- Auteur : Amélie De Lima
Le nouveau polar d’Amélie De Lima se déroule dans le Nord... Une sombre histoire de meurtre d’enfant qui a pour titre une comptine qui ne va pas vous lâcher...
Bepolar : Comment est née l’idée de Dans ma Maison sous Terre ?
Amélie De Lima : L’idée de Dans ma maison sous terre m’est venue grâce à un reportage à la télé sur des crimes non-élucidés aux États-Unis. Il y était question de disparition d’enfants, de petites filles plus exactement.
L’idée s’est précisée juste après le meurtre du petit Gabriel, qui a été un grand coup médiatique en Espagne ; les apparences, les secrets et les non-dits ont fait de cette enquête, une enquête à rebondissement, un fait divers hors norme.
Bepolar : Dites-nous un mot sur le titre. Évidemment on pense à la chanson pour enfant. Est-ce que cette chanson avait une connotation particulière pour vous ? Pourquoi l’avoir choisi comme titre ?
Amélie De Lima : À la base, le roman avait un autre titre « La fille au sourire éternel ». Mais un jour, alors que ma fille n’avait encore que quelques semaines, je lui ai chanté la comptine, Dans ma maison sous terre ; et ça a été un déclic. J’ai décidé d’insérer cette chanson dans l’histoire et de l’utiliser comme titre. Ça a été une manière pour moi de mettre en avant l’insouciance des enfants, leur innocence face au danger qui rôde, bien plus près que ce que nous imaginons.
Bepolar : On retrouve dans cette nouvelle aventure Véronique De Smet et Bettina Rosco, qu’on a déjà vu dans d’autres romans. Est-ce que vous pourriez
nous les présenter ?
Amélie De Lima : Véronique De Smet est ma commissaire fétiche, elle apparait pour la première fois dans Le silence des aveux et ensuite, dans À Fleur de bruine. C’est un personnage singulier, qui vit avec ses traumatismes qui remontent à l’enfance. Elle est fille unique, sa mère vient de décéder et elle n’a jamais vraiment connu son père. Elle a du mal à faire confiance aux autres aussi bien dans ses relations amicales que sentimentales, souvent bancales. C’est un peu un animal sauvage, qui rêve de vivre sa vie, libre de tout remord. Mais les regrets la rattrapent souvent, au détriment de sa santé mentale qui finit par lui jouer des tours…
Bettina Rosco est une inspectrice Belge, de Tournai qui apparait pour la première fois dans À Fleur de bruine. Contrairement à Véronique, elle est douce et conciliante. Pourtant, elle garde un lourd secret qui la consume jour après jour. Elle se réfugie dans ses séries TV qu’elle affectionne particulièrement et finira par se lier d’amitié avec Véronique.
Bepolar : Quels liens avez-vous avec elles en tant qu’autrice ? Est-ce que ces
deux personnages ont pour vous une vie propre ?
Amélie De Lima : Véronique De Smet est un personnage complexe qui peut paraître froide et distante mais qui, finalement est adorable si on prend le temps de la connaître. Elle n’a pas la langue dans sa poche et physiquement, elle est l’opposé de moi. L’idée du personnage de Véronique est, elle aussi complexe. Elle porte le prénom de la meilleure amie de ma mère, (presque) le nom de mariée de ma sœur, et elle est un mélange physique et psychologique de deux de mes amies… Véronique est une fusion, un cocktail explosif qui fait partie de moi. Elle a pris vie au fil de mes romans et parfois, je la laisse s’exprimer seule… (parfois, seulement)
Pour Bettina, c’est un peu celle qui me ressemble le plus finalement ; celle qui essaye de tout gérer, même si elle sait que sa vie n’est que chaos. Elle continue, elle avance, elle écoute, elle conseille. Je l’aime beaucoup.
Bepolar : Un petit mot sur la région. Vos romans se déroulent dans le Nord :
Lille, Roubaix, et aujourd’hui la commune de Billy-Berclau. Qu’est-ce qui vous inspire dans ce territoire ? Comment le voyez-vous ? Est-ce qu’on peut dire que c’est un personnage à part entière pour vous ?
Amélie De Lima : Je suis lilloise d’origine. Je vis depuis plusieurs années près de Barcelone mais je suis lilloise dans le cœur et je n’arrive pas à m’en défaire… Lille est devenue un personnage à part entière. Cette ville a une âme, une atmosphère qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Tout en elle m’inspire, la nostalgie, la bruine, le temps qui s’étire, la mélancolie d’un automne qui semble éternel…
Bepolar : Et justement, pourquoi avoir choisi la commune de Billy-Berclau 4500
habitants selon l’INSEE... ?
Amélie De Lima : J’ai choisi Billy-Berclau car ma cousine vient d’y acheter une maison. La première fois que j’y suis allée, je suis immédiatement tombée sous le charme. Et c’est cette visite, qui m’a donné envie d’écrire cette histoire… une petite commune où tout le monde se connait, où les secrets font partie des murs et n’en sortent jamais…
Bepolar : Un petit mot sur votre enquête. Vous avez fait enquêter vos
personnages sur différents crimes mais là il s’agit d’enfants. Est-ce que c’est plus dur à écrire quand il s’agit d’eux ?
Amélie De Lima : Concernant l’enquête, pour ceux qui me lisent depuis le début, savent que mon domaine de prédilection est la psychologie des personnages. L’enquête est un échafaudage sur lequel je m’appuie pour faire évoluer mes personnages. Un peu comme dans une danse macabre… ils tournent autour de cette construction.
Quand j’ai commencé à écrire DMMST, j’étais enceinte et je l’ai terminé avec ma fille d’à peine quelques mois. Je ne la voyais pas encore comme une petite fille. Si je dois être honnête, maintenant qu’elle a deux ans, je pense que je serais incapable de réécrire cette histoire. Même si je ne fais pas dans le voyeurisme ni dans le gore, le thème est tout de même délicat…
Bepolar : Le livre vient de sortir. Quels sont désormais vos projets ? Sur quoi
travaillez-vous ?
Amélie De Lima : Je viens de terminer un roman qui se déroule dans les années 70, un one shot. Un thriller très noir, sans enquête mais très psychologique. Il sortira en juin 2021, (si les conditions le permettent) chez LBS Éditions.
J’en ai commencé un autre, dans la même veine que ce dernier qui sortira en 2021 et qui se déroule dans les années 90.
Il y a également une réédition de prévue pour À fleur de bruine chez LBS Éditions. (fin 2021)