- Auteur : James Holin
- Genre : Polar
- Editeur : Ravet-Anceau
- Date de sortie : 1er février 2018
- EAN : 9782359736830
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Résumé :
Michèle Scanzoni, avocate parisienne débordée, accepte en rechignant de se rendre au Touquet pour aider Gilbert : l’homme, vétérinaire de profession, vient d’être licencié par Plankaert, un magnat de la viande, magouilleur de première. Craignant les foudres de l’industriel, le malheureux Gilbert s’est installé avec son camping-car au cœur du parc de la baie de Canche. Mais lorsque Michèle se rend à leur rendez-vous, Gilbert a disparu. Fuite ou kidnapping ? Aidée d’un serial dragueur un brin farfelu, l’avocate troque ses talons aiguille pour des baskets et mène l’enquête.
universpolars 12 janvier 2025
Bleu, saignant ou à point ? - James Holin
Bleu, saignant ou à point ?
Comme vous voulez, M. Holin ! Pour moi, de toute manière, la cuisson sera bleue. Mais j’imagine que dans ce roman, dans un autre contexte, cela sera plutôt cru. C’est juste une impression.
Si vous êtes végétariens, ou pire végans, vous aller sentir vos tripes se contorsionner dans votre estomac !
Dans les précédents ouvrages de James Holin, j’avais apprécié les personnages - principaux et même secondaires -, leur caractère, leur forte présence et, surtout, leur vivacité. J’avais également relevé l’humour subtil, très parlant et omniprésent qui colore les pages de ses romans.
James Holin a l’art de caricaturer une société, avec aisance, sans aucun tabou. Certains en prennent pour leur grade et ils le méritent bien ! J’aime quand les choses sont dites sans détour. Bref, c’est très humain et c’est absolument appréciable.
Dans ce nouveau roman, nous allons nous rendre dans une station balnéaire assez huppée, Le Touquet. A cet endroit, nous allons pas mal parler de viande : son commerce parfois opaque, son cheminement assez aléatoire - son trafic ! -, son utilisation pas toujours très catholique, soit la grosse magouille qui tourne autour de cette denrée !
La carne représentera bien sûr certains morceaux qui transitent dans cette histoire, mais ce terme désignera également l’un des personnages-clé de cette intrigue : Gérard Plankaert, le magnat de la bidoche ! Un vrai con !
Michèle Scanzoni, avocate, la soixantaine, sera également un personnage important dans cette histoire. Suite à l’appel d’une amie, bien qu’en surcharge de travail, à la limite du burn-out, elle va accepter de défendre le père de cette amie, qui vient d’être licencié par Plankaert, le roi de la viande hachée. Cet employé devenait-il gênant, car intègre et consciencieux ? Possible, ou pas.
Ce qui va devenir un peu plus emmerdant, c’est qu’il va disparaître du jour au lendemain. L’avocate Michèle Scanzoni, qui a décidé de se déplacer au Touquet pour le défendre, va mener sa petite enquête.
Elle sera accompagnée par un personnage totalement improbable, la caricature-même du baratineur, un peu maladroit, trop sûr de lui, le champion du monde de la pitrerie, sans pour autant vraiment le faire exprès ! Pour moi, il est LE personnage représentatif des romans de James Holin ! J’adore.
Une fois de plus, justement, l’auteur me charmera complètement avec ses personnages hors du commun ! Hors du commun car souvent très ordinaires. Il y aura des exceptions, quoique... Tout est relatif. En tous les cas, des hommes et des femmes qui sont mis en scène simplement, sans chichi, ça fonctionne ! Les interactions, en général, ou les dialogues, en particulier, sont divins. C’est une vraie pièce de théâtre à ciel ouvert !
L’auteur n’hésitera pas, par exemple, à nous dérouler une scène sur plusieurs pages concernant le déplacement d’un objet précieux et lourd dans une maison. C’est ça qui est fort ! C’est si banal qu’on pourrait s’en passer et vouloir revenir à l’essentiel. Mais finalement, c’est quoi l’essentiel... ? C’est une bonne question, croyez-moi. Il ne faut pas toujours le chercher dans l’extraordinaire, bien au contraire.
L’enquête que nous suivons est revigorante et d’une incroyable vivacité. Elle est constante, simple, mais ô combien absorbante. La qualité de jeu des personnages en est la raison principale et ça, je ne le dirai jamais assez. Je me permets même de faire la comparaison avec les polars d’Andrea Camilleri, qui met en scène le fameux commissaire Montalbano, dans lesquels l’intrigue devient presque un prétexte.
Au final, un excellent moment de lecture avec des personnages qui tiennent la route !
Bonne lecture.