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Cyberbunker : les dessous du darknet

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Résumé :

Ce documentaire révèle comment un groupe de hackers a rendu possibles les pires trafics du Web depuis un bunker de la Guerre froide situé dans une paisible bourgade allemande.

Le fournisseur de services Internet Cyberbunker, qui a hébergé de nombreuses plateformes du Darknet mondial, a opéré en deux temps : le datacenter illicite s’est d’abord installé aux Pays-Bas, puis en Allemagne, élisant domicile dans d’immenses casemates, d’où son nom.

Le documentaire de Kilian Lieb et Max Rainer, particulièrement fouillé, revient sur l’une des plus retentissantes affaires du Net, qui a abouti à la condamnation de huit personnes en décembre 2021, dont le chef du réseau, Herman Johan Xennt, aujourd’hui incarcéré en Allemagne, que l’on voit dès le début du film, visage émacié, lunettes, longs cheveux gris. Ce criminel, fasciné par les bunkers, depuis son enfance, a d’abord géré un magasin d’informatique particulièrement lucratif au début des années 90. Cinq ans plus tard, l’argent thésaurisé grâce à cette entreprise, lui a permis d’acquérir un ancien bunker de l’OTAN dans le sud des Pays-Bas et d’organiser le premier Cyberbunker – une société qui fournissait des services Internet et d’hébergement Web à des opérations illicites.

Lorsque les premières images dévoilent un paysage vallonné où serpente la Moselle, au cœur de la Rhénanie, on a bien du mal à imaginer que dans cet environnement paisible opèrent quelques forbans cybernétiques, nichés dans les sous-sols d’un bâtiment à cinq étages. Or, c’est là que Xennt et ses complices ont travaillé pendant des années, après avoir abandonné leurs activités en Hollande, suite à des ennuis judiciaires. Cyberbunker a permis un hébergement pour les marchés du dark web, a mis à disposition un forum pour le trafic de drogues, de fausse monnaie, de fausses pièces d’identité, jusqu’à ce le maire de la ville de Traben-Trarbach entreprenne de prévenir les autorités allemandes : celles-ci ont d’abord mis l’endroit sous surveillance téléphonique en 2015, avant d’accéder au nœud du réseau pour mettre la main sur un trafic de données totalement illégal.

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Si le documentaire parvient à capter l’attention, notamment par ses reconstitutions réalistes des bunkers et par la diversité des témoignages (ceux des policiers, du procureur, des participants au fournisseur de services eux-mêmes), on regrette que le propos, rivé sur son sujet spectaculaire et son méchant charismatique, ne s’interroge pas d’une manière plus vaste. On aurait aimé que le film réfléchisse à la manière dont des individus, profitant de l’espace de liberté offert par Internet, ont pu émerger dans nos sociétés et ce que leurs agissements nous révèlent sur le fonctionnement de notre monde hyper-connecté.

Galerie photos

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