- Auteur : Arnaldur Indridason
- Editeurs : Points, Métailié
- Date de sortie : 2 février 2017
- EAN : 9791022605410
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Résumé :
Un représentant de commerce est retrouvé dans un petit appartement de Reykjavik, tué d’une balle de Colt et le front marqué d’un "SS’ en lettres de sang. Rapidement les soupçons portent sur les soldats étrangers qui grouillent dans la ville en cet été 1941.
Deux jeunes gens sont chargés des investigations : Flovent, le seul enquêteur de la police criminelle d’Islande, ex-stagiaire à Scotland Yard, et Thorson, l’Islandais né au Canada, désigné comme enquêteur par les militaires parce qu’il est bilingue.
L’afflux des soldats britanniques et américains bouleverse cette île de pêcheurs et d’agriculteurs qui évolue rapidement vers la modernité. Les femmes s’émancipent. Les nazis, malgré la dissolution de leur parti, n’ont pas renoncé à trouver des traces de leurs mythes et de la pureté aryenne dans l’île. Par ailleurs on attend en secret la visite d’un grand homme.
Les multiples rebondissements de l’enquête dressent un tableau passionnant de l’Islande de la "Situation’, cette occupation de jeunes soldats qui sèment le trouble parmi la population féminine. Ils révèlent aussi des enquêteurs tenaces, méprisés par les autorités militaires mais déterminés à ne pas se laisser imposer des coupables attendus.
Dans ce roman prenant et addictif, le lecteur est aussi fasciné par le monde qu’incarnent les personnages que par l’intrigue, imprévisible.
spitfire89 15 mai 2023
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Arnaldur Indriðason auteur à succès nous livre une incroyable trilogie des ombres bien avant sa série Konrad.
Attention cette trilogie n’est pas paru dans le même ordre en France et en Islande donc la chronologie de l’histoire varie. En Islande le tome 3 était paru en 1er partant d’une histoire débutant de 1944 vers 1941.
Le premier tome dans l’ombre nous méne en 1941 avec le meurtre d’un commerçant itinérant retrouvé mort dans un hôtel à Reykjavik, l’homme était assassiné par une balle d’un colt en pleine tête. Le meurtrier à laisser une marque sur le corps un double S en lettre de sang. Flovent et Thorson mènent l’enquête dans une période délicate. Les enquêteurs portent leurs recherches sur des éventuelles soldats alliés venu lutté contre les nazi.
Saveur Littéraire 13 juin 2021
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Arnaldur Indriðason, un nom qui ne m’était pas inconnu, mais que je n’avais pas encore eu l’occasion de découvrir à travers ses romans. Dans l’ombre, un roman qui prend ses sources dans une période à la présence Ô combien régulière dans le genre policier, avec ceci de différent que le pays où se situe l’histoire de ce premier tome de la Trilogie des Ombres est assez peu représenté dans la Seconde Guerre Mondiale. Bienvenue en Islande, sur une terre froide envahie par une guerre qu’elle n’a pas amené chez elle, mais qui prend le pas sur toute sa vie, y compris dans l’intimité de sa population.
Le contexte est simple : dans ces temps d’occupation par les forces alliées contre l’Allemagne nazie, en 1941 pile, un homme est retrouvé mort chez lui, exécuté avec précision d’une balle dans la tête. La balle appartient à une arme étatsunienne, et le cadavre n’est pas celui que l’on croit être. Dans ses effets personnels, une capsule de cyanure prête à usage. Vous la sentez, l’odeur de l’espionnage allemand en terres islandaises, vous ? Et si vous ne saviez pas que l’Islande avait connu cette guerre meurtrière, ce premier roman sera pour vous et moi l’occasion de découvrir tout un mode de vie qui a dû s’adapter à une guerre venue d’ailleurs, à la présence de forces extérieures, aux manigances internes… et à l’ambiance aux relents de malaise qui s’en dégage. Vie islandaise, changements de pensée ou de mœurs causés par cet événement de l’Histoire, une étude profonde de toute une époque très peu relatée pour ce pays lointain !
Contrairement à l’habitude scandinave, on peut dire que Dans l’ombre démarre très vite avec un premier meurtre, mais si ce début plutôt brutal promettait une avancée du même tonneau… le ¾ restant sera assez inégal en action et en tension. Une fois rentrés dans l’histoire, avec facilité grâce à la plume avisée de l’auteur, voilà que l’enquête commence avec deux jeunes gens, l’un dans la police militaire étatsunienne, l’autre dans la police islandaise. Ce duo qui semblait bien fonctionner et la joie de voir enfin un roman policier scandinave foncer dans l’enquête sans faire du blabla sur la vie personnelle ne durera pourtant pas longtemps, et laissera même perplexe.
Ce qu’il manque à ce premier tome ? L’étincelle, absolument, mais aussi et surtout le naturel. Certes, nous sommes en 1941 et les techniques ne sont pas modernes, les avancées se suivent au fur et à mesure puisqu’il n’y a pas de technologie rapide pour se tenir au courant. Voilà qui donnera donc, à presque chaque chapitre, lieu à une scène de mise en commun des éléments glanés ici et là par Flovent et Thorson. Sans naturel aucun, lourd à force d’utiliser ce même procédé. Mieux encore – on dira plutôt pire dans ce cas-ci –, les interrogatoires incessants des DEUX policiers sont d’une misère absolue : question sur question, sans aucune logique, et tout ça devant des témoins ou des suspects qui refusent systématiquement de répondre, qui disent « allez au diable », « je ne vous réponds plus » et tutti quanti, si bien que le tout perd sa crédibilité (et qu’on est tentés de compter le nombre de phrases de cet acabit, juste pour passer le temps). Ajoutons à cela des pistes qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, pour s’envoler juste après. Pourquoi ?!
Un roman qui passe de témoin en témoin, d’interrogatoire sans réponse à un prochain interrogatoire qui ne répondra qu’à une ou deux questions, le tout pendant toute l’intrigue. La narration au début déstabilisante devient alors un obstacle à franchir pour arriver jusqu’à la fin. À tel point que quand celle-ci arrive, c’est le soulagement qui nous gagne, en même temps qu’une pointe de déception et d’intérêt. Déception, car on se dit « Un bouquin aussi épais pour ÇA ?! », et intérêt pour « Les dernières pages promettent du bon pour la suite ! ». Alors je repars dubitative, parce que Dans l’ombre est un premier tome avec de très bonnes choses, tant au niveau du contexte de l’époque, de l’étude de la population, que la situation personnelle de quelques personnages. Mais j’en retiens quand même plus l’étincelle de ce potentiel qui ne vient pas, le manque de crédibilité, et le naturel qui ne transparaît à aucun moment dans cette enquête d’espionnage. Qu’en sera-t-il des tomes suivants ?
Note : 3/5
(https://saveurlitteraire.wordpress.com/2021/06/13/165-dans-lombre-arnaldur-indridason/)
eTemporel 21 mai 2021
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Avec Dans l’ombre, Arnaldur Indridason nous ouvre à l’histoire de son pays pendant la Seconde Guerre Mondiale. En effet, en 1941, l’Islande a un statut très particulier. Officiellement neutre, elle est occupée par les Anglais depuis mai 1940 et passe peu à peu sous la responsabilité des Américains. C’est dans ce contexte assez peu connu que prend place l’intrigue du premier tome de la Trilogie des Ombres, l’auteur ayant décidé d’explorer ce champ qui grouille de sujets susceptibles de devenir des intrigues policières.
Tout commence avec la découverte d’un cadavre dans un appartement, une balle dans la tête, une croix gammée tracée sur le front avec son propre sang. Deux jeunes enquêteurs sont dépêchés sur place : Flovent, de la police criminelle, et Thorson, de la police militaire, car il semble que la balle vienne d’un pistolet de l’armée américaine. Aucun d’entre eux n’a la moindre expérience dans ce domaine mais en temps de guerre, on fait avec ce que l’on a, pas vrai ?
Autant le dire tout de suite, je n’ai pas été emballée par ce roman. Il avait pourtant tout pour plaire sur le papier : les magnifiques paysages islandais, un contexte historique et social intéressant, une histoire d’espionnage et même les recherches nazies sur la transmission génétique de la criminalité. Il y avait de quoi écrire un polar passionnant, la réputation d’Arnaldur Indridason n’étant plus à faire. Pourtant, je suis complètement passée à côté. L’intrigue met un temps fou à se mettre en place et il faut attendre le dernier quart du livre pour avoir une vision à peu près claire des enjeux.
Résultat des courses, on lit sans grand intérêt et quand en plus les personnages principaux manquent à ce point de charisme, ça finit par devenir compliqué. Leur façon de mener l’enquête a de quoi étonner. Les trois premiers quarts du livre ne sont qu’une série d’interrogatoires qui manquent de naturel. Je n’ai jamais lu de polar où les personnes interrogées envoient paître les flics avec autant de virulence ! Si bien que la moindre de leurs conclusions en devient tirée par les cheveux et on a bien du mal à y croire.
Au final, si j’ai apprécié en apprendre plus sur l’Islande de l’époque, je n’ai absolument pas été emportée par ma lecture, encore moins par la plume de l’auteur. C’était ma première excursion dans l’univers d’Arnaldur Indridason et elle ne m’a pas donné très envie de poursuivre ma découverte. Une déception.
Pascal Proust 19 décembre 2020
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
L’inspecteur Flovent mène une enquête sur un meurtre commis dans l’appartement d’un représentant de Reykjavik en cet été 1941 .Comme l’arme utilisée est un colt de l’armée ,on va lui adjoindre un policier militaire ,Thorson ,avec qui il va essayer de comprendre les raisons de cet assassinat.Mais le corps retrouvé dans l’appartement n’est pas celui du locataire habituel qui ,lui, a disparu et va devenir le premier suspect.Un bon Indridason.
Komboloi 23 octobre 2019
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
J’avais une grosse attente au moment d’entamer cette lecture pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’un auteur que j’apprécie. Ses romans policiers que j’ai eu l’occasion de lire jusqu’à maintenant étaient de bonne facture. Par ailleurs, le thème retenu pour ce roman ainsi que le contexte historique m’intéressaient particulièrement tout comme le fait de se lancer dans une trilogie, choix ambitieux qui promettait de belle chose.
J’ai pourtant été assez déçu par ce premier tome. Je n’ai pas été emballé par l’enquête et les dialogues sonnaient parfois très creux. Tout n’est pas si noir évidemment, le contexte historique est intéressant bien que développé de manière très parcellaire et puis il y a du potentiel avec les deux personnages principaux.
Je vais donc lire les deux tomes suivants pour voir si cette trilogie gagne en maturité, ce qui est certain c’est que ce premier tome ne restera pas bien longtemps dans ma mémoire.
Mes petits plaisirs à moi 6 octobre 2019
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Un polar qui nécessite de lire sa suite
Me concernant, je peux dire que ce roman est un bon polar nordique. L’auteur parvient à nous plonger dans l’atmosphère de la seconde guerre au cœur de cette île, protégée en partie de la montée du nazisme par l’occupation des forces alliées américaine et britannique. On ressent cette impression de « chape protectrice » mais sous laquelle tout n’est pas forcément rose. D’ailleurs, vous allez trouver cela étrange mais en lisant ce roman, je ne suis parvenu à m’imaginer les personnages qu’en noir et blanc. Indridason met en avant particulièrement la question des femmes à cette époque. Même si elles ne constituent que des personnages secondaires (à l’exception de Véra et Brynhildur), on découvre comment cette présence militaire a constitué pour une grande majorité d’entre elles la possibilité de s’émanciper du joug masculin et d’espérer une vie meilleure. Le talent de l’auteur réside alors dans le fait de montrer que cette émancipation était à double tranchant, encore à l’époque, dans la mesure où elle ne dépendait finalement que du bon vouloir de la gent masculine (promesse de mariage, aide financière voire prostitution, si l’on peut parler d’émancipation dans ce dernier cas). Une chose est sûre : on ne peut pas dire que les hommes sortent grandis de ce roman.
Indridason exploite également, sur fond d’idéologie nazie, la thématique habituelle de la relation père-fils à travers les personnages de Rudolf et de Felix. Rien d’original ici si ce n’est l’extrémité terrifiante à laquelle cette relation conduit le fils. Au-delà de la question nazie, c’est ici le cri d’un fils à son père qui résonne dans la dernière partie du roman ou jusqu’où peut aller un enfant pour exister aux yeux du père. Cela n’excuse en rien les actes de Felix, même si l’influence du père et de l’oncle y sont pour beaucoup.
Mais le plus intéressant à mes yeux dans ce roman, c’est la manière originale dont l’enquête est menée par Flovent et Thorson. En effet, que ce soit l’un ou l’autre, nous avons affaire à des novices en matière de meurtre et Indridason a parfaitement réussi à mettre en avant leur inexpérience dans ce domaine. On les sent partir dans tous les sens au début du roman, piétiner à plusieurs reprises puis se poser, petit à petit, tout en choisissant leur camp (Thorson décide de lui-même de faire davantage confiance à Flovent plutôt qu’aux émissaires alliés auxquels il s’est pourtant engagé à faire des compte-rendus réguliers de l’avancée de l’enquête). Même lors des interrogatoires, on ressent cette fougue du débutant avec l’accumulation des questions, la répétition de certaines d’entre elles, ce qui finit par desservir nos deux apprentis-enquêteurs puisque leurs suspects ne trouvent, en général, qu’une seule issue possible : le silence. Le duo fonctionne à merveille tant Flovent et Thorson sont complémentaires.
Mon chouchou à moi
Même si je n’irai pas jusqu’au qualificatif de « chouchou », c’est le personnage de Thorson qui m’intrigue car on le sent en recherche de lui-même. Mais plus que ce qu’il réalise dans ce premier tome, c’est surtout ce qu’il va devenir qui m’intéresse dans un monde qui lui était encore très hostile. C’est sans aucun doute la raison principale à l’heure d’aujourd’hui qui me pousserait à lire la suite de cette saga.
Au final, une bonne lecture mais dont je ne pense pouvoir apprécier la qualité qu’en lisant l’intégralité de la saga dont il fait partie.
Les_lectures_de_linzio 18 septembre 2019
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Début de la 2nde Guerre Mondiale en Islande, l’arrivée de nombreux soldats, en pleine occupation anglaise puis americaine ont des répercussions sur cette île aux ancêtres vikings, sur ces habitants, sur leur façon de vivre, sur leur façon d’être...
Un cadavre tué par une arme américaine retrouvé chez lui va bouleversé pas mal de choses !
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Il ne faut pas s’attendre ici à de l’action et à du suspens.
Arnaldur Indridason prend son temps, il prend son temps pour installer l’histoire, pour nous décrire cet environnement. Oui le style est lent je dois l’avouer mais l’écriture attire.
Des pistes bonnes, fausses en veux tu en voilà, à toi lecteurs de faire le tri de tous cela, tout comme nos deux inspecteurs Thorson et Flovent que tout oppose. Flovent, inspecteur à la criminelle à Reykjavik et Thorson qui appartient à la police militaire américaine, lui vient en renfort.
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Le caractère des personnages est intense, parfois peut-être un peu trop tirant dans le caricatural...
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Un roman policier pur et dur avec cette touche de roman d’espionnage.
Une dimension historique présente, sur ce point j’ai trouvé cela intéressant le plaisir de la lecture d’un polar classique tout en apprenant des choses sur cette seconde guerre mondiale et sur son impact en Islande et ses habitants. Un polar vraiment bien documenté !!
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Quoi qu’il en soit, je lirais les 2 autres tomes de cette trilogie car forcément la fin du tome 1 invite le lecteur pour la suite des aventures de Thorson et Flovent et j’ai envie d’en savoir plus sur ces deux là ^^.
Sylvie Geoffrion 24 mars 2019
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Drôle de période pour les Islandais. Nous sommes en pleine guerre et ces insulaires, peu habituées au grand dérangement, subissent l’occupation britannique et américaine. Oui vraiment une drôle de "situation". Plusieurs d’entre eux décident ,en ces temps plus fastes mais plus troubles ,de quitter la campagne pour le brillant de la capitale. Rejkjavik offre plus facilement du boulot à nourrir, blanchir, servir toutes ces armées. Et c’est dans un petit appartement de la capitale que l’on retrouve, avec une balle dans la tête et les lettres SS dessinées sur le front, un représentant de commerce . Peu de criminalité de ce genre en Islande et donc peu de ressources. Est donc chargé de l’enquête le seul policier de la criminelle, Flovent. Il sera épaulé par Thorson, de la police militaire, parce qu’Islandais d’origine né au Canada, il est donc parfaitement bilingue. Indradison nous sert ici un mélange de genre et il réussit parfaitement bien son cocktail. Un roman policier et un roman d’espionnage. Et, en prime, il nous présente 2 nouveaux personnages. Deux jeunes policiers, manquant d’expérience, voulant apprendre le métier, encore plein d’empathie et tentant de comprendre ce qui se passe . Intéressante cette situation en Islande. Une époque qui marque la fin d’une autre, qui change les moeurs et les mentalités. Qui ouvre cette petite île sur un monde plus vaste, plus grand, plus dur. Arnaldur Indridason nous fait ressentir le changement qui s’amorce et qui générera de nouveaux modes de vie. Trop curieuse de voir évoluer nos deux jeunes policiers dans cette société en mutation , c’est donc un oui pour la suite de cette trilogie.
Clarmac 22 mars 2019
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Je crois avoir compris que la situation géographique de l’Islande a fait de cette île une victime collatérale de la 2nde Guerre Mondiale.
Ce thriller historique (si l’on peut le qualifier ainsi) nous immerge dans tous les paradoxes de l’Islande dans la « situation ».
Malgré les méandres, les multiples rebondissements et les nombreuses pistes que suivent les 2 enquêteurs pour résoudre cette enquête, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman autant policier, d’espionnage qu’historique.
Il me semble que j’aime quand la lecture nous évade autant qu’elle nous apprend.
mdg2810 28 février 2019
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
C’est un peu complexe, un peu sombre et un peu historique. Ça fait un combo très intéressant que j’ai apprécié lire mais je reste un peu sur ma fin. Heureusement que ce n’est que le premier d’une trilogie !
Pour ceux qui me suivent sur Instagram, vous avez pu constater que le mois d’août a tourné autour de l’Islande suite à notre voyage. Depuis, je peine à redescendre sur terre et je cherche à prolonger la magie de notre escapade grâce à la littérature islandaise.
J’avoue ne m’être pas trop foulée en me rabattant sur l’un des auteurs les plus connus de polars pour commencer : Arnaldur Indridason.
Pour commencer, j’avais le choix entre une énorme saga avec l’inspecteur Erlendur ou une petite trilogie. J’ai choisi de commencer par cette dernière car j’ai privilégie une lecture audio et Le duel , premier tome de la longue saga, n’était pas disponible sur Audible.
Est-ce par ce que j’ai commencé ma lecture en Islande que j’ai été immergée directement dans l’histoire ? Je pense que ça y a joué considérablement mais que ça ne fait pas tout. Le narrateur y est pour beaucoup également dans ce bon moment. Sa voix grave et lente correspond très bien selon moi à une lecture de policier.
Mais l’auteur parvient tout bonnement à nous plonger dans l’histoire de son pays. Une histoire peu connue d’ailleurs, personnellement, je ne savais pas que l’Islande avait accueilli des soldats américains et britanniques durant la seconde guerre mondiale.
Je suis impatiente de lire la suite de cette trilogie mais aussi de connaître ce fameux Erlendur, car il faut l’avouer, j’ai commencé les oeuvres d’Indridason par une voie peu conventionnelle.
La bibliothèque de Céline 3 juillet 2018
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Dans l’ombre est le premier tome d’une trilogie. Bien sûr, je me précipiterai pour acheter le second, dont j’ai lu un extrait.
Pour les fans d’Erlendur, autant vous prévenir tout de suite, celui-ci n’est pas présent dans la trilogie. Depuis Etranges Rivages, nous ne savons toujours pas de ce qu’il est advenu du commissaire. Cet homme tourmenté par un passé dont il ne sait se défaire est parti quelque temps dans les fjords. Depuis, le lecteur n’a plus de nouvelles…
L’auteur semble particulièrement apprécier cette période de l’Histoire, ce qui n’est pas mon cas. Néanmoins, en tant qu’inconditionnelle de l’auteur, je me suis lancée et je ne regrette pas ma témérité ! 😉 En plus de me laisser emporter par le côté romanesque de l’œuvre, j’ai appris un certain nombre d’éléments historiques forts intéressants dont je tairai tout ici…Je vous laisse les découvrir par vous-même.
L’enquête est menée par un Flovent, un policier islandais. Un novice de la profession. J’avoue que celui-ci m’a parfois fait sourire. L’auteur est très habile dans le portrait qu’il brosse de lui : un néophyte de première qui n’est pas à l’aise avec le meurtre qu’il doit résoudre et qui n’est pas très adroit dans sa façon de mener les interrogatoires. Ses multiples questions sont parfois presque risibles tant elles sont nombreuses et mal formulées. A ses côtés, Thorson, un canadien d’origine islandaise, de la police militaire. Un homme, par plus expérimenté mais au savoir-faire plus prometteur. Sans doute, l’auteur saura -t-il les faire évoluer au fil des tomes en leur donnant un peu plus de consistance. J’espère également en apprendre davantage sur eux. A deux, ils vont se plonger dans les méandres des expériences nazies et dans l’Islande profonde et la misère que le pays a connu durant ces années de guerre. Quand la basse classe rencontre la haute, pourrait-être un des thèmes fondamentaux de cet opus. Quand l’Islande tranquille côtoie les complots et l’espionnage. J’avoue préférer la quiétude de l’île. Cependant, c’est avec plaisir que je me suis laissée entraîner dans cette enquête policière qui n’est qu’un prétexte à la découverte du pays sous l’occupation.
Je ne pourrais déplorer une description de la société islandaise plus poussée car, il semblerait que ce n’est pas ce que l’auteur a voulu mettre en avant. Je vais donc sagement attendre la suite et vous quitter sur cette conclusion : bravo monsieur Indridason. Vous réussissez, par votre plume, à m’intéresser à un sujet qui n’a jamais su retenir, dans la littérature, mon attention.
1001histoires 5 octobre 2017
Dans l’ombre - Arnaldur Indridason
Dans l’ombre : trilogie des ombres, tome 1. Publié en 2015 sous le titre original de "þýska huísð". Parution en France le 2 février 2017.
Arnaldur Indridason s’attaque au roman policier historique ! L’Histoire a toujours été présente dans l’oeuvre de cet auteur comme par exemple dans les enquêtes d’Erlendur, mais il s’agissait plutôt d’un passé récent. Dans cette trilogie, l’auteur franchit le pas et place ses personnages durant la Seconde Guerre mondiale.
Août 1941. L’Islande est l’objet de toutes les convoitises, l’île occupe une position stratégique au milieu de l’Océan Atlantique. On y parle d’invasion par l’armée allemande qui réalise des vols de reconnaissance depuis la Norvège et traque les bateaux de pêche islandais avec ses sous-marins. Avant la guerre, il y avait eu une tentative de conquête idéologique de l’Islande par les nazis. Il y a eu des nazis islandais regroupés dans le Parti nationaliste. En sous-main, les allemands menaient des études anthropologiques sur les Islandais et "leur lien avec l’héritage ancestral germanique et les prouesses des Vikings". Ils projetaient des recherches génétiques. Une zone d’ombre dans l’Histoire islandaise.
Août 1941. Il n’y a pas eu invasion par l’armée nazie. Les troupes britanniques sont arrivées avant d’être progressivement remplacées par les soldats américains. Cette relève explique la grande agitation régnant à Reykjavik. L’auteur parle d’occupation alliée. Les combats sont éloignés, le calme règne mais la société islandaise est perturbée : les Américains déferlent sur le pays et bouleversent une population qui dans certaines régions vivait hors du temps dans un grand dénuement et habitait encore dans des maisons de pierre ou de tourbes dont les toits enherbés prolongent les verts pâturages. A Reykjavik et dans sa région, des camps sont construits ( Camp Knox, Tripolikamp ... ) pour les militaires alliés et avec eux l’argent, les trafics, la prostitution font leur apparition. Une zone d’ombre dans l’Histoire islandaise.
Août 1941. Un meurtre a été commis à Reykjavik. Le crime ressemble à une exécution en règle : une balle de Colt 45, l’arme la plus portée par les soldats US et sur le front du cadavre les lettres "SS" ont été tracées avec son sang. Un crime est un fait exceptionnellement rare en Islande. Arnaldur Indridason est toujours aussi habile, en quelques chapitres les zones d’ombres se multiplient : impossible d’identifier le cadavre, découverte d’une capsule de cyanure sur la scène de crime, l’occupant de l’appartement reste introuvable.
Un meurtre est exceptionnel en Islande. Flovent de la Criminelle de Reykjavik sera-t-il à la hauteur ? Il est jeune et sans réelle expérience. Ses connaissances se limitent à trois mois de stage avec Scotland Yard à Edimbourg. Débutant passionné, il va faire preuve de rigueur, d’opiniâtreté, de détermination et d’ingéniosité. A cause du Colt 45 de l’armée US, Flovent doit faire équipe avec Thorson de la police militaire américaine. C’est un Islandais de l’Ouest, ses parents ont quitté l’Islande pour s’installer au Canada où il est né. Il parle islandais et pourra participer à l’enquête mais surtout il pourra informer le contre-espionnage des troupes d’occupation. Thorson, âgé d’à peine plus de vingt ans, est tout aussi inexpérimenté que Flovent pour mener une enquête criminelle. Les recherches de Thorson vont lui permettre de découvrir son pays d’origine, de comprendre ses compatriotes perturbés par le modernisme et de retrouver ses racines nordiques notamment lors de ses déplacements dans l’Islande profonde loin à l’Est de Reykjavik.
J’ai été impressionné par le professionnalisme de Flovent et ému par Thorson qui découvre ses origines. En ce qui concerne l’énigme, Arnaldur Indridason est toujours aussi habile, dés les premières pages, le lecteur doute et s’interroge. Chaque découverte renforce son incertitude : s’agit-il d’une affaire d’espionnage ou d’une vengeance dont les motivations sont à trouver dans le passé de la victime ?
http://cercle-du-polar-polaire.over-blog.com/2017/09/arnaldur-indridason.html