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L’interrogatoire de Gilles Sebhan

BePolar : On vous retrouve pour un nouveau roman après La Folie Tristan et la suite des aventures du lieutenant Dapper. Les idées vous viennent-elles au fur et à mesure ou bien aviez-vous dès le début en tête le plan d’ensemble de cette série ?
Gilles Sebhan : A vrai dire j’ai commencé la série sans savoir que ce serait une série et sans même savoir de quoi il serait question. Il n’y avait au départ qu’une image. Celle d’une allée d’hôpital psychiatrique où j’ai ressenti une très forte émotion il y a quelques années. A présent, les choses sont différentes. Les personnages se sont déployés et se dressent devant moi avec leur part de mystère. J’avance dans l’écriture pour savoir qui ils sont. Je pense aussi, puisque la série s’intitule Le royaume des insensés, que je tente de raconter la constitution et la chute de ce royaume, qui est une métaphore de nos vies prises immanquablement dans le temps. Voilà, disons que si je n’ai pas un plan, j’ai un projet.

BePolar : Lors de la dernière interview, je vous avais demandé de nous présenter votre héros, Dapper. Cette fois on retrouve Marcus Bauman. Pourriez-vous nous dire comment vous voyez ce personnage ?
Gilles Sebhan : J’ai voulu que Bauman soit le danger absolu, le mal inexplicable et presque impossible à vaincre. Pas un personnage avec une psychologie, des intentions, du ressentiment, mais la matérialisation d’une pulsion pure de prédateur. Il s’agissait dans cette série où la famille est très importante de montrer quelqu’un qui ne peut être défini ni par son passé ni par ses aspirations, il représente les forces destructrices du vivant. Pour élaborer cette figure, j’ai beaucoup pensé au tueur en série du XIXème siècle, Joseph Vacher, qui violait et suppliciait des bergers dans la campagne française. C’est une figure qui traverse déjà les romans de Jean Genet. J’ai également pensé au personnage d’Anton Chirgurh, le tueur du livre de Cormac McCarthy, No Country for Old Men.

Tout plutôt que l’ennui

BePolar : L’année dernière, vous nous aviez dit "Dapper, c’est à la fois moi, mon père, mon contraire absolu et un homme désirable". Sauf que cette fois, le père de Dapper est mort. Est-ce que Dapper correspond toujours à cette définition ?
Gilles Sebhan : Disons que dans Feu le royaume, j’ai voulu que Dapper soit face à un danger absolu. Qu’il cesse d’être la figure protectrice pour devenir peut-être le fils qu’il ne s’est jamais autorisé à être. Puisque cet orphelin a enfin découvert et dans le même temps perdu son père, il peut enfin devenir un fils. C’est donc pour lui comme une remontée dans le temps qui n’est pas sans risques.

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BePolar : On est à quelques jours de la sortie du livre, comment vivez-vous cette période ?
Gilles Sebhan : Enfant, je ne cessais de répéter que je m’ennuyais. Il fallait toujours que je sois occupé et j’étais très pénible avec mon père justement : je réclamais qu’on construise un planeur en balsa, qu’on écume tous les antiquaires de la région où nous passions les vacances, qu’on parte avec un détecteur de métaux dans des terrains vagues à la recherche de trésors. Je continue d’être cet enfant. Je multiplie donc les activités et tout ce qui peut m’exciter et tromper mon ennui me plaît beaucoup. Qu’un livre sorte, que je sois sollicité, que des choses se passent autour de cet événement et engendre de nouvelles rencontres et de nouveaux projets ne peut que me plaire. Tout plutôt que l’ennui.

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