- Auteur : Eva Dolan
- Editeur : Liana Levi
- Date de sortie : 10 janvier 2019
- EAN : 979-1034900794
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Résumé :
A Peterborough, deux hommes d’origine étrangère ont été sauvagement assassinés dans la rue à quelques semaines d’intervalle. Les caméras de surveillance montrent leur agresseur masqué exécutant le salut nazi après les avoir tués à coup de pied. L’inspecteur Zigic et sa partenaire, le sergent Ferreira de la section des crimes de haine mènent l’enquête lorsque survient un autre drame : trois travailleurs immigrés sont renversés devant un arrêt de bus par une voiture. Les deux policiers vont se confronter aux pressions de leur hiérarchie. Il ne faudrait pas que la piste raciste, peut-être commune aux deux affaires, s’ébruite auprès des médias, au risque de réveiller des tensions déjà explosives dans la ville. Un autre personnage s’inquiète de cette publicité malvenue, c’est Richard Shotton, député local d’extrême droite qui entend bien se faire réélire dans cette région où il est particulièrement rentable de surfer sur la frustration engendrée par la présence d’immigrés tout en se défendant d’être raciste. Ferreira a-t-elle raison de penser que son parti garde des liens souterrains avec la mouvance néonazie, au coeur de l’enquête ?
Marielle69 31 août 2023
Marathon du polar 2023, équipe SERIALLECTRICES
Haine pour haine - Eva Dolan
Peterborough, petite ville anglaise économiquement sinistrée, des hommes d’origine étrangère sont assassinés. Les inspecteurs Zadig et Ferreira, de la bigade des cimes de haine, sont chargés de l’enquête. Mais ils ne doivent pas ébruiter ces crimes racistes auprès de lpresse.
J’ai bien aimé l’idée de fond de ce roman. Eva Dolan veut être percutante en dénonçant la xénophobie, les problèmes d’intégration...
Mais j’ai moins accroché sur la forme. J’ai trouvé l’intrigue un peu longue et compliquée. L’enquête tourne parfois en rond.
Bill 1er juillet 2021
Haine pour haine - Eva Dolan
En mars 2019, j’avais découvert Eva Dolan par son premier roman, ‘Les chemins de la haine’, qui présentait une Angleterre bien éloignée de celle édulcorée dans les gentils polars de France 3 !
Peterborough, ville des Midlands, tout comme Midsommer, en est pourtant très très éloignée,
L’industrie automobile y a attiré des migrants d’Europe centrale et du sud dans les années 60, mais la crise les a rattrapés et les générations suivantes oscillent entre chômage et racisme envers les émigrés plus récents,
Dans cet opus, les violences urbaines se déchînent entre les communautés polonaise et indo-pakistabaises, entre travailleurs émigrés fauchés à un arrêt de bus, meurtres à coups de pieds salués de bras tendus et jets de cocktails molotov sur association d’anciens combattants !
Le tout sur fond de campagne électorale où un des ténors du parti d’extrême droite rêve d’une victoire éclatante pour enfin quitter se trou perdu et arriver à Westminster !
Une enquête menée de main de maître par le duo d’enquêteurs repéré dans le premier opus : l’inspecteur Dushac Zigic et le sergent Ferreira de la section des Crimes de haine. Un roman lent, mais d’une lenteur nécessaire, qui met bien en évidence les difficultés rencontrées par les deux enquêteurs, entre témoins récalcitrants, victimes apeurées, et secrets qui ralentissent la collecte des preuves.
D’autres romans d’Eva Dolan m’attendent dans ma liseuse …
A suivre, donc !
Djustinee 25 novembre 2020
Haine pour haine - Eva Dolan
Des hommes ont été sauvagement battus et tués dans les rues de Peterborough, petite ville de l’est de l’Angleterre. L’inspecteur Zigic et le sergent Ferreira ont pour instruction de ne pas ébruiter la piste du racisme dans les médias.
Alors qu’elles attendaient le bus, 3 personnes ont été violemment fauchées par une voiture. Accident ou fait volontaire ? En tout cas, la voiture était vide lors de l’arrivée de la police.
Existe-t-il un lien entre ces affaires ? Le racisme et le crime de haine sont-ils la clé ?
Je suis happée par l’intrigue dès les premières pages. Cette intrigue me plaît vraiment.
Le livre est divisé en 6 parties ; 6 jours d’enquête auprès de la section des crimes de haine. Une véritable course contre la montre.
Si j’embarque directement dans le livre, je dois malheureusement mettre le doigt sur certaines longueurs. Ce que je trouve dommage...
Néanmoins, la chute est assez surprenante !
Il y a pas mal de personnages dans ce livre, il faut s’accrocher mais cela ne m’a pas posé problème au final.
L’auteure pointe du doigt également les problèmes de racisme et d’intégration liée à l’immigration. Un polar assez contemporain je dirais.
L’auteure nous propulse dans un thriller où notre foi en la nature humaine peut être remise en question...
jeanmid 21 juillet 2020
Haine pour haine - Eva Dolan
Un peu déçu par ce roman pourtant prometteur de par le sillon sociétal creusé par l’auteure anglaise . Chômage . Misère sociale . Exploitation des travailleurs immigrés . Tensions culturelles et raciales . Montée des partis nationalistes . Les problèmes d’intégration de la main d’oeuvre bon marché venue de l’Europe de l’Est voire du Moyen Orient ou d’Afrique .
La haine envers celui qui est différent , celui qui vous pique votre travail .
Plus qu’une toile de fonds , tous ces thèmes font partie intégrante du roman de Eva Dolan .
Des morts suspectes qui s’accumulent surgissent au premier plan :
– ceux de deux immigrés , battus à mort sur la place publique par des hommes se revendiquant de mouvements d’extrêmes droites .
– trois personnes renversées à un arrêt de bus par une voiture folle dont le conducteur a pris la fuite . Deux d’entre eux n’en survivront pas
Dans cette ville de Peterborough , les enquêtes sont confiées à l’inspecteur Dushac Zigic qui , avec son adjointe la sergente Melinda Ferreira , va tenter de mener avec calme et minutie ses investigations malgré la pression de la hiérarchie et des pouvoirs publics . Car les enjeux politiques sont omniprésents , la paix sociale fragile et la tension entre les différentes composantes de la population toujours forte . La moindre étincelle appelée crime à caractère ethnique pourrait mettre le feu aux poudres .
Le leader du parti patriote et député Richard Shotton en est bien conscient lui qui cherche à se refaire une virginité dans l’opinion pour développer sa base électorale . Il sait qu’il doit éloigner les brebis galeuses , avec potentiellement du sang sur les mains , afin que leurs actes ne compromettent pas ses futures ambitions .
Pendant ce temps-là Zidic et son équipe de la brigade anti haine tentent de faire éclater la vérité malgré les résistances et les mutismes des rares témoins et alors que les pistes ressemblent plus à des culs de sacs . Mais la persévérance finit toujours par payer .
Le véritable problème de ce roman pour moi est son manque de rythme . Comme Zidic et son équipe , on fait du sur-place . Et à la longue on s’ennuie . Peu d’actions . Peu de rebondissements . Une sorte de langueur malveillante s’empare de nous et nous démotive à aller jusqu’au bout . Pourtant on parvient sans mal à s’attacher aux principaux personnages qui se débattent comme de beaux diables pour débusquer les coupables .
Et malgré un sursaut salvateur à l’approche du dénouement , le mal est fait : ce roman ne restera pas pour moi dans les annales .
Polars urbains 24 novembre 2019
Haine pour haine - Eva Dolan
Peterborough a bien changé. Je me souviens d’une ville calme des années 70, lovée autour de sa splendide cathédrale et de ses touristes venus de Londres et Cambridge. Entre cream teas et pubs typiques, la vie était douce. Il faut dire que l’environnement des Fens, ces terres agricoles conquises sur la mer, n’incitait pas à la violence.
Mais le monde évolue, pas toujours pour le meilleur, et Peterborough, dans une Angleterre confrontée à la montée des populismes et du pré-Brexit, connait de plus en plus de tensions entre communautés. Dès le début de Haine pour haine (Tell no tales), l’inspecteur Dushan Zigic et le sergent Melinda Ferreira, l’un et l’autre enfants de l’immigration, doivent mener deux enquêtes de front, qui sont peut-être liées : une voiture a délibérément foncé sur des immigrés d’Europe de l’Est à un arrêt d’autobus, en tuant deux, et deux nouveaux venus d’origine africaine et iranienne ont été massacrés à coup de pieds par des néonazis. Et la liste s’allonge.
Deux affaires peu opportunes en cette période pré-électorale. D’une part l’English Patriot Party voudrait bien montrer une image présentable et son député Richard Shotton ne souhaite donc pas qu’un amalgame puisse être établi entre ces crimes et son parti. Quant à la police locale et à l’unité chargée des « crimes de haine » (c’est-à-dire motivés par l’intolérance fondée sur la race, la religion, l’orientation sexuelle, etc.), elle enquête avec les moyens dont elle dispose et son chef voudrait éviter de voir son efficacité mise en doute par la presse.
Du point de vue strictement du polar, Haine pour haine est un excellent roman de procédure mêlant enquête de proximité, interrogatoires et police scientifique, avec juste ce qu’il faut d’action (une arrestation qui tourne au début d’émeute, des arrestations musclées…) pour assurer la crédibilité sans tomber dans la facilité. Le thème est d’actualité : comme de nombreuses villes d’Angleterre et du Royaume-Uni, Peterborough est confrontée à des changements drastiques : emplois en baisse et paupérisation d’une partie de la population, désertification du centre-ville, émergence de quartiers ou de zones de non-droit, arrivée massive d’immigrés avec la montée des partis populistes et de leurs alliés objectifs de l’extrême-droite pour conséquence, tensions intercommunautaires.
Il faut donc un grand sens de la diplomatie et une certaine nonchalance (qui lui est parfois reprochée) à l’inspecteur Zigic pour louvoyer entre sa hiérarchie et les responsables politiques locaux tout en faisant face aux différentes communautés et à leurs réflexes de défense. Pas facile quand il faut en même temps modérer les ardeurs et les coups de colère de l’impétueuse Melinda Ferreira. Mais cela fait de Haine pour haine un excellent roman plaçant la réalité sociale et politique britannique d’aujourd’hui au sein d’une intrigue complexe et tendue que les fausses pistes rendent plus prenante encore. Roman du rejet, il montre surtout que la haine de l’étranger n’est pas l’apanage des citoyens de souche (les « bons » Anglais contre les autres) mais que les émigrés fraîchement arrivés peuvent aussi devenir les prédateurs d’autres étrangers. Bref, personne n’en sort vraiment grandi.
Après Les chemins de la haine en 2014 Eva Dolan, propose avec Haine pour haine un deuxième roman mettant en scène le duo Zigic/Ferreira (deux autres, non encore traduits en français, ont été publiés en Angleterre) et s’affirme déjà comme un auteur majeur de la nouvelle génération, dans la tradition d’un Ian Rankin.