- Réalisateur : Andrés Ramirez Pulido
- Acteurs : Jhojan Estiven Jimenez, Maicol Andrés Jimenez Zarabanda, Wismer Vasquez
- Distributeur : Pyramide Distribution
- Auteur : Andrés Ramirez Pulido
- Genre : Drame
- Nationalité : Français, Colombien
- Date de sortie : 22 mars 2023
- Durée : 1h26min
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Résumé :
Eliú, un garçon de la campagne, est incarcéré́ dans un centre expérimental pour mineurs au cœur de la forêt tropicale colombienne, pour un crime qu’il a commis avec son ami El Mono. Chaque jour, les adolescents effectuent des travaux manuels éprouvants et suivent des thérapies de groupe intenses. Un jour, El Mono est transféré dans le même centre et ramène avec lui un passé dont Eliú tente de s’éloigner.
Premier long-métrage du réalisateur colombien Andrés Ramirez Pulido, lauréat du Grand prix et du prix SACD à la Semaine de la critique à Cannes en 2022, L’Eden est un film qui interroge la nature humaine et la réalité de la violence, à la fois générée et subie, en s’intéressant au parcours de deux adolescents, Eliú et El Mono, condamnés pour un meurtre et envoyés dans un centre de réinsertion expérimental, au cœur de la forêt tropicale.
Après un prologue remarquablement maîtrisé où le crime en lui-même se trouve ellipsé, le réalisateur s’intéresse aux conséquences de cette faute originelle et s’attache à documenter la nouvelle vie en milieu hostile des deux condamnés.
En effet, dans un lieu soustrait au monde, que ceint une abondante forêt, les jeunes détenus doivent participer à des travaux forcés -nettoyer une piscine fangeuse, réhabiliter une propriété en ruines dans laquelle ils habitent- et à des thérapies de groupe sous l’autorité de l’implacable Alvaro, un homme d’une quarantaine d’années, au visage sévère et à la voix autoritaire, lui-même un ancien délinquant qui lutte son propre passé et projette ses peurs sur ceux qu’il dirige.
L’instructeur, d’une grande équivocité, s’est assigné une mission quasi mystique à laquelle renvoie le titre, dont la dimension ironique paraît évidente. Les épreuves qu’il impose aux jeunes sont particulièrement dures, mais elles sont à la mesure de la violence inscrite dans l’existence même de ce repenti. Miguel Viera donne à cet homme implacable une épaisseur impressionnante, par un jeu totalement incarné.
Pour le reste, on regrettera que le dispositif cinématographique fondé sur une récurrence des plans fixes nous laisse quelque peu à distance des personnages, même s’il contribue à installer une atmosphère pesante, renforcée par l’opacité des protagonistes.
En vérité, L’Eden est un film âpre, dérangeant, qui joue à la fois sur le motif du décor oppressant et sur la brutalité des relations humaines, pour bousculer son spectateur. Mais on aurait aimé que ces intentions soient servies par une réalisation moins formelle.