- Réalisateurs : Jeanne Le Guillou - Bruno Dega
- Acteurs : JoeyStarr, Cécile Bois, Barbara Schulz
- Nationalité : Français, Belge
- Durée : 6 épisode de 52 minutes
Scénario truffé d’incohérences, personnages stéréotypés, acteurs embarrassés et mise en scène maladroite : le thriller familial Gloria fait flop.
Translation française de la mini-série galloise Keeping Faith, Gloria capitalise sur un élément perturbateur devenu un quasi stéréotype de construction scénaristique pour showrunner fatigué : la disparition mystérieuse d’un membre de la famille qui ouvre la boîte de Pandore, où s’entassent, a priori, les preuves d’un trouble passé. Ce drame familial, que domine l’ombre de certains faits divers, engendre deux enquêtes parallèles : l’une est institutionnelle, traîne d’abord des pieds, minimisant les faits, et l’autre, individuelle, fait émerger une mauvaise conscience, qui permet aussi au clichetonneux "portrait de femme forte" de s’épanouir, à travers une succession d’ennuis prévisibles : la victime, Gloria, devient forcément suspecte et l’on augure vite que la capitaine Marianne Volton, chargée des investigations, constituera une opposante idéale, pour alimenter une constante adversité dont les ressorts explosent comme ceux d’un vieux sommier métallique, avec une bonne dose de pathos et de psychologisme rances. Les difficultés en sont le catalyseur et l’héroïne semble les attirer un peu trop facilement, de sorte que la situation se complique progressivement, puisqu’au malheur d’avoir perdu son mari, s’ajoute le combat acharné d’une femme bientôt accablée par les services sociaux, qui menacent de lui retirer la garde de ses enfants.
Réduits à leur inconsistance caricaturale, les protagonistes ne sont que de vagues typologies, dans lesquelles s’investiront les affects d’un spectateur peu exigeant : si on suppose que ce récepteur existe encore, celui-ci oubliera volontiers les postures surjouées de Barbara Schulz en gendarme antipathique ou la faible densité du jeu offert par Cécile Bois, plus à son aise dans la série Candice Renoir. Mais il se trouvera beaucoup moins de gens pour occulter le manque de rythme patent et les incohérences multiples dans la construction scénaristique. Et cela fait tout de même beaucoup pour une série...