
Une île, une centre scientifique douteux et l’évasion d’un jeune garçon...
Portrait de la mort donnant le sein est un polar avec ses savants fous, son île prison et un enfant qui parvient à s’échapper. C’est aussi le destin d’une mère de famille qui va devoir se sortir de son apathie pour retrouver son fils. C’est enfin le nouveau roman de Brice Tarvel, homme aux multiples vies d’auteurs, qui multiplie les romans et les histoires depuis les années 70...
Bepolar : Comment est née l’idée de ce roman qui nous emmène sur l’île de Ré aux côtés d’un docteur particulièrement malfaisant...
Brice Tarvel :Les idées me viennent de façon mystérieuse, avec un peu de ruminement tout de même. Des bribes de celle-ci se baladaient dans mon esprit depuis quelque temps, alors, afin de faire place à d’autres, je me suis mis à l’exploiter. En fait, tout commence par la recherche d’un titre. Je procède toujours ainsi. Je serais incapable d’écrire une histoire sans lui avoir trouvé un nom.
Bepolar :On y suit une mère de famille qui part à la recherche de son enfant qui s’est échappé de la clinique de ce docteur. Qui est-elle ?
Brice Tarvel :Une de ces femmes un peu paumées, trop enclines à adhérer à la conduite d’un type ne méritant pas qu’on s’en amourache. Le monde est trop compliqué et trop labyrinthique pour elle, on ne lui a guère appris à s’y mouvoir, alors elle s’en remet à son compagnon et s’aide de l’alcool pour gommer les tiraillements de sa conscience. Cela ne dure cependant qu’un temps. Son instinct maternel finit par se montrer le plus fort. Rares sont les femelles qui ne luttent pas afin de protéger leurs petits.
Bepolar :Pourquoi avoir placé ton intrigue sur l’île de Ré ? En quoi le choix des lieux influencent tes intrigues ?
Brice Tarvel :Parce que j’y suis allé et que je l’ai appréciée. Ce qui n’est pas toujours le cas. Ayant écrit des récits se déroulant sur Mars et Pluton, ou encore des Bob Morane redoublant d’exploits au bout du monde, ainsi que des Harry Dickson des années 30, comment moi, le sédentaire, j’aurais pu m’y prendre ? Les lieux choisis influencent forcément, mais pourraient souvent en être d’autres.
Bepolar :Tu avais envie d’évoquer l’enfance maltraitée ou la rédemption d’une mère ? Ou les deux ?
Brice Tarvel :D’abord le sort d’enfants en souffrance, puis la réaction de la mère s’est imposée au fil de l’écriture.
Bepolar :Ton roman est court, efficace, rythmé. Tu avais envie d’une histoire "ramassée" et nerveuse ?
Brice Tarvel :Au vrai, je ne l’ai pas fait exprès. Là aussi, cela s’est imposé. Je voulais obtenir un polar qui ne tombe pas des mains, un truc dont on se souvient. À force de pondre des histoires, on finit par avoir un petit tour de main, du moins je l’espère.
Bepolar :Quels sont désormais tes projets ? Sur quoi travailles-tu ?
Brice Tarvel :Je suis en train de terminer un roman fantastique jeunesse se déroulant durant la braderie de Lille. J’ai également sous le coude quatre romans inédits qu’il va me falloir envoyer à des éditeurs dès que j’aurai un moment. Entre autres " Aube froide ", un thriller du même tonneau que " Portrait de la mort ", et " Victor ", titre choisi par Simenon avant d’arrêter d’écrire de la fiction, et rédigé, modestement, à la manière de.