- Auteur : Liam Macilvanney
- Traducteur : David Fauquemberg
- Genre : Historique / Action / Thriller, Policier / Thriller
- Editeurs : Métailié, Anne-Marie Métailié
- Date de sortie : 6 mai 2010
- EAN : 978-2864247487
Inscrivez-vous ou connectez-vous pour pouvoir participer au Club !
Résumé :
Gerry Conway, responsable de la rubrique politique au Tribune on Sunday de Glasgow, désespère de trouver un sujet digne de ce nom, en cette période de vacances parlementaires, quand il reçoit l’appel d’un correspondant anonyme, détenteur de révélations sur Peter Lyons, jeune politicien flamboyant promis au poste de Premier ministre. L’inconnu lui remet une photographie où l’on aperçoit Lyons, jeune, au milieu d’un groupe de paramilitaires unionistes en armes : les Nouveaux Covenantaires. Très vite, Conway comprend qu’il tient là plus qu’un scoop : un séisme politique. Lui, le catholique désabusé, en proie aux affres du divorce, s’immerge alors dans l’univers trouble des combattants unionistes protestants, en Écosse d’abord, puis en Ulster. Ce thriller politico-historique qui se déroule entre Glasgow et Belfast, est une vraie plongée au cœur de la violence, de l’intolérance religieuse, avec un meurtre en toile de fond. Servi par une écriture fine et réaliste et des dialogues colorés, ce roman offre tout à la fois le portrait d’un monde inquiétant où le ressentiment affleure, et une vision satirique de l’univers du journalisme politique.
Sylvie Geoffrion 24 août 2019
Les couleurs de la ville - Liam Mcilvanney
Est-ce qu’il y a un gêne du talent ? Il semble que oui car père et fils McIlvanney, l’un avec son policier et l’autre avec son journaliste, ont le don de nous intéresser aux aspects plus sombres de l’Écosse et des Écossais. Tous les deux sont de bons conteurs. Tous les deux se servent très bien de Glascow. Leur décor est bien planté, ils n’ont pas besoin d’inventer. Mais ici, dans "Les couleurs de la ville", il m’a manqué un peu d’informations, un peu de détails pour apprécier à sa juste valeur ce récit. Rien n’est simple en Écosse alors imaginez un peu lorsque cette complexité se rallie celle de l’autre côté de la mer, celle de l’Irlande ! Tous les "istes" , anciens ou nouveaux, les orangistes, les nationalistes, les indépendantistes, les unionistes bref toutes ces factions irlandaises qui ont épargné (presque) l’Écosse, ces brigades, ces organisations légales ou pas, ces cellules, ces militaires ou para militaires oui c’est complexe.
Sur le fait que l’Écosse fut épargnée des Troubles, le journaliste nous dira ceci : "Londres, Birmingham, Manchester, Warrington : la guerre s’était exportée en Angleterre, mais elle n’était jamais parvenue jusqu’à nous. Les gens de l’IRA avaient une politique : on ne touche pas à l’Écosse. Qui diable aurait voulu embraser cette poudrière ? Alors l’Écosse avait été épargnée ; à l’abri du Semtex et des éclats métalliques. le sang de l’agneau était sur nos linteaux de portes, et le carnage avait passé son chemin. " (p. 129)
Il faut être très au fait de l’histoire irlandaise , des guerres de religion, des guerres économiques, des haines viscérales qui perdurent bien au-delà des accords de paix.
"Les couleurs de la ville" c’est un journaliste politique qui enquête. Il enquête sur le politicien de l’avenir, un futur premier ministre , l’actuel ministre de la justice. Son enquête, basée d’abord chez les unionistes protestants de l’Écosse, conduira ce journaliste catholique en Ulster. Très vite, il aura l’intuition que tout est lié. Malgré les ans et la paix, malgré tout. C’est aussi un questionnement sur l’éthique journalistique. Peut-on encore aujourd’hui faire ce métier honnêtement ?
Malgré le fait que j’aurais aimé plus d’explications, c’est écrit agréablement, c’est réaliste et nous fait voir que le malaise est encore bien réel et que rien n’est jamais tout à fait réglé. Malheureusement.