Bepolar : Comment est née l’idée de la Liste ?
Il y a une sorte de double enjeu dès de départ puisqu’un homme arrive au commissariat en s’accusant d’assassinat, mais qu’il ne dit qu’une seule phrase en boucle : « je les ai tous tués ». Il a sur un papier les noms de quatre victimes qu’il faut trouver. C’est une sorte de polar à l’envers ? Tu avais envie de brouiller les pistes dès le départ ? De commencer par chercher les victimes ?
Florian Dennisson : Je suis effectivement parti du twist final. J’avais dans mes notes quelques mots pour décrire ce rebondissement de fin (que je ne dévoilerai pas pour d’évidentes raisons) depuis des années et cette idée ne me lâchait pas, il a donc fallu que j’y remédie et que je construise un roman autour. Et ça m’a donc amené à une idée de départ avec un meurtrier qui se dénonce mais dont les victimes sont introuvables...

Bepolar : Les faits se déroulent à Annecy, une région que tu connais bien pour y vivre. Pourquoi y placer justement ton enquête ? Est-ce qu’elle aurait pu se dérouler ailleurs ? Quelle place joue la montagne ?
Florian Dennisson : La montagne, et surtout le lac, ont toujours fait partie de ma vie et ont développé mon imaginaire depuis que je suis enfant. Je pense sincèrement que ce n’est pas un hasard si j’écris aujourd’hui des polars. Si j’étais né sur la côté basque, j’aurais fait du surf à la place. Je pense que La Liste aurait très bien pu se dérouler ailleurs, mais, en termes d’ambiance, c’est quand même ce décor qui lui va le mieux.

Bepolar : On y suit l’adjudant Maxime Monceau, spécialiste du langage non verbal et qui revient d’un burn out. Qui est-il ? Comment tu pourrais nous le présenter ?
Le héros est un personnage assez mystérieux, avec un passé trouble qui lui a forgé un caractère un peu taciturne, à la limite de l’antipathie. Je dirai qu’il évolue un peu en parallèle dans ce monde dans lequel il a du mal à trouver sa place, mais c’est son métier de gendarme qui le maintient dans la réalité.

Bepolar : On va le retrouver dans deux autres romans. Quel lien as-tu avec ton enquêteur ? Est-ce qu’il évolue comme tu l’avais prévu au départ ou te surprend-t’il ?
Florian Dennisson : En général, je suis très détaché de mes personnages (en dehors des phases d’écriture, évidemment) et je suis aussi quelqu’un qui planifie ses romans au millimètre avant d’écrire, donc je ne me laisse pas facilement surprendre, mais j’avais que pour une fois, c’est ce qui s’est passé. Maxime est devenu finalement de plus en plus sympathique, un peu moins renfermé, et j’avoue que suis très heureux de son évolution. Comme quoi, l’écriture est vraiment une aventure qui n’est jamais redondante.

Bepolar : Est-ce que tu peux nous dire un petit mot sur le deuxième roman, L’Oubliée. De quoi parle-t’il ?
Florian Dennisson : Dans L’Oubliée, on retrouve Maxime Monceau qui va être plongé dans une nouvelle enquête. Une jeune fille a disparu dans les environs d’Annecy et onze ans plus tard, elle réapparaît mystérieusement. Mais évidemment, elle a beaucoup changé, un peu trop au goût de certains, ce qui éveille des soupçons auprès de ses proches et soulève de nombreuses questions pour la gendarmerie. Que s’est-il vraiment passé durant ses onze années ? D’autres filles ont-elles vécu la même choses ? Et où sont-elles aujourd’hui ?

Bepolar : Quels sont tes projets ? Sur quoi travailles-tu ?
Florian Dennisson : Depuis la sortie il y a à peine 3 mois de La Cérémonie qui est donc le 3eme et dernier volet du triptyque avec Maxime Monceau, je travaille à l’écriture d’un tout nouveau thriller avec une toute nouvelle héroïne et une nouvelle arène. Exit le bassin Annécien et direction Paris et les îles Kouriles, un territoire Russe presque perdu, éloigné de toute civilisation.

Bepolar : Qu’est-ce qui fait un bon polar ?
Florian Dennisson : Une grosse dose de suspense, une arène originale et surtout, des personnages humains avec lesquels on irait jusqu’au bout du monde.