- Auteur : Emily Barr
- Editeur : Casterman
- Date de sortie : 1er mars 2017
- ISBN : 220312220X
- EAN : 978-2203122208
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Résumé :
DIX
L’âge que j avais quand mon cerveau s’est détraqué.
HUIT
Années de validité de mon passeport.
SIX
Le nombre de personnes qui me cherchent au Spitzberg, dans l’Arctique.
QUATRE
L’âge auquel j’ai rencontré ma meilleure amie.
Je ne dois plus jamais l’appeler, ni lui envoyer de SMS.
DEUX
Deux cailloux noirs. L’un m’appartient, l’autre est à Drake.
Je le rejoindrai, où qu’il soit.
UN
Un souvenir. C’est tout ce qu’il me reste.
FLORA BANKS : LE LIVRE QUE VOUS N’OUBLIEREZ JAMAIS.
Nicolas Elie 7 juillet 2017
Flora Banks - Emily Barr
Tu sais que de temps en temps, je lis autre chose que du noir ou des histoires de tueurs en série qui zigouillent les faibles femmes et les gentils messieurs.
Des romans qui me sortent un peu la tête de la sombritude où j’ai parfois tendance à m’enfoncer… En revanche, il faut que l’histoire racontée soit sympa, ou que le style de l’écriveur sorte aussi du rang, sinon je me fais suer…
Celui-ci, c’est la quatrième de couv qui m’a interpellé…
Et la quatrième, c’est ça :
DIX
L’âge que j’avais quand mon cerveau s’est détraqué.
HUIT
Années de validité de mon passeport.
SIX
Le nombre de personnes qui me cherchent au Spitzberg, dans l’Arctique.
QUATRE
L’âge auquel j’ai rencontré ma meilleure amie.
Je ne dois plus jamais l’appeler, ni lui envoyer de SMS.
DEUX
Deux cailloux noirs. L’un m’appartient, l’autre est à Drake.
Je le rejoindrai, où qu’il soit.
UN
Un souvenir. C’est tout ce qu’il me reste.
Bon, comme d’hab, je vais pas te raconter des salades. Drôle de roman. Si comme moi, tu cherches des mots qui te scotchent, tu vas pas être déçu. C’est hallucinant de justesse. Ceux qui l’ont chroniqué, ils disent que c’est un roman « young adults ». Tu vois le style ?
Moi, je sais pas ce que ça veut dire. Juste, ce que je sais, c’est qu’il m’a emporté dès la première page. On est assez loin de ce que je lis d’habitude, forcément, et on est carrément loin du noir qui me fait des gouzi-gouzi, ou des gloubiboulga comme dirait Éric Maneval, mais franchement, pour deux jours de pause, c’est plutôt sympa.
D’abord, il y a Flora. Elle a 17 ans. C’est elle qui a perdu la mémoire depuis qu’elle a eu 10 ans. Son comportement est donc celui d’une môme de 10 ans parce qu’ l’amnésie rétrograde, c’est ça. Rien ne se fixe dans ton cerveau. Tu recommences à vivre toutes les deux heurs… Drôle de pari pour l’auteuse. Et pas simple pour Flora. Obligée de noter sur ses bras, sur ses mains, et sur son cahier, tout ce qui lui arrive pour le relire après et pas faire de conneries.
Puis un jour, elle embrasse un mec sur la plage… le mec de sa meilleure pote.
Alors, et pas comme elle (puisqu’elle se souvient plus, essaye de suivre un peu…), tu vas parfois avoir l’impression qu’elle répète des trucs, forcément, mais elle a pas le choix pour s’ancrer dans le moment présent. Un jour, elle décide de partir, malgré tout, parce qu’elle est amoureuse du type. Le type, il s’appelle Drake. Moi, je l’aime pas, mais je te dis pas pourquoi.
Ce qu’elle ressent pour le type en question devient obsessionnel, mais là encore, tu verras comment Emily Barr exploite ces situations. Impressionnant.
J’ai dévoré ce roman. Vraiment. Et j’ai pas eu l’occasion de lire ce genre de mots depuis longtemps. Par exemple :
« À l’intérieur de ma tête, c’est le chaos. C’est un incendie. C’est une tempête de neige. C’est la jungle. C’est le désert arctique. C’est à la fois tout ce qui s’est produit et tout ce qui ne se produira jamais. Le temps est un élément aléatoire. C’est la chose qui nous fait vieillir. Les humains s’en servent pour organiser le monde. Ils ont inventé un système pour essayer de mettre en ordre le hasard. Tous les êtres humains, tous sauf moi, vivent leur vie découpée en heures, en minutes, en jours et en secondes, mais les choses ne sont rien. L’univers rigolerait bien de nos tentatives pour l’organiser, si seulement il daignait s’y intéresser. Le temps est ce qui fait flétrit et pourrir nos corps. Voilà pourquoi ils ont peur de lui. Mais moi, ça ne m’atteint pas : je sais que je ne vieillirai jamais. »
Tout au long de ce roman, tu ne sais pas qui dit vrai, tu ne sais pas non plus où se situe la réalité, mais finalement c’est un peu comme dans la vraie vie.
Tu sais jamais comment ça va finir…
Les rencontres, les amours, les disputes, si on savait où on va, parfois, on irait pas, ou on prendrait une autre route, non ?
J’ai pas vu arriver la fin du roman.
Elle m’a plutôt bien bluffé et pourtant je suis pas bluffable facilement.
Une chose importante, c’est super bien écrit, et je suis difficile, c’est pas une légende…
Je serais bien parti dans les glaciers voir des ours avec Flora…
Franchement, si t’as envie de te laisser raconter une jolie histoire, de sourire, et de découvrir un écrivain plutôt chouette, lâche-toi.
Va le chercher…