- Auteur : Alex Taylor
- Editeur : Editions Gallmeister
- Date de sortie : 18 août 2017
- ISBN : 2351781155
- EAN : 978-2351781159
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Résumé :
En plein Kentucky rural, la Gasping River déploie son cours au milieu des falaises de calcaire et des collines couvertes de champs de mais et de soja. Un soir où il remplace son père, qui conduit le ferry parcourant la rivière dans les deux sens, le jeune Beam Sheetmire tue un passager qui tente de le dévaliser. Mais sa victime est le fils de Loat Duncan, puissant homme d’affaires local et assassin sans pitié. Toujours accompagné de ses chiens menaçants, Loat est lui-même porteur d’un lourd secret concernant le passé de Beam. Ridé par son père, le jeune homme prend la fuite, tandis que Loat et Elvis, le shérif, se lancent à ses trousses. Le Verger de marbre est un thriller littéraire à la prose incandescente dans la veine des grands textes sudistes de Cormac McCarthy ou Daniel Woodrell. Ce premier roman hypnotique est une inoubliable descente au cour des ténèbres.
LectureChronique2.0 14 août 2020
Le verger de marbre - Alex Taylor
Bonjour mes Lecteurs,
Voici un roman très noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Le verger de marbre" de Alex Taylor aux éditions Gallmeister.
Alors qu’un soir, il remplace son père Clem Sheetmire à bord du ferry qui parcourt la rivière appelée Le Gasping River, Beam vient de tuer un homme qui tentait de le dévaliser. Sauf que le gars en question était le fils de Loat Duncan, un truand sans pitié bien connu dans la région.
Une seule option s’offre à lui : fuir loin ! Le shérif Elvis Dunne va également se lancer à ses trousses.
Une cavale comme je n’en ai jamais vu jusqu’à présent, qui s’apparente à une véritable descente aux enfers. Ambiance lourde, glauque avec les deux truands Loat et Daryl qui règnent en maîtres dans la sphère cauchemardesque du tragique et de la violence.
Roman noir rural qui déterre du Kentucky natal de l’auteur des secrets qu’il valait mieux laisser enterrés. Il n’y a pas que la fuite qui sera sanglante, la nature prolifère tout autant que les personnages atypiques dans cette cambrousse de misère sociale.
L’écriture de l’auteur est prolifique, les détails et descriptions de la faune et la flore locale foisonnent sombrement dans un cadre idyllique, bousculant à peine le destin de Beam et prenant place dans des dialogues tranchants aussi vifs et sec que des shots de whisky.
Un roman hors du temps et pourtant tellement dans l’air du temps, une prose poétique d’un no man’s land à découvrir à la façon d’un road movie de l’angoisse.
Bonne lecture, amis Lecteurs ! D’autres avis roman noir sur mon blog, c’est par ici —> http://lecturechronique2.com
Extrait : Un feu de colère envahit Beam avant d’exploser, laissant derrière lui un cratère glacial. Il n’avait pas aimé que l’homme le traite de gamin, ni la façon dont son sourire s’était effacé sournoisement de son visage, laissant place à un regard vide et indéchiffrable. Beam ne se considérait pas comme un enfant.
A vos livres 14 mars 2020
Le verger de marbre - Alex Taylor
Je raffole de ces romans bien sombres et suffocants. « Le verger de marbre » en fait bien évidemment partie et j’ai adoré cette lecture.
Après un été qui ressemblait à une grosse panne de lecture, je suis ravie d’avoir remis la main à la pâte avec un roman de ce genre. L’histoire d’un jeune garçon, Beam, pris dans les affres de la fuite après avoir tué le fils d’un homme qui terrifie la ville depuis bien longtemps. Une affaire qui s’étendra à un bon nombre de personnages, tous aussi crasseux et sinistres les uns que les autres. Un roman où personne n’est innocent, où le lecteur ne pourra se fier à aucun protagoniste… Une angoisse poisseuse qui nous colle à la peau de la première page à la dernière. Chaque fait et geste de Beam aura pour effet de nous introduire insidieusement dans les sombres secrets des personnages, ce qui m’a donné la sensation d’avoir les yeux affolés gros comme des billes, tout au long de ma lecture.
D’un autre côté, l’auteur a la plume assez poétique en ce qui concerne les descriptions des paysages, malgré la noirceur qu’il leurs confère. Une écriture au rythme très rapide, sans temps mort, qui nous permet de vivre la fuite de Beam avec une certaine agitation !
Pour conclure, encore une bien belle trouvaille chez Gallmeister, et comme d’habitude, j’ai été comblée ! Je vous souhaite d’aussi belles découvertes livresques !
https://avoslivreschroniques.com/le-verger-de-marbre-alex-taylor/
Le Carnet de Stitch 26 février 2019
Le verger de marbre - Alex Taylor
Un roman que j’ai découvert grâce au Prix SNCF du Polar 2019.
Un roman que j’ai adoré. Des personnages loufoques avec une belle histoire de famille compliquée. Beam Sheetmire tue l’homme qui vient de l’agresser. Dans le Kentucky, il aurait pu s’en tirer sans problème, vu que la violence est la maître mot.
Or, il s’avère que l’homme tué est le fils de Loat Ducan, le grand trafiquant et redoutable meurtrier. Beam devient la cible d’une chasse à l’homme. de plus, un lourd secret familial et médical se cache derrière ce meurtre.
Ce que j’ai apprécié : un polar aux allures de western. Original ! L’écriture maîtrisée et fluide de l’auteur nous garde en haleine jusqu’aux dernières pages.
Mais le dénouement m’a laissé sur ma faim.
Un roman, ponctué d’humour, que je vous conseille de lire !
slymageaz 8 août 2017
Le verger de marbre - Alex Taylor
merci Nicolas tu m’as donné envie de lire ce roman !
je vais aller l’acheter ce midi.
Nicolas Elie 21 juillet 2017
Le verger de marbre - Alex Taylor
Jusqu’à présent, même si j’ai passé un bon moment avec les deux bouquins lus dans cette collection, j’ai pas été emballé complètement.
J’ai bien fait de persévérer.
Je viens de fermer un des meilleurs bouquins que j’ai lu depuis quelque temps.
Souvent, tu lis un livre et tu aimes l’histoire. C’est bien raconté. Le style te laissera pas de souvenir pendant les trente prochaines années, mais bon, aujourd’hui, c’est difficile d’avoir le beurre, son argent et la vendeuse en même temps.
Alex Taylor, il a pas que l’histoire, il a un style de dingue. Tu l’imagines presque comme le descendant de ces auteurs qui sont au firmament de la littérature américaine. Tu vois lesquels ?
Ceux qui donnaient la vie à leurs personnages au point que t’étais sûr qu’ils existaient quand tu refermais le bouquin.
Alex Taylor, il fait pareil.
Tu vois tout ce qu’il te raconte.
Je te fais le pitch, vite fait.
Beam tue un type, un soir, parce que le type en question veut lui piquer son blé. Comme ce type c’est le fils du boss du coin, Beam se barre, sur les conseils de son père.
Il se tire dans la forêt, et rencontre un type super sympa. Un papy dont tu sens qu’il a rien à prouver à personne. Juste il aide Beam, et c’est bien. D’ailleurs, ce papy, il a une fille aussi.
Elle est sympa.
Le boss que Beam s’est mis à dos, c’est Loat Duncan. Il a des chiens genre doberman, un peu féroces et super pas sympa.
En plus, y a un secret que je peux pas te dire, bien sûr.
Parce que si je te le dis, je vais me faire engueuler. Alors je te dis pas.
Voilà.
C’est un premier roman et là, t’hallucine.
Des phrases comme :« Le vautour le toisait depuis son perchoir sur un des ormes malades, les ailes déployées en une croix noire…/… dans la posture de celui qui impose le silence au monde… » te claquent dans la figure, juste au milieu du museau.
T’es dans le Midwest.
C’est des paysans là-bas. Un peu comme chez nous en Lozère avant les touristes. La vie est pas facile, mais ils s’y sont habitués.
« Bon, ben alors tu sais pas vraiment c’que t’es, hein ? Tu pourrais avoir un huitième de sang négro ou trois quarts de fils de pute que t’en aurais pas la moindre idée. »
Tu sais, cette Amérique qui croit encore à Dieu et à son contraire, celui qu’on ne nomme pas…
Le verger de marbre, t’as compris, c’est le cimetière où Beam trouve un semblant de refuge. Et dans tous les vergers, y a un jardinier…
Les mots de Alex Taylor, ce sont des images qu’il t’envoie dans la tête.
Des images parce que tu fuies avec lui dans la forêt, tu sens les odeurs de pourriture, tu renifles les sentiments de ceux qu’il croise, tout comme si t’étais là-bas, avec lui.
C’est magique.
Dans le bon sens du terme, pas celui des tours de cartes ou de Henri le Potier.
Alex Taylor a été comparé à McCarty, ou à Donald Ray Pollock.
Ce genre de littérature, c’est de la bombe.
Vraiment.
La claque que j’avais pas reçue depuis un bon moment.
Depuis Bouysse, Varennes, ou Dewdney, pour être précis.
Même si on est pas dans le même registre.
Une société, à l’écart de tout, dont toi non plus t’as jamais entendu vraiment parler. Comme moi, t’as juste imaginé comment ils vivent au fond du lointain Ouest sauvage.
Tu vas descendre dans les ténèbres.
Rencontrer le Diable, celui qui se cache parmi nous.
Tu verras des personnages que t’aurais pas pu imaginer, c’est pour ça qu’Alex Taylor te les présente, comme Daryl, l’homme aux moignons, qui fait trôner un bouc dans son bar.
Le bouc, tu vois l’allusion ?
Et puis y a le routier, en costard.
Lui, tu lui donneras le Bon Dieu sans confession.
Normal.
Pas besoin d’en dire plus.
Un dernier point, important.
Spéciale dédicace à Anatole Pons. C’est un grand traducteur.
Va le chercher.
Vraiment.
Vas-y.
Pour le coup, tu vas pas regretter tes vingt balles.