
- Réalisateur : Francis Leroi
- Acteurs : Jean-Claude Brialy, Pierre Santini, Anny Duperey, Gabriel Cattand
- Distributeur : AMLF Distribution
- Genre : Epouvante-Horreur, Fantastique
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 29 mars 1983
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Durée : 1h42min

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Résumé :
De mystérieuses destructions se produisent dans une île bretonne.
Figure du cinéma pornographique français, Francis Leroi s’offre une incursion dans un genre totalement différent, en réalisant Le Démon dans l’île (1983). A l’époque, les tentatives de productions horrifiques dans le pays de Molière sont plutôt rares et commercialement peu rentables. Soyons honnêtes : l’on ne peut pas dire que cette curiosité cinématographique ait provoqué, à sa sortie, une immense déflagration dans le landerneau du septième art. Le long métrage a tout de même obtenu le prix du suspense au Festival d’Avoriaz, référence du septième art fantastique, ancêtre du Festival de Gérardmer.
Le cadre à la fois sauvage et mystérieux d’une île bretonne balayée par le vent est l’endroit que choisit une jeune femme pour s’installer en tant que médecin. Les autochtones n’accueillent pas cette arrivée avec le même enthousiasme, à l’unisson de quelques secrets qui expliquent le mutisme de certains. Il semble pourtant que l’opacité inquiétante se condense dans un seul personnage, en l’occurrence un collègue de l’héroïne, lui-même docteur, qu’interprète Jean-Claude Brialy, nanti d’une barbe méphistophélique. Dès sa première apparition, il semble jauger sa consœur et intrigue le spectateur. La suite le révèle de plus en plus inquiétant.
Parallèlement, des phénomènes aussi étranges qu’effrayants adviennent : ainsi, les objets du quotidien, devenus hors de contrôle, se retournent contre leurs usagers : une cafetière ébouillante une habitante de l’île, un couteau électrique sectionne les doigts d’un homme au cours d’un repas festif, un ours en peluche s’en prend à l’œil d’une petite fille, un verre se brise au cours d’une cérémonie, blessant la bouche de son propriétaire, un four retient une main prisonnière, jusqu’à la carbonisation. Comment s’expliquent ces événements ?
La mise en scène, très convenue, évoque un téléfilm lambda du service public, dont l’interprétation est particulièrement inégale. Mais Le Démon dans l’île, tirant parti de son environnement, distille une atmosphère étrange et plutôt convaincante, bien qu’il recycle des invariants du film fantastique, notamment le thème de l’enfant doué de pouvoirs. Si l’ensemble paraît le brouillon d’une bonne idée et que la construction psychologique des personnages s’avère trop sommaire pour qu’on s’investisse totalement dans l’histoire, le long métrage constitue une curiosité qui se regarde avec un certain plaisir.