- Auteur : Arnaldur Indridason
- Genre : Polar / thriller nordique
- Editeur : Métailié
- Date de sortie : 2 février 2024
- ISBN : 9791022613347
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Résumé :
Une veuve trouve un vieux pistolet dans les affaires de son mari et l’apporte à la police. Une vérification montre qu’il a été utilisé pour un meurtre non résolu depuis de nombreuses années. Konrad, un détective à la retraite, s’y intéresse car son père a eu une arme similaire…
Konrad nous apparaît ici dans toute son ambiguïté morale, aux prises avec les démons de son enfance auprès de ce père malhonnête, dangereux et assassiné par un inconnu. La soif de vengeance le domine, mais il résout les crimes restés sans réponses claires dans le passé. Il regrette un certain nombre de ses actes et essaye de s’amender. Ce faisant, il nous révèle la dureté de la société islandaise à l’égard de tous les déviants.
Un roman noir pur et dur, de beaux personnages pour lesquels le lecteur éprouve de l’empathie, de vrais méchants, aussi. Un de ces romans addictifs dont Indridason a le secret et qui restent dans le coeur des lecteurs bien à l’abri des tempêtes hivernales.
« Le maître du polar islandais. » Le Monde des livres
« Arnaldur Indridason maîtrise absolument son art. » Télérama
Sylvie Geoffrion 15 mai 2024
Les parias - Arnaldur Indridason
Toujours aussi ronchonchon, grognon, acariâtre, c’est dans cet opus que Konrad est supposé prendre véritablement sa retraite. On le connait assez ce Konrad pour savoir qu’il ne lâche jamais rien, qu’il est têtu, tenace, opiniâtre, à la limite du harceleur. Depuis les premiers jours de sa retraite de la police, depuis la mort de sa femme, il s’est fermé aux autres, renfermé sur ses souvenirs troublants et obnubilé sinon totalement possédé par la résolution du meurtre de son père lorsqu’il était adolescent. Toute sa vie, il a été envahi, porté par ce flou, ce meurtre irrésolu qui le hante littéralement. C’est dans cet ultime état d’esprit et dans une espèce d’urgence que Konrad fera des pieds et des mains pour le résoudre.
Je l’ai senti, par contre, plus fatigué et en même temps plus impatient, irritable mais toujours aussi inquiet. Inquiet de réaliser qu’il possède peut-être en lui, les travers de son père tels magouilles et violence ?
C’est une vieille dame, veuve, qui en faisant le ménage des affaires de son mari, retrouve un vieux pistolet et le rend à la police. On s’aperçoit que ce pistolet a déjà servi pour un meurtre non résolu (lui aussi) et voilà que Konrad s’y intéresse car son père a déjà possédé une arme pareille à celle-ci. Son père serait il impliqué dans ce meurtre ? Ce pistolet est-il en lien avec son meurtre ?
Ce titre raconte aussi l’Islande des années après guerre, les bases américaines et les relations avec les populations locales. Raconte également la dureté, la sévérité, l’insensibilité des orphelinats de l’époque avec leurs petits pensionnaires, des familles dysfonctionnelles et violentes, sans parler de tout ce qui est considéré comme déviant , tous les parias. C’est donc dans le froid hivernal d’une Islande troublante et bien sombre, sans beaucoup de lumière que se situe ce récit.
Et c’est avec tristesse que je quitte Konrad (si c’est vraiment le cas) mais avec l’espoir de retrouver Erlandur un jour car j’apprécie la plume d’Indridason et sa façon de raconter.
PS : Pour une meilleure compréhension de ce titre j’ose vous suggérer de lire la série Konrad dans l’ordre : Ce que savait la nuit, Les fantômes de Reykjavik, La pierre du remords, le mur des silences et finalement Les parias.
spitfire89 9 mai 2024
Les parias - Arnaldur Indridason
Dernière enquête publié mettant en scène Konrad, ce dernier est de plus en plus sombre, une soif de vengeance l’obsédant pour découvrir enfin celui qui est responsable de l’assassinat de son père.
Ce tome est un énorme puzzle complexe, plusieurs fils d’intrigues, deux époques, abus sur des personnes fragile, homosexualité dans les années 60, spiritisme et croyance, tourment et réflexion profonde.
Un dernier opus pour conclure enfin qui sait avec l’auteur qui voudra peut être poursuivre de nouvelle histoires avec Konrad.
Une plume fluide, sombre et intense. Le rythme de ce dernier opus est plus lent que les précédents sans doute pour mieux dénouer tous les fils. On referme les dernière page avec cette anti héros si attachant et sombre. Certains fan dirons qu’ils seront resté sur leur faim, mais je conseille ce dernier tome même si il y a quelques maladresse dans l’écriture ou la traduction.
"Konrad regarda la balance du port et se souvint soudain qu’il s’était battu avec Leo sur le parking. Il y avait si longtemps, tout cela était si loin, ces choses englouties étaient pitoyables. Sa vie d’alors avait été minable, aujourd’hui elle aussi était si loin, engloutie. Tout cela n’était plus, sauf ce qu’il avait vécu avec Erna, même si ce n’était pas entièrement vrai puisque, cela aussi, il avait presque réussi à le détruire."
L’atelier de Litote 5 mai 2024
Les parias - Arnaldur Indridason
L’inspecteur Konrad a beau être à la retraite, il continue à s’intéresser à l’affaire non résolue du meurtre de son père, qui date des années 50. Une vieille dame, vient remettre à la police un vieux pistolet qu’elle a trouvé après la mort de son mari. Konrad ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec le jour où son père lui avait montré un modèle Luger datant de la seconde guerre mondiale. L’arme après examen finit par parler et lance notre retraité sur une nouvelle piste. L’enquête reprend plusieurs éléments des tomes précédents et ouvre la piste déjà explorée d’une série de violences sexuelles pour laquelle l’inspecteur a déjà un coupable en prison. La construction de ce polar avance par questionnements et hypothèses avec de nombreux retours en arrière qui montrent l’influence que son père criminel a eue sur lui et sa famille. On découvre aussi tout un pan peu reluisant de la vie de Konrad, qui montre la complexité du personnage avec un côté plus sombre. On a parfois l’impression qu’il ne s’intéresse aux victimes, que parce qu’elles lui permettent d’avancer sur sa propre affaire. Un petit mot pour dire que ce roman nécessite la connaissance des volumes précédents car il y a un nombre important de personnages et les connexions entre eux sont complexes. Une liste des personnes et une chronologie aurait été la bienvenue. En plus avec les noms propres islandais assez difficiles pour une française et la tendance de l’auteur à donner des surnoms, ce n’était pas gagné mais j’aime tellement les enquêtes islandaises d’Arnaldur Indridason que je me suis accrochée. Son écriture est fluide et très factuelle. Une intrigue passionnante qui remonte sur plusieurs décennies et des thèmes comme la corruption, les réseaux pédophiles et l’homophobie. Un polar scandinave qui vous maintient en haleine et un personnage principal toujours aussi attachant et torturé. Bonne lecture.