- Réalisateur : Brian De Palma
- Acteurs : Sissy Spacek, Piper Laurie, Amy Irving
- Distributeur : Park Circus France
- Auteurs : Stephen King, Lawrence D. Cohen
- Genre : Drame, Epouvante-Horreur
- Nationalité : Américaine
- Date de sortie : 22 avril 1977
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Durée : 1h38min
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Résumé :
Tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n’est pas rose pour Carrie. D’autant plus qu’elle est la tête de turc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu’à ce qu’elle ne se découvre un étrange pouvoir surnaturel.
Premier succès pour Stephen King, premier succès pour Brian de Palma. Carrie au bal du diable est la rencontre d’un auteur et d’un metteur en scène, à travers des noces sépulcrales qui en ont appelleront d’autres. On le sait : l’imagination prolifique de l’écrivain fantastique alimentera largement le cinéma américain, à partir des années 80. Comme Stanley Kubrick, quatre ans plus tard avec Shining, De Palma demeure fidèle à l’intention du récit : il s’agit bien de documenter le destin d’une adolescente souffre-douleur, nantie d’un pouvoir qu’elle ignore, livrée à une mère dont le fanatisme religieux paraît comme l’invariant d’un certain imaginaire états-unien, qui combat toute forme de progressisme.
Dès la séquence initiale, De Palma fusionne l’érotisme et l’horreur, filme au ralenti le corps nu de la pauvre Carrie et la punit d’être apparue au grand jour dans le plus simple appareil : le sang menstruel coule comme celui d’un meurtre, avant que la violence vindicative des autres jeunes filles ne se déchaîne contre l’innocente, rendue telle par une éducation mortifère. Grande vestale diabolique, Margaret White séquestre sa fille, la force à répéter des passages de la Bible pour lui rappeler une souillure originelle de la femme.
Dans l’environnement d’une maison en forme de tombeau, Carrie subit la maltraitance et son mal-être grandit sous la forme d’une excroissance invisible, un étrange pouvoir qu’elle expérimente d’abord malgré elle, tandis que les stridents violons de Pino Donaggio, rappelant ceux de Bernard Herrmann pour Psychose, se déchaînent à l’unisson des dégâts engendrés par les dons télékinétiques de la jeune fille. Ce sont d’abord des objets qui se brisent, mais on pressent qu’une plus grande contrariété peut déchaîner la foudre. Elle adviendra, puisque les jeunes camarades de Carrie, pourtant morigénées par l’autorité enseignante, ne renoncent pas à leurs desseins maléfiques, notamment la plus rétive d’entre elles, Chris Hargensen, bien décidée à humilier la lycéenne bouc-émissaire au cours d’un bal.
De Carrie au bal du diable, on retient l’interprétation névrotique puis hantée de Sissy Spacek, l’atmosphère lugubre de la première partie du long-métrage, qui rappelle L’Exorciste, et, bien sûr, la dernière demi-heure du film en forme de chaos généralisé, où l’une des séquences les plus marquantes du cinéma d’horreur, fondée sur un split-screen inattendu, s’accorde à la colère vengeresse d’une adolescente trop longtemps martyrisée. Avec ce long métrage d’une haute intensité dramatique, le metteur en scène signe un classique d’une qualité indémodable.