- Auteur : Olivier Gallien
- Editeur : Robert Laffont
La nouvelle voix époustouflante du roman noir français, Olivier Gallien, se soumet à nos questions pour notre plus grand plaisir.
Bonjour Olivier Gallien. On vous découvre avec ce premier roman, Dans la Neige Ardente. Qu’est-ce qui vous a amené à l’écriture de ce premier roman ?
Olivier Gallien : J’ai entrepris l’écriture de ce roman durant une période de fragilité lié au deuil d’un de mes proches. Je cherchais un moyen de mettre à l’écrit des sentiments que j’avais du mal à extérioriser. Ce livre était un moyen d’exprimer les émotions qui me traversaient.
Comment est née l’idée de ce livre ? Quelle a été l’étincelle a son origine ?
Olivier Gallien : L’étincelle est venue lors de l’écriture de la première page, avec le personnage d’Hugo. Ce jeune homme réfugié dans son appartement, en haut d’une tour d’immeuble. Il observe sa ville se faire détruire, les bombardements incessants, il est comme hypnotisé, il n’espère plus rien et survit comme il peut. Je l’ai aimé tout de suite et j’ai su que j’avais envie de continuer avec lui, de découvrir la suite de son histoire. Puis le personnage de Pauline est arrivé et c’est une autre facette du roman qui est apparue. Je me suis attaché à elle avec la même intensité. Le désir de suivre leur épopée commune s’est alors imposé à moi. Ce qui aurait pu être l’histoire d’un seul personnage s’est transformé en récit choral.
On découvre un monde en guerre, qui fait tristement écho à notre actualité. Comment l’avez-vous imaginé ce cadre ?
Olivier Gallien : Au commencement, je l’ai imaginé comme une métaphore du deuil. Un environnement où la vie est annihilée. Tout est plongé sous un épais manteau de cendres, atténuant chaque sensation. La vue, l’ouïe, l’odorant, le toucher, le goût. Tout est tronqué, perverti par la destruction et la mort. J’ai développé cet univers en essayant de le rendre le plus réaliste possible et le plus intemporel.
On ne sait presque rien de la guerre qui est menée dans votre roman. Est-ce pour mieux symboliser toutes les guerres ?
Olivier Gallien : Oui. Je trouvais ça important que chaque lecteur puisse situer cette histoire où il le souhaitait. De la même façon, le nom de famille des personnages n’est généralement pas précisé. L’année durant laquelle les évènements se déroule non plus. J’aime l’idée de laisser une certaine forme de liberté au lecteur afin qu’il puisse s’approprier l’histoire qu’il est en train de lire, qu’il soit dans une lecture active, la plus immersive possible.
Il y a Hugo d’un côté, Pauline de l’autre. Chacun va devoir sortir de son abri. Quels liens vous unissent à vos personnages ? Comment pourriez-vous nous les présenter ?
Olivier Gallien : Je me suis énormément attaché à mes personnages, jusqu’à avoir le sentiment qu’ils existaient réellement. Lorsque j’ai terminé l’écriture du roman, ils me manquaient, j’avais envie qu’ils continuent à faire partie de ma vie. Hugo et Pauline sont très différents, du moins au début du roman et c’est ce que je trouvais intéressant. Hugo survit comme il peut. Il a abandonné, il n’espère rien et laisse le temps passer en attendant la mort. Pauline, elle, est plus combative, plus courageuse, plus insouciante aussi. Elle a choisi de se confronter aux évènements. Ce qu’ils vont devoir affronter tout au long du roman va les pousser à faire des choix, parfois extrêmes, et faire évoluer leurs caractères si différents.
Tout semble épuré jusqu’à l’écriture. Vos chapitres sont courts, Comment avez-vous travaillé le style de ce roman ?
Olivier Gallien : Lorsque l’on raconte une histoire de ce type, il me semble important de chercher à avoir l’écriture la plus épurée possible, d’aller à l’essentiel. Je suis un grand lecteur de poésie et j’ai notamment une fascination pour Marina Tsvetaïeva. Elle est d’ailleurs citée en exergue de mon roman :
« Je pense encore à la poussière Qui reste de vos lèvres et de vos yeux- À tous ces yeux qui reposent morts... À eux, à nous... » J’aime l’idée de pouvoir faire surgir des émotions avec peu de mots. Lorsque j’écris, je laisse reposer chaque page une fois qu’elle est terminée, puis je reviens dessus et en coupe un bon tiers. Tout ce qui ne me paraît pas essentiel part à la corbeille.
Un internaute écrivait à propos de votre roman "Olivier Gallien propose une expérience de lecture intense et cruelle. Une ligne sinueuse à la recherche d’un souffle de vie".Est-ce que vous êtes d’accord avec ces écrits ?
Olivier Gallien : Je trouve la formulation très belle et ça me fait évidemment plaisir de lire ce genre de choses. La dernière phrase du roman a été un véritable défi, car je ne voulais pas laisser le lecteur dans une atmosphère mortifère, mais dans un dernier élan de vie.
Et de manière plus globale, qu’aimeriez-vous que les lecteurs et lectrices retiennent de votre roman une fois terminé ?
Olivier Gallien : Ce que j’aimerais c’est que le lecteur vive une véritable expérience de lecture. J’aime l’idée que ce roman puisse être lu d’une traite.
Quels sont maintenant vos projets ? Avez-vous mis en route un nouveau roman ?
Olivier Gallien : J’écris en ce moment mon second roman. Il est encore un peu trop tôt pour en parler...