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38.5 quai des Orfèvres : un navet sidéral

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Résumé :

Panique quai des Orfèvres ! Un tueur en série, surnommé le Ver(s) Solitaire, sème des alexandrins sur des scènes de crime, causant terreur et confusion. Clarisse Sterling, une jeune enquêtrice enthousiaste, se voit confier cette affaire sous la supervision du légendaire commissaire Keller. Armée de 200 g de chouquettes et d’un bel ananas bien placé, Clarisse doit jongler entre les bras cassés de la brigade criminelle et des énigmes tordues pour démasquer l’assassin… La mission impossible ne fait que commencer.

L’humour régressif à la Zucker-Abrahams-Zucker, c’est le programme du premier film de Benjamin Lehrer, qui n’invente donc rien, ne prend pas même le soin de cacher le mince filet scénaristique servant de prétexte à des gags foutraques. Dès la séquence d’ouverture, où des personnages grimés en animaux se font descendre par un tueur impitoyable, on sent que cette pénultième parodie de polar horrifique ne suscitera qu’ennui et consternation.

La suite confirme cette crainte à la mesure d’une agitation totale des actrices et acteurs qui confine à l’hystérie, comme s’il fallait dissimuler un poisson avarié sous une épaisse couche de sauce. Mais les dialogues ne trompent pas, parmi les plus faisandés qu’on ait entendu depuis bien longtemps : on s’étonne même que le pauvre Didier Bourdon, perdu dans ce navet sidéral, ait pu se mettre en bouche des jeux de mots qui défient l’imagination indulgente ("la livre" -sterling- pour "le livre") ou trouver intéressant qu’une scène de crime prolonge par l’image la célèbre comptine "Une souris verte" en exhibant le cadavre ébouillanté, dont l’apparence est celle d’"un escargot tout chaud".

Et à quoi bon multiplier les références au Silence des agneaux, si elles ne sont qu’au service d’une inspiration comique totalement en panne ? L’exploit est d’autant plus retentissant que le film débite ses gags à la mitraillette, avec l’espoir compulsif d’en voir un rafler la mise. Lehrer ne dissimule pas ses influences (Mais qui a tué Paméla Rose ?, La Cité de la peur), oubliant que, dans ces comédies indigentes, l’obsession du gag avait les mêmes vertus soporifiques.

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Une nouvelle fois, 38.5 Quai des Orfèvre démontre la persistance d’une loi en forme de malédiction : toute parodie d’un thriller horrifique n’est souvent qu’une somme de sketchs non avoués, dont la concaténation sur un format long métrage dissout l’attention du spectateur au bout d’un moment et vient à bout de sa patience. Corollaire de cette loi : à proportion de la faiblesse des gags, s’ébrouent inutilement des acteurs et actrices qui carburent à l’énergie du désespoir. A moins qu’ils ne cachetonnent, tout simplement.

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