- Auteur : Noëlle Renaude
- Genre : Littérature
- Editeur : Editions Rivages
- Date de sortie : 12 février 2020
- EAN : 9782743649630
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Résumé :
Un jeune homme sans qualité relate ses années d’apprentissage entre 1960 et 1984 dans une petite ville de province, au sein d’une famille pauvre et dysfonctionnelle. Marqué par la poisse, indifférent au monde qui l’entoure, il se retrouve néanmoins au centre d’événements morbides : ses voisins sont assassinés à coups de cutter, son frère cadet commet un braquage et disparaît avec le magot, des malfrats reviennent régler leurs comptes, une journaliste qui enquêtait sur le narrateur est retrouvée noyée, etc., jusqu’au jour où lui-même disparaît sans laisser de traces. Dans la deuxième partie, situé en 1984, son entourage cherche à comprendre ses motivations, le considérant tantôt comme une victime, tantôt comme un importun, tantôt comme un suspect.
Loiclivresque 23 juillet 2022
Les Abattus - Noëlle Renaude
Je dois avouer m’être laissé surprendre et avoir été surpris. Écrit dans un style bien précis et qui sort de l’ordinaire, ce roman noir est également un roman social. Sombre, sordide et efficace, il n’en est pas moins empreint d’humanité et d’humanisme. Des personnages aussi sombres qu’attachants. Roman dans lequel personnages et décors vous seront plantés progressivement. Vous aurez l’impression de les voir naître devant vous. Je pense que ce roman peut convenir absolument à tout le monde, amateur ou non de littérature noire. Encore une fois le gros point fort de ce livre est clairement le style d’écriture. Peut-être surprenant, peut-être déroutant, mais qui va parfaitement coller à l’histoire.
Très bien écrit, ce livre vous mènera dans la vie de personnages touchants et attachants aux multiples douleurs...
l’oeil de sauron 21 mars 2021
Les Abattus - Noëlle Renaude
Si vous n’êtes pas fan des romans noirs, pas la peine de vous arrêtez ici, ce roman en est un par excellence ou das tous les domaines : l’histoire, la construction, la noirceur, la brutalité des faits et l’absence de mots. J’ai plongé dans cette brutalité, cette froideur dès les premières lignes, tout le reste est bâti de la même façon, phrases courtes, phrases ponctuées de virgule, répétitions, abnégations, on subit ce martèlement, ça rythme tout l’ouvrage et ça fait mal.
J’ai adoré ce roman, l’histoire de ce jeune homme, pas gâté par la vie, enfance de merde, abandon, beau père tyrannique, caïd, solitude et j’en passe, quand la poisse te poursuit et que finalement tu t’en accommodes comme tu peux en suivant ton bonhomme de chemin. Ce jeune homme, moteur de l’histoire n’a même pas de nom, la déshumanisation a son paroxysme, nous lisons sa vie et on ne le connait. On ne le nomme pas parce qu’on le connait tous cet anonyme, celui qui était tout seul à la récré, qui trainait, celui dont on savait que les parents buvaient et n’en avait rien à faire, celui qu’on a ignoré parce qu’on ne voulait pas s’intéresser à lui. soyons honnête, il existe dans toutes les écoles, et ce serait mentir de dire non pas du tout, j’ai toujours été sympa. STOP. Quand on est enfant, y a toujours un laisser pour compte, celui dont on ne sait plus le nom quand on regarde la photo de classe. C’est lui, c’est notre anonyme et croyez moi, après cette lecture, j’aimerais pouvoir changer l’indifférence que j’ai eu peut être envers certains.
Pendant les 2/3 du livre, nous allons le suivre soit pendant près de 25 ans, un peu moins. J’ai trouvé ça parfois un peu long et je dois dire que c’est ce qui fait que je ne peux pas dire wahou, même si la fin, elle, m’a carrément clouée au sol. Elle m’a bien empêchée de dormir, j’ai ressassé, j’avais mal et franchement, j’ai toujours mal. Que ce soit vis à vis de notre anonyme, de ses frères, de Gilles ou de tous ces enfants dont on ne se rappelle plus le nom.
C’est une lecture qui ne laisse pas indemne, qui nous pousse dans nos retranchements, qui nous questionne, qui nous blesse. Un roman noir incroyable.
https://loeildesauron190081932.wordpress.com/2021/03/15/les-abattus-de-noelle-renaude/
unplatdelivres 7 août 2020
Les Abattus - Noëlle Renaude
Dès les premières lignes, ce récit à la première personne du singulier m’a déstabilisée. Est ce un enfant qui raconte sa vie ou quelqu’un de limité ? D’instable ?
Tant de drames dans la vie déjà bien miséreuse de ce jeune narrateur : un père qui abandonne le foyer, une mère qui finit par se suicider, un frère impliqué dans une série de braquages.
Lui le sage au milieu de tout ce bourbier, essaie de s’en sortir, mais ne fait pas grand chose pour.
Une routine qui n’est déjà guère amène, est secouée de faits d’hivers étonnants : un couple assassiné, une chercheuse portée disparue, une journaliste fouineuse retrouvée morte et puis vers la fin, le style change, ce n’est plus le jeune homme qui parle, il disparait à son tour, il ne donne plus signe de vie.
Mais où diable est-il passé ?
Quand toute cette atmosphère pesante, cette misère sociale, cette vie lamentable deviennent le nid de la cruauté et le détonateur d’une bombe à retardement !!!
Revenons au style d’écritures, j’ai été troublée par ses phrases courtes avec ponctuation approximative et un rythme lent mais alors très lent. J’espérais une accélération des évènements, du mouvement mais non , rien de cela. Il faut dire que la couverture m’a bien trompée, je pensais être devant un récit glaçant avec des scènes de meurtes et de décapitations...
Mais ça reste un bon polar et une découverte fort sympathique.
Lu dans le cadre de l’opération ’’les explorateurs du polar’’ de lecteurs.com
L’atelier de Litote 29 mars 2020
Les Abattus - Noëlle Renaude
Un superbe roman où l’on va faire la connaissance d’une famille pas comme les autres. Un couple avec trois enfants, tous des garçons, le petit dernier semble être le souffre douleur des ses deux grands frères sans que cela n’émeuve personne. Un beau jour le père alcoolique ne rentre pas à la maison. Peu de temps après, Max prendra sa place et agrandira la famille avec un nouvel enfant, Ola une petite fille. J’ai suivi le parcours de notre jeune héros qui malgré un départ plutôt difficile dans la vie semble tirer miraculeusement son épingle du jeu. Ce roman noir surprend par sa construction originale et son phrasé qui sait nous transporter dans la tête de ce jeune homme dont le nom ne sera pas une seule fois prononcé sans que cela ne me gêne ni ne m’empêche de ressentir de l’empathie voir une sorte d’admiration pour lui. On suit ainsi l’évolution de ce jeune homme sans comprendre où cela va nous mener mais faites confiance à l’auteure pour en tirer le meilleur. Trois parties vont se succéder, nommée « les vivants », « Les morts », « les fantômes » et c’est un beau challenge que relève l’auteure car dès la seconde partie, le jeune homme disparait sans que cela n’inquiète personne et c’est à travers les personnages de la première partie que nous allons tenter d’en savoir plus. C’est alors que nous lecteurs sommes capables de faire des recoupements avec les faits et gestes des uns et des autres, alors que les personnages ignorent tous ce que nous savons. En cela le récit et sa narration m’ont vraiment interpellé et donné envie de connaître la suite car, il y a bien des intrigues, des non-dits, des secrets de famille dans un milieu ou le crime n’émeut plus personne et ou la noirceur est devenue couleur habituelle. La troisième partie et celle des révélations et celle-ci est tellement bien vu que l’on en reste abasourdi. Un livre à découvrir pour une expérience de lecture différente et enrichissante. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2020/03/29/38069994.html