- Auteur : David Vann
- Editeur : Editions Gallmeister
- Date de sortie : 3 octobre 2016
- EAN : 978-2351781173
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Résumé :
Caitlin, douze ans, habite avec sa mère dans un modeste appartement d’une banlieue de Seattle. Afin d’échapper à la solitude et à la grisaille de sa vie quotidienne, chaque jour, après l’école, elle court à l’aquarium pour se plonger dans les profondeurs du monde marin qui la fascine. Là, elle rencontre un vieil homme qui semble partager sa passion pour les poissons et devient peu à peu son confident. Mais la vie de Caitlin bascule le jour où sa mère découvre cette amitié et lui révèle le terrible secret qui les lie toutes deux à cet homme. La prose cristalline de DavidVann nous apprend comment le désir d’amour et l’audace de la jeunesse peuvent guérir les blessures du passé. Aquarium est un pur moment de grâce offert par l’un des plus grands écrivains américains actuels.
Riz-Deux-ZzZ 4 juin 2024
Aquarium - David Vann
En bref, un roman noir qui me réconcilie avec l’auteur. Une ambiance typique des romans U.S., une tension qui monte crescendo, des scènes d’une violence psychologique rare... Une lecture marquante !
J’ai lu "Sukkwan Island" en 2015 et ce ne fut clairement pas le coup de cœur attendu... J’en attendais trop, on me l’avait trop bien vendu, je n’étais pas encore dans le mood "roman noir", je ne sais pas. En tout cas, j’appréhendais de retourner dans l’univers de David Vann.
"Aquarium" a su me convaincre et me donne presque envie de retenter "Sukkwan Island" presque 10 ans plus tard !
J’ai été un peu déboussolée dans les premiers chapitres, l’ambiance est plutôt bon enfant même si la vie de Caitlin et sa mère semble précaire. On se promène à l’aquarium de Seattle, on philosophe un peu sur la vie en regardant les poissons, etc. Pas vraiment ce que j’appelle un roman noir.
Et, d’un coup, le basculement (j’ai l’impression que c’est un peu la marque de fabrique de l’auteur...) : la petite vie tranquille des personnages se transforme en cauchemar lors d’une révélation a priori anodine. David Vann décrit des scènes violentes et crues, autant physiquement que psychologiquement. Il faut s’accrocher et ne pas avoir le cœur au bord des lèvres. Des thèmes difficiles sont abordés : l’abandon, la maladie, le deuil.
Je pense qu’il faut se lancer dans cette lecture en étant averti.e de ce que l’on va y trouver ! C’est clairement un roman noir, très noir et ne vous laissez pas amadouer par les premières pages plutôt idylliques.
Matildany 26 août 2022
Aquarium - David Vann
Le duo fusionnel de Sheri et sa fille Caitlin, 12 ans s’est éLorsque son jeune beau-frère, Nick, est victime d’une agression sexuelle, en 2015, toute la paisible vie familiale de Julia vole en éclat : son mari, Toby, très protecteur, veut s’emparer du rôle de justicier pour venger son frère. Nick, très perturbé, a honte d’avoir bêtempanoui en une routine rassurante : Après l’école, Caitlin se rend à l’aquarium de Seattle, et y attend sa mère, qui la récupère après le travail. Caitlin, enfant rêveuse et solitaire, se passionne pour le monde aquatique, et imagine le monde qui l’entoure à l’image de l’océan. Quand elle rencontre un visiteur qui partage son intérêt, elle se lie d’amitié avec le vieil homme. Mais le jour où sa mère découvre leur relation, c’est pour elle une plongée dans un passé atroce qui mènera le trio au bord du gouffre.
Dans ce roman, on nage en eaux troubles. Oppressant, mais à la poésie lumineuse, il y a des passages qui vous emprisonnent dans leurs algues gluantes, d’autres où l’on coule à pic, on boit la tasse, on se débat, et certains qui vous font flotter comme si vous vous retrouviez dans une matrice rassurante.
Les mots de David Vann sont tour à tour légers, rassurants et plein d’amour, puis acérés, blessants, étouffants. Il explore à merveille les traumatismes de l’enfance, les difficultés à pardonner, car si le passé peut apporter la résilience, il y a aussi sa souffrance qui vous conditionne ou vous révèle, ou vous emprisonne...
Pour ce roman, prenez une grande respiration, certains passages seront lus en apnée, car sous l’eau, les sons s’atténuent, ont une résonnance étouffée, et il faut bien cela pour amortir la violence sauvage qu’on y trouve.
Et malgré cela, il y a l’Amour, beaucoup d’amour dans ce récit, l’amour filial, le désamour, le premier amour, le nouvel amour...un excellent roman, donc, agrémenté de dessins des poissons qui ont une signification particulière pour Caitlin.
https:// instagram.com/danygillet
Alexandra Thiry 17 mai 2021
Aquarium - David Vann
𝑇𝑜𝑢𝑡 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑢𝑛 𝑝𝑎𝑟𝑒𝑛𝑡. 𝐿𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑒𝑢𝑥. 𝐼𝑙𝑠 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑓𝑜𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑑é𝑡𝑟𝑢𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡. 𝐼𝑙𝑠 𝑑é𝑓𝑜𝑟𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒, 𝑙𝑒 𝑟𝑒𝑐𝑟é𝑒𝑛𝑡 à 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑚𝑎𝑛𝑖è𝑟𝑒, 𝑒𝑡 𝑐’𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑙à 𝑞𝑢’𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑡 𝑒𝑛𝑠𝑢𝑖𝑡𝑒, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠. 𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑒 𝑠𝑒𝑢𝑙 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒. 𝑂𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑐𝑎𝑝𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑣𝑜𝑖𝑟 à 𝑞𝑢𝑜𝑖 𝑑’𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑖𝑙 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑟𝑒𝑠𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒𝑟.
Le monde de Caitlin tourne autour de sa maman, sa copine Shalini et sa visite quotidienne de l’aquarium à la sortie de l’école. Une vie rythmée qui va un jour être bouleversée par une rencontre. Un vieux monsieur qui va prendre l’habitude d’observer les poissons avec elle.
Cette nouvelle relation va profondément bouleverser le court des choses lors que sa mère va l’apprendre.
J’ai mis près d’une semaine avant de vous parler de ce roman car je ne savais pas quoi en penser. Je pense que le mot pour résumer mon ressenti est 🅓🅔🅡🅐🅝🅖🅔🅐🅝🅣. Le début du roman peut sembler banal. Un duo mère-fille qui mène une existence simple et routinière.
Sauf qu’au bout d’une moment, on se rend compte que quelque chose ne tourne pas vraiment rond dans cette relation. Un rapport de force et d’amour qui vire souvent à l’extrême.
Le poids du passé est omniprésent, oppressant, violent. Il conditionne tout.
David Vann a une plume merveilleuse pour dépeindre les relations filiales avec tous les dysfonctionnements qu’elles peuvent connaitre.
Plonger comme dans un aquarium. Le lecteur derrière les vitres, regardant cette famille tantôt sombrer, tantôt se relever.
Je pense que ce livre fait partie de ceux qui marquent et dont je me souviendrai longtemps.
unevietoutesimple 11 octobre 2020
Aquarium - David Vann
J’ai acheté ce livre parce qu’il se passait à Seattle et avait pour toile de fond l’aquarium. J’ai fait un petit séjour là-bas en 1998 et j’ai visité l’aquarium, alors pour une fois, les lieux me parlaient. Mis à part cela, ce roman sortait complètement de ma zone de confort et je ne savais pas trop à quoi m’attendre. De plus, j’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de lire que les romans de David Vann étaient un peu particuliers et que soit on aimait soit on détestait. Au final, je me situe à mi-chemin entre les deux.
C’est un roman relativement court mais j’ai trouvé la première partie (avant que Sheri, la mère de Caitlin, découvre son amitié avec le vieil homme) relativement longue. L’auteur y parle beaucoup de poissons et je dois reconnaitre qu’à un moment cela m’a lassée.
Cette relation entre le vieil homme et l’enfant m’a mise mal à l’aise car je ne comprenais pas où tout ce lien que l’homme tissait avec Caitllin allait nous mener. J’ai pensé à quelque chose de malsain, type pédophilie pour ne pas la nommer, et je voulais mettre en garde cette jeune fille que je ne trouvais pas assez méfiante.
Et puis l’auteur nous dévoile le but du vieil homme et le roman prend une autre tournure, tournure à laquelle j’ai adhéré. A partir de ce moment là je n’ai plus lâché le roman.
Il est question d’amour, de violence, de (sentiments) non dits, de rancœur, de haine, de relations familiales-amoureuses-amicales entre des personnes qui sont incapables d’exprimer leur ressenti, leurs émotions autrement que par la fuite ou la violence (physique ou psychologique).
Je pense que la première partie vise à mettre en place la situation car on en apprend petit à petit sur la vie de Caitlin mais elle m’a semblé prendre trop de place par rapport à la seconde partie que j’aurais aimé voir beaucoup plus développée. Ce côté sombre correspond plus à ce que j’ai l’habitude de lire, je me suis donc retrouvée dans mon élément, si on peut dire.
Cependant, je n’ai pas compris comment Sheri pouvait continuer à agir de la sorte vis à vis de sa fille alors que cette dernière lui expliquait qu’elle avait compris tout ce qu’elle avait dû endurer. Cela n’est plus du pétage de plomb mais de la folie car rien ni personne ne parvient à la faire revenir dans le droit chemin.
Et puis je suis frustrée parce que j’aurais aimé connaitre ce qu’est devenue Caitlin. Le roman s’arrête pour moi d’une façon un peu trop abrupte.
Au final, un avis mitigé à cause d’une certaine lenteur au début, de parties un peu trop développées et d’autres qui ne le sont pas assez à mes yeux et une fin expéditive et pas assez aboutie mais ce n’est pas une déception. Au contraire, j’ai envie de découvrir un peu plus cet auteur avec un autre titre et cela tombe bien car j’ai Sukkwan Island dans ma PAL.
Marie Nel 7 mars 2020
Aquarium - David Vann
Ça faisait un moment que j’entendais parler de David Vann, je me suis dit qu’il fallait absolument que je saute le pas et le lise. C’est chose faite avec ce roman que j’ai emprunté à ma médiathèque. Je n’ai pas du tout été déçue par cette lecture qui m’a entraînée sur des chemins insoupçonnés. Par contre, pour parler tout de suite du point négatif, qui n’a rien à voir avec l’auteur, je m’attendais à de gros retournements de situation. Je m’explique. J’avais lu des avis sur ce roman, vu des vidéos de booktubeurs où ça parlait de gros cliffhangers, de grosses révélations. Et du coup, je m’attendais à plus que ce que j’ai eu dans l’histoire. Oui, il y a des révélations, mais j’en ai vu venir certaines, donc pas surprise plus que cela. Donc, je pensais que ça allait arriver avec le final, mais non, pas plus que ça aussi. Tout ceci m’a fait réfléchir. Car j’ai beaucoup aimé cette lecture, et si je n’avais pas eu ces avis dans la tête, je l’aurais peut-être appréhendée d’une autre façon. J’en conclue donc qu’il n’est pas toujours bon de lire des ressentis avant pour se faire sa propre opinion. Je ne prêche pas pour ma paroisse, car si on ne lit plus les avis, que vont devenir nos blogs… peut-être faut-il garder une certaine relativité dans les mots que l’on emploie, et ne pas en employer de trop forts…Je ferme donc cette parenthèse qui n’a rien à voir avec le contenu du livre mais qui explique la cause de ce que j’attendais de cette lecture.
À part ça, j’ai vraiment pris du plaisir à découvrir la plume de David Vann. Il ne mâche pas ses mots, s’exprime avec la réalité des mots et leur portée, peut aussi bien-être très poétique dans ses descriptions que beaucoup plus abrupt.
J’ai donc fait la connaissance de Caïtlin, une jeune adolescente de douze ans, qui vit seule avec sa mère. Elle a une amie à l’école chez qui elle va passer parfois des soirées et des nuits. Caïtlin voue une passion pour les poissons. Chaque jour, après l’école, elle va vite à l’aquarium de sa ville où elle regarde toutes sortes de poissons évoluer dans leur bassin. Elle les aime tellement qu’elle veut en faire son métier. Depuis quelques temps, elle rencontre chaque soir à l’aquarium un vieux monsieur avec qui elle parle de ce qu’elle voit. Leurs rencontres se font en toute innocence, la jeune fille est contente de trouver quelqu’un à qui parler, sa mère étant bien souvent trop fatiguée en rentrant du travail pour le faire. Caïtlin n’a jamais parlé de ce monsieur à sa mère, le jour où elle va le faire va sonner le glas de sa tranquillité et de son innocence… la voilà partie vers des moments de pure galère…On va la suivre également dans ses premiers émois amoureux, une manière d’échapper à ce qu’elle vit en s’attachant à une autre personne. Seulement, elle va apprendre la cruauté du regard des autres.
J’ai très vite deviné l’identité du vieux monsieur avant même que ce ne soit révélé. Pourquoi, ça je ne saurais vous le dire, mais ça m’a paru comme une évidence. Je me suis tout de suite attachée à Caïtlin, à ce qu’elle vivait, elle a réveillé en moi mon instinct maternel, j’avais envie de la protéger. Elle va découvrir des secrets que sa mère voulait lui cacher. Les révélations que cette dernière va lui faire sont faites d’une manière très violente, sa mère ayant complètement pété les plombs comme on dit. Il va y avoir des scènes entre la mère et la fille d’une violence psychologique inouïe. Ce que la mère fait subir à sa fille est terrible, mais c’est aussi la conséquence de son propre vécu. Elle n’a pas réussi à chasser ses démons, elle n’en a pas fait son deuil, et revit à chaque fois toute la tragédie de son passé. De là à faire subir les mêmes choses à son enfant, c’est quand même très dur à imaginer quand tout va bien dans nos vies, et pourtant, cela reste compréhensible pour moi. Je pense sincèrement que tant qu’on a pas réussi à parler de son passé à quelqu’un, le mieux serait à une personne de la santé, il revient nous hanter et nous fait dire et faire des choses sans nom. Il faut de toute façon, pour moi, arriver à casser cette transmission, ne pas faire subir à nos enfants ce qu’on a subi nous-mêmes pour ne pas continuer ce cycle infernal. Il faut apprendre à se construire sur nos failles, c’est ce qu’on appelle alors la résilience…
Je me suis vite attachée aux différents personnages, même à la mère. J’ai ressenti toute sa souffrance et son mal-être. Caïtlin est une jeune fille qu’on a envie de protéger. J’ai pu mieux ressentir ses émotions grâce à la manière d’écrire de David Vann. En effet, tout le texte est écrit à la première personne du singulier, ce « je » permet d’être au plus près du personnage, donc de Caïtlin, de ressentir chacune de ses pensées et d’être au plus près de ses réactions. J’aime beaucoup ce procédé, c’est parfois très remuant surtout dans des histoires comme celles-ci.
Un autre personnage important du roman est tenu par l’aquarium. C’est un lieu, j’en conviens, mais il est tout aussi important que les autres personnages. Caïtlin y passe tellement de temps, regarde tellement de poissons évoluer, les détaillant, allant même jusqu’à faire des parallèles avec le monde des humains et certaines de leurs réactions. D’ailleurs, certains poissons sont dessinés dans le livre, donnant ainsi encore plus de réalité à l’histoire. Le monde des poissons sera aussi une des plus grandes métaphores de David Vann, n’hésitant pas à comparer leurs façons de vivre aux autres espèces. J’ai trouvé que cela apportait des touches de poésie dans des moments parfois violents.
J’ai vraiment beaucoup apprécié la plume de l’auteur. Il alterne moments durs et plus doux, mots cruels et plus tendres, il m’a entraînée dans un maelstrom d’émotions. Je pense que ce roman restera dans ma mémoire un petit moment.
Un autre point qui m’a un peu perturbée au début, c’est l’absence de marques pour montrer les conversations. Pas de tiret ici comme on a l’habitude de voir, la discussion se fait par un retour à la ligne et parfois même dans un fait. C’est déroutant au début, mais je m’y suis vite fait, on repère assez vite, et ça ne m’a pas gênée plus que cela. Je le souligne juste car je suis étonnée de cette façon de faire. Je ne sais pas si c’est un procédé propre à l’auteur ou à la maison d’édition, c’est le premier roman que je lis d’eux.
En tout cas, ce roman est très sombre, noir, psychologique. Il nous emmène dans ce que l’humain peut avoir de plus horrible, avec des réactions relevant par moment de la folie. C’est oppressant et pourtant l’auteur arrive à y mêler des petites bulles de lumière et de beauté qui peuvent ainsi la rendre belle et pour laquelle ça vaut le coup de se battre. Le final apporte d’ailleurs un peu d’espoir à tout cela. Des indices sur le futur nous sont donnés grâce au fait que Caïtlin raconte cette histoire alors qu’elle est adulte, on apprend ainsi ce qu’il va advenir de chacun d’eux.
Pour conclure, car j’ai été une nouvelle fois trop bavarde, j’ai beaucoup aimé cette lecture, elle m’a remuée, m’a renvoyée à certains pans de mon passé, j’ai malheureusement certains points communs avec Caïtlin, c’est peut-être pour ça aussi que je l’ai mieux comprise ou que je n’ai pas été trop choquée par certains faits, ayant vécu les mêmes. J’ai lu ce roman très vite, je me suis vite laissée emmener par la plume de l’auteur et par l’histoire de Caïtlin, les pages se sont tournées toute seules jusqu’à la fin. Un roman qui m’a donné envie de lire d’autres du même auteur, pour voir comment il travaille d’autres sujets et d’autres personnages. J’ai entendu parler de Sukkwan Island, je vais certainement regarder pour l’emprunter à ma médiathèque, mais cette fois-ci, je ne lirai aucun avis dessus pour partir avec la tête claire et sans apriori.
Si vous ne connaissez pas encore cet auteur, et que vous aimez les romans sombres, psychologiques, n’hésitez pas à lire ce roman en particulier et ceux de David Vann en général.
ReadLookHear 10 mars 2019
Aquarium - David Vann
Bon, j’ai lu ce livre en quatre jours, il est assez court (280 pages) mais c’est un roman poignant, dur, violent, qui prend aux tripes, on n’en ressort pas indemne. J’avais déjà lu sur Instagram et sur différents blogs que ce n’était pas une lecture qui nous laisse indifférent, mais là pour le coup il est psychologiquement d’une violence brute.
Il s’agit de l’histoire de Caitlin, une petite fille de douze ans, c’est elle qui nous raconte quelques jours de sa vie, mais elle a trente-deux ans quand elle nous conte ces moments de son enfance. J’ai vraiment apprécié cette narration à la première personne car elle nous provoque un festival d’émotions, de la peur, de la joie, de la peine, de la pitié … J’ai été heureux pour Caitlin mais j’ai également été tétanisé en même temps qu’elle, c’est vraiment un roman fou, rien qu’à l’écriture de cette chronique je me remémore ce qu’a vécu cette petite fille – pourtant ce n’est qu’un roman – et j’en suis encore tout retourné. Là où David Vann est fort c’est que comme dit un peu plus haut ce n’est pas la Caitlin de douze ans qui nous raconte l’histoire, mais bien la femme, l’adulte qu’elle est devenue vingt ans plus tard, mais l’on arrive à ressentir que malgré les années les blessures sont toujours là profondément gravées en elle. Cette petite fille est profondément passionnée par les poissons, elle a d’ailleurs un abonnement annuel à l’aquarium de Seattle. De ce fait, elle image sa vie comme si elle était un poisson. J’ai beaucoup aimé toutes les situations qu’elle nous décrit de la vie mais qu’elle transpose dans un monde aquatique. Il y a un passage qui m’a vraiment touché, c’est un moment où elle décide de s’enfoncer dans un mutisme qu’elle compare à une plongée extrêmement profonde dans un océan.
Autour de Caitlin, il n’y a pas beaucoup de personnages qui vont graviter à ses côtés, il y a sa mère, Shalini, Steve et un vieux monsieur. Toutes ces personnes, hormis Shalini, je les ai par moments aimées mais à d’autres détestées. Je ne veux pas spoiler, donc je n’en dirais pas plus, mais il y a un ou deux chapitres qui sont d’une extrême violence où pour le coup j’ai vraiment eu peur et de la peine pour cette petite fille qui va vivre des choses innommable sous prétexte que d’autres ont vécu ces choses et qu’il faut lui faire vivre pour qu’elle comprenne.
J’ai bien aimé la relation entre Caitlin et Shalini, même si je trouve cela courageux d’aborder ce thème entre jeunes filles de cet âge là. Je ne sais pas comment va être la vie de Caitlin après ce qui est raconté dans ce livre, mais j’imagine qu’elles vont vivre heureuses toutes les deux.
Ce roman, nous parle de la violence physique et psychologique que les adultes peuvent faire subir à leurs enfants sous prétexte qu’ils ont peurs pour eux où que ces des choses qu’ils ont subit avant eux. Il nous parle aussi de sexualité et de sentiments entre deux jeunes filles. Il nous parle du pardon, est-il facile ou non de l’accorder ?
https://readlookhear.wordpress.com
Killing79 15 février 2019
Aquarium - David Vann
J’avais lu mon premier David Vann alors que je venais de débuter ma phase de passion des livres. Je n’avais donc pas beaucoup d’expérience littéraire et son « Sukkwan Island » m’avait laissé perplexe et un peu déçu. Je l’avais trouvé plat dans la narration et un brin ennuyeux mais le coup de théâtre central m’avait bouleversé, au point de rester éternellement gravé dans mes souvenirs. Je me devais donc de lui redonner une chance puisque je pressentais malgré tout un potentiel intéressant.
Je peux maintenant attester que c’était une bonne décision (oui, je m’auto congratule !) vu que cette fois-ci, j’ai rencontré ce que je cherchais. En effet, dans ce « Aquarium », l’auteur fait honneur à sa réputation. Il s’intéresse aux êtres humains et à leurs relations. Il nous fait donc entrer dans le cocon de leurs vies afin de percer au mieux leurs secrets. On suit les personnages dans leur quotidien et on se confronte à leurs drames. Les échanges entre eux sont d’une grande fragilité et le lecteur est constamment sous tension. Tout peut exploser d’un moment à un autre.
David Vann a su créer un environnement clos comme un aquarium. On a d’ailleurs du mal à respirer lorsqu’il nous fait subir cette pression continue. On cherche de l’air, on est oppressé et seuls quels éclats de colère violents permettent de dépressuriser. C’est un roman sombre, tendu, parfois brutal qui m’a rendu mal à l’aise mais qui m’a aussi magnétisé. Cet auteur sait donc creuser dans les méandres de la nature humaine pour en extraire le plus sinistre. Même s’il semble un peu plus optimiste que les autres, je préviens les futurs lecteurs qu’il ne faut pas s’attendre à des sourires ou de la gaieté quand on se lance dans ce livre ! Pour ma part, j’ai été ébranlé et j’ai aimé ça ! Après ce deuxième essai réussi, je continuerai donc d’explorer l’œuvre de ce spécialiste du roman noir psychologique.
http://leslivresdek79.com/2017/01/06/284-david-vann-aquarium/