage et énergivore. Le lecteur les retrouvera, c’est sûr, j’y suis très attaché.
Bepolar : Ce qui frappe et ce qui nous accroche, c’est aussi votre équipe, très pros, très humaines. Comment travaillez-vous les liens entre eux ? Comment les voyez-vous ?
Hervé Jourdain : Humanité, solidarité, je n’invente rien, c’est ce que j’ai vécu pendant près de quinze ans au sein de la police judiciaire. Dans la réalité, les équipes sont de véritables familles de cinq à huit personnes au sein desquelles il y a du conflit, de l’émulation, des coups de colère, de l’entraide, des joies, des fêtes. Il n’y a qu’à piocher…
Bepolar : Comment construisez-vous vos romans ? C’est très précis dans l’enquête...
Hervé Jourdain : Je construis mon roman comme une enquête policière. Les séries policières nous présentent souvent des flics désorganisés, fonctionnant à l’instinct. Dans la réalité, et dans mes romans, c’est tout le contraire. Flic en PJ, c’est un métier où la technique est constamment présente, afin de valider ou non chacune des dépositions qui vous sont faites. Les mentalistes, non merci.
Bepolar : Quand vous retrouvera-t-on en dédicace ?
Hervé Jourdain : Je serai à Vienne au salon Sang d’encre les 17 et 18 novembre, à la mairie du 7ème arrondissement de Paris le dernier samedi du mois de janvier, et probablement à Lens et à Montaigu au printemps.
Bepolar : Sur quoi travaillez-vous désormais ?
Hervé Jourdain : Une histoire autour d’un aéroport parisien. Il y sera question de guerre des taxis, de migrants et d’écologie aussi.
Bepolar : Et pour vous, qu’est-ce qu’un bon polar ?
Hervé Jourdain : Peut-être une histoire où vous remettez en cause les certitudes du lecteur. Faire vibrer, c’est bien ; faire douter une fois le livre refermé, c’est mieux.