- Auteur : Luca d’Andrea
- Editeur : Denoël
- Date de sortie : 11 octobre 2018
- ISBN : 2207141411
- EAN : 978-2207141410
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Résumé :
Italie, hiver 1974. A bord d’une Mercedes crème, Marlene fuit à travers le Sud-Tyrol. Elle laisse derrière elle son mari, Herr Wegener, et emporte les saphirs qui lui avaient été confiés par la puissante mafia locale. Alors que, devenu fou, il retourne la région pour la retrouver, Marlene prend un mauvais virage et perd connaissance dans l’accident. Simon Keller, un Bau’r, un homme des montagnes, la recueille et la soigne. Marlene se remet petit à petit dans un chalet isolé, hors de portée de poursuivants pourtant infatigables, et fait un jour la connaissance de Lissy, le grand amour de Simon Keller. Entre huis clos des sommets et traque mafieuse en Italie, "Au coeur de la folie" nous entraîne dans une spirale de frayeur, à la suite de personnages d’une noirceur fascinante.
Light and Smell 21 avril 2019
Au cœur de la folie - Luca d’Andrea
On fait ici la connaissance de différents personnages dont Marlene qui, après avoir dérobé de précieux saphirs dans le coffre-fort de Herr Wegener, son richissime, puissant et criminel mari, s’enfuie au volant de sa voiture. Elle avait tout prévu pour commencer une nouvelle vie avec un mystérieux personnage nommé Klaus. Mais un grain de sable vient enrayer la machine, un accident de voiture qui la mettra sur la route et la protection d’un Bau’r, un homme des montagnes, nommé Simon Keller. L’homme attire d’emblée la sympathie notamment par la manière dont il s’occupe de Marlene sans poser de questions, mais avec beaucoup de gentillesse.
En parallèle, on suit Herr Wegener qui, fou de rage, est bien décidé à retrouver l’impudente et à lui faire payer son affront. Il est, bien sûr, blessé par la trahison de sa femme qu’il aimait, mais le vol des saphirs le met également dans une position fort délicate vis-à-vis d’une puissante organisation, le Consortium. Marlene, en volant les pierres précieuses, n’a pas pris toute la mesure de son geste, son vol lançant une machine inébranlable, une arme à visage humain pour lequel la notion d’irrémédiable est non négociable : l’Homme de Confiance. Et ça, Herr Wegener va l’apprendre de la pire des manières…
En plus de son mari et de l’Homme de Confiance qui sont à ses trousses, la fuyarde doit également faire face à un autre danger, celui-ci beaucoup plus sournois dans la mesure où il faudra un certain temps avant qu’il montre son vrai visage. Et c’est cet aspect du récit qui m’a poussée à tourner les pages les unes à la suite des autres. On sent assez vite qu’il y a quelque chose de louche, de malsain, des phrases sibyllines, des comportements teintés d’irrationnel, une obsession étrange… Mais l’auteur fait taire les doutes de Marlene et des lecteurs en montrant également l’autre face du danger, les moments de douceur, la complicité, la gentillesse, une certaine forme de sagesse… Au bout d’un certain temps néanmoins, l’angoisse monte progressivement et inexorablement jusqu’à devenir asphyxiante, à l’image de cette vie en huis clos dans le maso où Marlene a trouvé refuge. Je suis assez frustrée de ne pouvoir développer ce point sans vous gâcher le plaisir de la découverte, mais je peux vous dire que si vous aimez les situations non linéaires et les personnages ambivalents, vous allez vous régaler.
À travers des sauts dans le passé, l’auteur nous permet de mieux appréhender ses différents personnages qui, comme vous le verrez, ont tous eu une enfance assez difficile, soit teintée de pauvreté soit de violence, voire des deux. Même si cela n’excuse pas le comportement de chacun, cela permet toutefois de se rendre compte du poids de l’enfance dans la vie de ces adultes… Malgré la découverte de son passé qui nous éclaire sur ses choix de vie, je n’ai pas ressenti beaucoup d’affection pour Marlene. J’ai, par contre, été très touchée par Simon Keller, un homme qui a connu son lot de souffrances et de solitude. Son amour inconditionnel et intemporel pour sa soeur décédée ne pourra qu’émouvoir avant de finir par inquiéter…
Malgré ses plus de 400 pages, le roman se lit rapidement, l’alternance des points de vue, la présence d’allers-retours dans le passé, et les nombreux dialogues donnant un certain rythme au récit et une certaine puissance à la narration. À cela s’ajoute une écriture nerveuse, tout en relief, qui s’accorde parfaitement au décor dans lequel se déroule l’histoire, le Sud-Tyrol, une partie de l’Italie que je ne connaissais pas vraiment. L’auteur a su utiliser l’aura de mystère et de danger qui se dégage de l’endroit pour stimuler l’imagination des lecteurs. Il n’hésite pas ainsi à parsemer son récit d’allusions à des créatures fantastiques et aux fameux contes des frères Grimm qui, dans leur version première, ne sont pas forcément des plus rassurants… le tout concourt à maintenir une pression constante sur le lecteur qui veut absolument savoir ce qui va tomber sur la tête de Marlene. On alterne, en effet, entre moments doux et moments plus tendus, mais on garde toujours cette sensation que tout peut s’emballer d’un moment à l’autre, comme si après le calme, ne pouvait s’abattre que la tempête. Et cette sensation diffuse de danger est aussi angoissante qu’addictive !
En conclusion, tempête intérieure et tempête extérieure se mêlent et s’entremêlent pour nous offrir un récit haletant et totalement immersif. À travers une plume nerveuse et redoutable, Luca D’Andrea nous parle du poids de l’enfance, de la vie et de la mort, d’espoir, mais aussi de folie, de cette folie qui semble être au coeur des hommes, des pires comme des meilleurs. Alors si vous avez envie d’une histoire qui vous tiendra en haleine du début à la fin, et qui vous fera naviguer en eaux troubles, vous avez trouvé le livre qu’il vous faut.
Maks 8 février 2019
Au cœur de la folie - Luca d’Andrea
La folie, c’est bien le mot qui convient à l’ambiance de ce thriller.
Pour ma première expérience avec l’écriture de Luca D’Andrea, je peux dire que je valide à 100% le style et la manière utilisés pour construire cette histoire.
Oscillant entre chasse à l’homme et huis clos, le lecteur se retrouve embarqué dans un tourbillon machiavélique aux multiples rebondissements, sans jamais se douter de quand arrivera un retournement de situation, je pense que c’est principalement là que "Au cœur de la folie" marque des points.
Les personnages, bien qu’étant assez classiques n’en sont pas moins efficaces, la jeune femme en fuite, le vieux montagnard mystérieux, le tueur à gage et le mafieux sont les piliers de cette histoire, mais attention, chacun cache bien son jeu et nous ne pouvons nous fier aux apparences.
Visuellement, le décor est planté dans les hautes montagnes allemandes, à la lisière de la Suisse et de l’Italie, froid extrême, accès difficile, petits villages isolés.
Ce thriller sera apprécié par la majeure partie des amateurs de thrillers, et si le début est un peu long, une fois la folie installée près du lecteur, on ne quitte plus des yeux les pages en voulant savoir "qui", en voulant savoir "comment" et en voulant savoir "pourquoi", mais attention, vous risquez vraiment d’être surpris par la tournure des événements.
Les Lectures d’Anne-Sophie 8 janvier 2019
Au cœur de la folie - Luca d’Andrea
Le jour où Marlène décide de quitter son truand de mari, elle sait parfaitement qu’elle met sa vie en jeu.
Aussi puissant que cruel, Robert Wergner fera tout pour la rattraper et l’éliminer.
Et lorsqu’elle tente de mettre un maximum de distance entre eux le plus vite possible, c’est l’accident.
Secourue par Simon, véritable homme des montagnes vivant quasiment en autarcie, elle peut espérer souffler un peu.
À moins que…
Le plus grand des dangers vient-il de l’Homme de Confiance de son mari, tueur sans pitié lancé à ses trousses ?
Ou des hallucinations de Simon, homme plus complexe que prévu et aux multiples ?
Ou bien de sa propre imagination ?
Entre légendes inquiétantes, huit clos angoissant, et traque meurtrière, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce thriller un parfait page-turner.
L’action est bien présente, aidée par un style qui ne s’embarrasse ni de lourdes descriptions des personnages, ni de circonvolutions inutiles dans les dialogues.
La seule exception est pour les paysages et décors des vallées du Tyrol. On ressent, à leurs descriptions, toute l’affection que l’auteur doit leur porter, et cela apporte une réelle plus-value au roman.
L’écriture de Luca d’Andrea est aussi glaçante que les décors enneigés qu’il nous décrit.
Incisive et sans fioritures, elle permet une accroche rapide et surtout durable.
Les courts chapitres s’enchaînent parfaitement, et s’ils laissent peu de place à une exploration très profonde des personnages, ils nous maintiennent dans un rythme de lecture extrêmement enlevé.
Si la psychologie des protagonistes n’est pas le point le plus fort de ce thriller, la folie en elle-même a, elle, une place forte et particulièrement prégnante.
Les traumatismes d’enfance, les actes manqués et l’immense capacité des hommes à nuire aux autres sont les pierres angulaires de ce roman. Non pas en tant qu’excuses éventuelles, mais en qualité de faits simplement exposés.
Et ce n’en est que plus angoissant encore.
Vous aimez avoir peur ? Vous aimez avoir froid ? Alors vous allez beaucoup aimer Au cœur de la folie…
Sangpages 13 novembre 2018
Au cœur de la folie - Luca d’Andrea
Comme dans son précédent : L’essence du mal, que j’avais adoré, Luca D’Andrea te fait pénétrer dans ce Sud-Tyrol énigmatique avec ses légendes, ses croyances, son folklore et franchement, c’est jubilatoire.
Ses descriptifs sont saisissants de réalité. Sa plume vive est percutante t’attrapera par la main (ou par le collet, selon ta résistance 😜) et t’emmènera, t’emportera sans jamais te lâcher. Et je te dis de suite...Tu te noieras très vite dans l’encre de ses mots.
Nous sommes dans les années 70. Marlène s’enfuit de la maison avec les saphirs volé à son mari, homme puissant, richissime et surtout criminel notoire. Un homme qui, enfant, a eu un Standartenführer comme modèle...C’est pas peu dire !
La cavale de Marlène l’emmène, cependant, là où ce n’était pas prévu...Au cœur des montagnes, au cœur de la folie.
Ce récit, c’est la rencontre de deux êtres fracassés par la vie. Deux êtres : Simon et Marlène qui apprennent à se connaître et découvrent le passé de chacun. Ambiguïté et ambivalence pourraient être leur prénom.
Les personnages sont absolument fabuleux. Très forts, très marqués et habilement construits. C’est clairement l’un des points forts de Luca D’Andrea.
Ils prennent vie pour de vrai. Ils sont là, tu les sens, tu les touches.
Que ce soit Marlène, son mari Herr Wegener, le fascinant Simon ou l’homme de confiance (que j’ai particulièrement aimé avec ce côté à la fois monstrueux et à la fois d’une grande sagesse), ils sont tous riches et inoubliables.
Un récit à l’évolution très surprenante où le pire ne sera, sans doute, pas ce que tu crois et la tournure te surprendra certainement autant que moi. Tu te retrouveras au cœur de la folie sans rien avoir vu venir !
Encore une fois, Luca D’Andrea réussit brillement à créer une atmosphère unique digne des plus grands. Encore une fois, il nous offre une forme de huit clos étouffant et saisissant. L’atmosphère avec un grand A de ces auteurs qui ont cette incroyable capacité à t’immerger totalement, de te donner cette impression de te faire littéralement aspirer par l’histoire au point qu’il semble impossible d’en sortir.
Un roman inclassable qui m’a fait, par moment, ressentir ce que j’ai pu ressentir, il y a fort longtemps, à la lecture de "Misery" de Stephen King. Cette folie pure et pourtant touchante. Ce côté où tu ne sais plus très bien quoi ressentir.
Luca, avec ce deuxième opus, nous confirme son talent et nous montre qu’il faudra désormais l’attendre à chaque publication. C’est, en tout cas, ce que je vais faire avec la plus grande impatience puisque tu l’as compris : j’ai littéralement adoré ce récit dévoré quasiment d’un bloc.
Jette-toi dessus, illico mais attention à bien t’équiper. Il te faudra des bonnes chaussures de marche, des raquettes voir même des crampons et une doudoune bien chaude !!!
Enjoy 🙂
L’atelier de Litote 31 octobre 2018
Au cœur de la folie - Luca d’Andrea
Tyrol du Sud, Hiver 1974 dans les Alpes italiennes. Marlene a épousé Wegener, un homme dangereux, sans cœur mais riche et c’est ce qu’elle voulait. Jusqu’au jour où elle apprend qu’elle attend un enfant, elle décide de le quitter mais pas les mains vides. A cause de cette trahison Wegener ne pardonnera pas et lancera à ses trousses ses hommes et l’organisation criminelle qu’il était sur le point d’intégrer déléguera un terrible Homme de confiance pour tenter de résoudre le problème. Dans sa fuite Marlene prendra une mauvaise direction, aura un accident et sera secouru par Simon Keller un Bau’r qui la sauvera en la recueillant dans sa ferme loin du monde. Un autre danger l’attend pourtant… car elle a faim.
Bien que l’histoire se déroule dans le nord de l’Italie, les habitants sont germanophones et c’est les légendes et les coutumes bavaroises que l’auteur nous fait découvrir. Tout d’abord il arrive à donner une densité à ses personnages en nous parlant de leur passé, de leur croyances et cela aide à mieux les cerner afin de les comprendre.
Wegener a toujours pensé que son père avait agit en idiot et que c’était pour cela qu’il était mort ; lui ne ferait jamais cela, il s’assure d’être toujours celui qui a le pouvoir, le plus fort et surtout les pieds bien au chaud.
Marlene vient d’un milieu pauvre et fera tout ce qui est en son pouvoir pour ne jamais avoir faim ni froid.
De son père, Simon Keller a hérité la ferme familiale et les bibles de toutes les générations qui l’ont précédé. Grâce à lui les herbes qui soignent n’ont plus de secrets, il est devenu éleveur, agriculteur, botaniste, chasseur et homme de foi il est parfaitement adapté à son mode vie tel un ermite perdu dans la haute montagne. Et il va prendre soin de Marlene tout comme il sait prendre soin de Lissy. C’est l’un des points forts du récit. A côté de cet ermite haut en couleur les autres font pâles figures. Il ne reste plus qu’à attendre le développement de ce personnage qui est à la fois excitant et dramatique.
Luca D’Andrea écrit dans un style très fluide et nous donne à voir plusieurs angles et de multiples perspectives. Dès que l’action se met en marche, on va suivre le fil narratif qui forme la clé de voûte de ce thriller. J’ai eu tout au long de ma lecture le sentiment de me retrouver comme dans le Labyrinthe de pan de Guillermo del Toro, dans une sorte de fantasmagorie liée à des thèmes de dévoration, de croyance irrationnelle, de destin et de culpabilité. Je suis restée captivée par ce thriller sanglant jusqu’à la dernière ligne. Le thème sort de l’ordinaire, on sent les recherches et les documentations qu’il a nécessité tout cela pour une mis en scène fascinante. Bonne lecture.