- Auteur : John le Carré
- Traducteur : Isabelle Perrin
- Genre : Polar
- Editeur : Le Seuil
- Date de sortie : 5 avril 2018
- EAN : 9782021371338
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Résumé :
1961. L’espion britannique Alec Leamas et son amie Liz Gold trouvent la mort au pied du mur de Berlin. 2017. Peter Guillam, fidèle collègue et disciple de George Smiley dans les services de renseignement autrefois surnommés " le Cirque ", est tiré de sa retraite en Bretagne par une lettre de son ancien employeur, qui le convoque à Londres. Pourquoi ? Ses activités d’agent secret pendant la guerre froide le rattrapent. Des opérations qui firent la gloire du Londres secret vont être minutieusement décortiquées par une nouvelle génération qui n’a que faire des luttes menées jadis par les Occidentaux contre le bloc communiste. Quelqu’un doit payer pour le sang des innocents sacrifiés sur l’autel de l’intérêt général. Entremêlant le passé et le présent pour laisser chacun raconter son histoire, L’Héritage des espions est un roman éblouissant de virtuosité. Ultime hommage au héros indestructible George Smiley, il marque la consécration d’un écrivain prodigieux.
Killing79 5 février 2019
L’héritage des espions - John Le Carré
Je connaissais de renommée de « L’espion qui venait du froid », j’avais vu le film « La Taupe » au cinéma, il ne me restait plus qu’à lire l’auteur original de ces œuvres. John Le Carré, ancien agent du service de renseignement britannique est reconnu pour sa connaissance du milieu et ses écrits proches de la réalité. J’avais donc hâte de découvrir un vrai roman d’espionnage.
Alors, attention, quand je vous parle de roman d’espionnage, ne vous attendez pas à une aventure à la James Bond ou à la Mission Impossible, avec des poursuites, des fusillades et des gadgets. Ce n’est pas du tout le cas. En l’occurrence, l’action se déroule bien dans le monde des agents secrets mais pendant la guerre froide. Et là, en cette période, les missions de renseignements étaient surtout basées sur la psychologie. Les états utilisaient les qualités relationnelles de leurs espions afin de déstabiliser les autres puissances mondiales. C’était un jeu de dupes, entre information et désinformation, dans lequel chacun manipulait l’autre.
Grâce à sa narration d’un grand réalisme, John Le Carré nous ouvre les portes des opérations sous-marines menées par le gouvernement britannique pour infiltrer la Stasi. Le rythme du récit n’est pas soutenu et nous permet d’explorer en profondeur les rouages de ces manipulations mentales, qui servent de levier pour faire pencher la balance.
En voyageant entre passé et présent, en confrontant les deux époques, il se dégage aussi une forme de nostalgie. En effet, l’auteur marque bien les différences et les évolutions de son métier et paraît regretter le bon vieux temps de l’espionnage à l’ancienne. Il semble, avec son texte, tourner une page de l’Histoire qu’il a connu et laisser la place à la nouvelle génération.
Ce n’est pas un roman léger et il faut l’aborder avec concentration. De par la langue soutenue et de par le déroulement complexe des évènements, il faut prévoir de le lire par longues plages horaires, afin d’être absorbé par les évènements. La lecture de ce livre a été éprouvante pour moi, parfois un peu ennuyeuse, mais le réalisme et la vérité qui en ressort, méritait vraiment que je m’y attarde. Maintenant, je ne vois plus l’espionnage et le renseignement de la même manière et je comprends la notoriété de ce grand auteur qu’est John Le Carré.