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Contrecoups : un huis clos ennuyeux

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Résumé :

Un homme s’introduit dans la résidence secondaire d’un milliardaire en son absence, mais la situation dégénère lorsque le magnat et son épouse débarquent à l’improviste.

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Les premières minutes de Contrecoups, le nouveau film de Charlie McDowell, détournent habilement les codes du "home invasion", car, dès le début, l’intrus est déjà dans la maison, parfaitement visible. La mise en scène piège le spectateur qui ne le sait pas, croit que l’aisance avec laquelle notre homme habite l’endroit en fait un légitime propriétaire. D’abord, les panoramiques et les travellings d’une grande fluidité ainsi que la composition très géométrique des plans nous donnent l’impression d’un lieu ordonné, en l’occurrence une villa californienne inondée de soleil, au milieu des montagnes. Et puis, les vrais résidents arrivent. Le récit bifurque alors vers une forme d’absurde, comme si un épigone d’Eugène Ionesco, devenu showrunner, avait décidé de dynamiter un genre mille fois mis en scène au cinéma : le huis clos. Rien ne paraît alors logique, puisque les deux personnages séquestrés, parfaitement en état de se défendre, se montrent absolument coopératifs. Cette attitude ne manque pas de désarçonner.
Pour sa part, le cambrioleur ne dispose que de ses mots. Ils ont pourtant une force performative, arrivant à contraindre par leur simple présence. A moins que le consentement ne révèle une autre stratégie.
Quoi qu’il en soit, le thriller annoncé par la présence des trois personnages n’est plus qu’un lointain souvenir. Désormais, chacun tente de concilier ses intérêts dans un dialogue qui révèle, en creux, les caractéristiques d’une lutte des classes : le riche dispose encore du pouvoir de négocier, le cambrioleur s’accroche à sa perspective de spolier ses interlocuteurs, sans avoir de stratégie. Il n’est pas certain que ce schéma soit novateur, ni que les protagonistes échappent aux intentions programmatiques de ce film, où, fatalement, une jeune femme qui a épousé un riche cynique ne l’aime pas, finit par signifier son désarroi dans une séquence nocturne qui paraît bien longue. Au fil des minutes, les échanges deviennent de plus en plus verbeux, trop limpides dans la signification que le réalisateur leur donne. Si Contrecoups avait absolument assumé sa bifurcation absurde à travers un registre résolument comique, il aurait échappé à la torpeur qu’il installe bien malgré lui, en dépit de l’arrivée impromptue d’un jardinier. Dans la situation présente, l’hybridation des genres laisse perplexe.

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