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Derrière les panneaux, il y a des hommes - Joseph Incardona

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Résumé :

Pierre a tout abandonné, il vit dans sa voiture, sur l’autoroute. Là où sa vie a basculé il y a six mois.
Il observe, il surveille, il est patient.
Parmi tous ceux qu’il croise, serveurs de snack, routiers, prostituées, cantonniers, tout ce peuple qui s’agite dans un monde clos, quelqu’un sait, forcément.
Week-end du 15 août, caniculaire, les vacanciers se pressent, s’agacent, se disputent. Sous l’asphalte, lisse et rassurant, la terre est chaude, comme les désirs des hommes.
Soudain ça recommence, les sirènes, les uniformes.
L’urgence.
Pierre n’a jamais été aussi proche de celui qu’il cherche.

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Vos #AvisPolar

  • jeanmid 14 avril 2023
    Derrière les panneaux, il y a des hommes - Joseph Incardona

    Si vous aimez les romans noirs qui sortent des sentiers battus , couplés avec des personnages hors-normes et une écriture au style implacable, ne passez pas à côté de ce livre de l’auteur suisse qui a démontré, en seulement quelques romans, toute la qualité de ses fictions romanesques comme la maîtrise du verbe.
    Si le pitch de base de ce livre n’a rien d’extraordinaire, ce sont les personnages, qu’ils jouent les premiers ou les seconds rôles, qui le sont.
    Prenez Pierre Castan , qui depuis que sa petite fille a disparu il y a six mois sur une aire d’autoroute, a perdu le sens de la raison en squattant 24 heures sur 24 les différentes aires qui bordent l’autoroute, calfeutré dans sa voiture, à l’affût du moindre renseignement qui le mettrait sur la piste de son ravisseur, persuadé qu’il n’est pas loin et qu’il recommencera. Sa femme, elle, a pris le partie de martyriser inlassablement son corps et plus particulièrement l’endroit d’où sa fille est sortie, s’autoflagellant de ce manque, de cette absence insoutenable, mais espérant chaque jour que Pierre puisse se rapprocher du bourreau de sa progéniture pour remplir sa mission.
    Le ravisseur est effectivement tout près qui vient de soustraire à la vigilance de ses parents une nouvelle jeune fille lors du chassé-croisé estival de la mi-août laissant dans le plus grand dénuement psychologique ce couple au bord de la rupture.
    La capitaine de gendarmerie Julie Martinez et son binôme le lieutenant Gaspard mènent l’enquête et, avec leur équipe, vont fouiller le moindre recoin de l’aire d’autoroute, récolter le moindre témoignage, qu’il provienne de touristes en goguette ou de salariés du restoroute. La tâche semble complexe d’autant que la capitaine a d’autres idées plus torrides en tête, bien loin de la laideur de ces bâtiments en ciment, des remugles corporels et de l’asphalte chauffée à blanc .
    La canicule rend poisseux les corps et échauffe les esprits alors même que le mal rôde et peut prendre des atours bien surprenants.

    Joseph Incardona nous offre un roman brut et jouissif circonscrit par des panneaux et des rubans de bitume sur lesquels des voitures tracent leur route au-delà de l’horizon.
    Mais ici on est bien dans un (quasi) huis clos glauque et glaçant représenté par cette aire d’autoroute. Un espace comme une micro société qui hante de manière provisoire ou récurrente les lieux. Routiers, touristes, cantonniers ou autres travailleurs des stations service, gérant ou employés de restaurants d’autoroute … prostituées. L’auteur s’attarde sur chacun d’eux comme s’ils faisaient partie d’un grand tout cosmique, témoins muets ou personnages actifs d’un drame annoncé .
    Sans langue de bois, le vocabulaire est salé et cru. Il ne cache rien de cet univers où l’on s’arrête mais où on ne s’attarde pas à moins qu’un atroce événement ne vous y raccroche. Pierre est l’un de ceux-là, témoin de ce microcosme en mouvement qu’il guette , à l’affût du moindre signe, de la moindre odeur qui le rapproche du ravisseur de sa fille . Il ausculte cette humanité comme il examinait les cadavres à l’époque où, légiste, il agissait méticuleusement à la recherche d’un élément probant permettant de mettre les enquêteurs sur une piste.
    Comme dans ces autres romans, on retrouve ici un fonds de satire social qui fait mouche avec cette belle brochette de personnages qui semble avoir été apportée comme sur un plateau. Des personnages jamais caricaturaux mais au contraire extrêmement saisissants. Un roman qui respire l’authenticité aussi triste et répugnante soit-elle, l’une des marque de fabrique incontestable de l’auteur suisse.

  • Alex-Mot-à-Mots 19 août 2020
    Derrière les panneaux, il y a des hommes - Joseph Incardona

    On suit avec passion Pierre, mais aussi Pascal le cuisinier du resto-route ; Julie en charge de l’enquête et son subordonné qui se comprennent à demi-mot ; Lola la prostitué avec encore son pénis du temps où elle était un garçon ; le gérant de la franchise de 4 resto-routes qui démantèle un trafic de viande pour mieux cacher ses propres faux en écriture.

    J’ai aimé découvrir en fin de volume que l’auteur s’était inspiré de certains personnages d’autres auteurs.

    Des personnages haut en couleur sur ces aires d’autoroute grises où l’on ne fait que passer et manger et pisser (parfois même pas dans les toilettes).

    On sait dès les premières pages qui est le coupable, puis on découvre petit à petit comment il opère, comment il a détruit des familles et l’on attend les dénouement avec impatience car tous les personnages se croisent sans cesse.

    Un auteur découvert il y a peu et que je trouve passionnant.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des kilos de gras servis aux clients, si bien décrit par l’auteur.

    https://alexmotamots.fr/derriere-les-panneaux-il-y-a-des-hommes-joseph-incardona/

  • Lady Meredith 17 juillet 2020
    Derrière les panneaux, il y a des hommes - Joseph Incardona

    Amateurs de Noir, bonsoir !
    Un roman de plein air aux accents claustrophobiques de huis clos, une traque sans proie, des aires d’autoroute qui défilent, anonymes, sériées, microcosmes reflétant le macrocosme.
    Des humains, tous au bord du gouffre, chacun pour des raisons différentes, chacun son chaos, sa misère, sa solitude.

    Le style de l’auteur est hors du commun, entre narration minimaliste et aphorismes mais surtout maîtrisant superbement le discours indirect libre des personnages, chacun enfermé dans sa propre problématique comme on peut l’être dans sa voiture sur l’autoroute.
    Vies juxtaposées qui dénoncent une infinie solitude. Vies croquées au paroxysme de leur chute. Des personnages auxquels Incardona ne prend pas la peine de donner un visage car ses descriptions ne sont jamais superflues. Juste ce qu’il faire pour permettre l’identification et l’implosion de la tragédie.

    Mention spéciale pour Lola, personnage qu’on croirait évadé d’un film d’Almodovar, et pour Tía Sonora, la vieille prostituée philosophe.

    C’est noir, sombre, profond, sec, âpre et beau.
    Je recommande +++

  • Kirzy 22 février 2020
    Derrière les panneaux, il y a des hommes - Joseph Incardona

    J’aime la radicalité en littérature, celle qui dérange, celle qui gratte, qui divise. Cela ne veut pas dire que je m’y retrouve à chaque fois, parfois je ne m’y reconnais pas, mais quand j’adhère à l’univers proposé, cela reste toujours un souvenir fort de lecture. Cela a été le cas avec ce roman qui m’a percutée de plein fouet.

    Sur le papier, on a un speech de polar / thriller classique : un père traque un serial killer pédophile qui a enlevé, entre autres, sa fille, parallèlement à une enquête policière qui patine. Mais sous la patte de Joseph Incardona, cela donne quelque chose de très singulier et oppressant.

    La radicalité commence par le choix du lieu pour un quasi huis clos à ciel ouvert : une autoroute, ses aires avec ses parkings et ses restoroutes. Puis par le choix de personnages borderline. Là où un autre auteur aurait choisi de privilégier l’empathie du lecteur pour les parents, c’est l’empathogramme plat : ils sont tellement ravagés par la perte de leur fille qu’ils ne survivent qu’à coup de comportements dérangeants, la mère se réfugiant dans la drogue et la frénésie sexuelle crade ; le père mu par une obsession froide quasi psychopathique, vivant comme un animal depuis des mois sur les aires d’autoroute, comme un squale fou qui ne s’arrête jamais de tourner en attendant sa proie, le prédateur de sa fille qui récidiverait. Très dérangeant.

    En fait, la description de ce microcosme de l’autoroute devient une quasi satire sociale : ce monde où le bitume a tout recouvert parle de l’ultralibéralisme et d’une société en déliquescence tout en étant en mouvement perpétuel. Les passages sur le monde du travail aliénant, sur la solitude contemporaine, sur la sexualité triste et tarifée sont terribles. Tout est sans fard hypocrite, sans filtre embellissant, c’est au contraire outrageusement cru. Ce qui peut déplaire.

    Cette crudité radicale est décuplée par une écriture à l’identité marquée. Les mots sont affutés comme des guillotines, percutants, incantatoires, nerveux, poétiques mêmes, ils s’enchaînent dans une audace libérée et parfaitement maitrisée. Ils font surgir des images parfois dérangeantes jusqu’au sordide. Mais ils ne sont jamais complaisants. Si Joseph Incardona cogne, il se montre d’une délicatesse pudique pour évoquer les fillettes martyrisées : jamais le mot de trop qui ferait basculer dans le glauque, elles apparaissent à chaque fois préservées dans leur dignité, ce qui est contraste d’autant plus avec le reste des personnages, tous sur le mode de la déchéance.

    J’aime la radicalité en littérature lorsqu’elle n’est pas gratuite, juste pour choquer. Ce roman noir serré totalement atypique est dans le genre parfaitement maitrisé, implacable. Marquant.

  • Karine Straub 15 février 2020
    Derrière les panneaux, il y a des hommes - Joseph Incardona

    Derrière les panneaux il y a des hommes… un roman noir, cru, violent, pas comme les autres.
    L’obsession de Pierre est de retrouver Lucie, sa fille. Enlevée par un détraqué il y a plusieurs mois aux abords de l’autoroute.
    C’est l’été. Le soleil cogne. Pierre, replié dans Renault Vel Satis, se mue en prédateur : il observe, écoute, épie, traque, roule.
    L’intrigue de départ est classique mais Joseph Incardona va la remanier à sa sauce. Piquante.
    Tout au long du récit, l’auteur exhibe une galerie de personnages vulnérables qui évoluent dans un univers complètement déshumanisé. Les enfants naïfs, les parents détruits, les flics démunis, les employés fatigués, les prostituées désespérées, les lâches, les beaufs, les cons sont découpés au scalpel. La déchéance humaine dans toute sa laideur. Tout est montré, rien n’est épargné.
    Le style elliptique de l’auteur est percutant, malaisant. L’écriture est sèche, nerveuse. Les mots sont bruts, sales.
    Je suis sortie de cette lecture éprouvée, essorée. Mais je dois être maso car j’ai adoré ce bouquin !

  • Aude Lagandré 6 octobre 2019
    Derrière les panneaux, il y a des hommes - Joseph Incardona

    Pierre vit dans sa voiture depuis 6 mois…
    Depuis que sa fille de 8 ans, Lucie, a été enlevée sur l’autoroute.
    Il cherche une piste, attend que le tueur récidive, recoupe des informations, participe au microcosme de ceux qui travaillent là, dans un monde inconnu du vacancier lambda qui ne s’y arrête que quelques minutes.
    Pendant ce temps, sa femme Ingrid, se masturbe, boit, fume, et attend.
    Ca fait 6 mois pour elle aussi… Elle attend des nouvelles de son mari, tous les soirs, à 20 heures, le rapport de son homme qui chasse.
    « Je suis tout près Ingrid.
    Je touche ce qu’il a touché.
    Le robinet d’eau froide.
    Le bouton du sèche-mains.
    Le console sous la caisse enregistreuse.
    Le livre sur la tête de gondole.
    Dans ma poche, j’ai la monnaie avec laquelle il a payé son café.
    Je suis tout près.
    Je suis tout près, mais je ne sais pas où.
    Il faut attendre.
    Attendre encore, Ingrid.
    Attendre.
    Clic. »
    Nous sommes le week-end du 15 août, ça bouge sur l’autoroute.
    Dans le sas autour, aussi : les parkings, les cafétérias, les toilettes.
    C’est dans ce sas que vit Pascal. C’est lui qui sert de la mal bouffe à tous ces gens de passage. C’est lui aussi qui enlève leurs gosses.
    Pierre a raison d’attendre, le kidnappeur va recommencer, en enlevant Marie, la fille de Marc et Sylvie, une famille presque ordinaire qui a décidé de partir en vacances pour recoller les morceaux d’un couple qui n’existe plus depuis longtemps.
    Eux aussi vont se mettre en attente… En attente qu’on retrouve leur fille.
    Sylvie prostrée, à genoux, bible ouverte dans une chambre d’hôtel merdique à psalmodier des prières.
    Marc, dans la salle de bain, porte fermée, esprit fermé, raison fermée.
    « Ebullition.
    Mouvement, friction des hommes ajoutés à la canicule.
    Les chemises des gendarmes sont mouillées de sueur.
    Cuisses poisseuses sous les pantalons.
    Pieds humides dans les chaussettes.
    La tuile. Le scénario catastrophe.
    Le bordel.
    Installer la logique dans le bordel.
    Ratissage, récoltes d’informations. »

    Si vous respirez encore, je continue.

    Contrairement aux apparences, le personnage principal de ce roman est bien l’autoroute, le sas qui l’entoure et les coulisses de ce monde souterrain.
    Car il s’en passe des choses sur les parkings,
    Dans les cafétérias,
    Dans les camions garés sur les aires de repos.
    Employés, prostituées, voleurs en tout genre, chauffeurs, et même diseuse de bonne aventure.
    Imaginez une ruche qui bourdonne tout autour de ce monde au final très statique et vous aurez une bonne idée de l’effervescence quotidienne… et du contraste saisissant que l’auteur décrit entre ceux qui y travaillent tous les jours et ceux qui ne font que passer.
    Le lecteur suit plusieurs autres personnages totalement névrotiques qui gravitent dans les méandres du flux quotidien des touristes.
    Tous en souffrance.
    Tous en demande permanente de sexe.
    Les scènes de sexe, sourdes, lourdes, malsaines, laissent l’impression persistante de personnages constamment en rut.

    Vous respirez toujours ? J’ai presque fini !

    La souffrance exacerbée et permanente de chaque être croisé au fil des pages amplifie le sentiment de malaise et de tension constants.
    L’écriture, très particulière, de Joseph Incardona est l’instrument utilisé pour accentuer cette oppression.
    Les phrases sont hachées, envoyées comme des coups de boutoir, identiques au scènes de sexe crues. Il utilise souvent des juxtapositions de mots, même pas des phrases complètes, pour compléter le tableau.
    Cela apporte une sécheresse violente au texte déjà extrêmement lourd.
    Une volonté incontestable de l’auteur de confirmer l’inhumanité de l’Humanité.

    Je reconnais là un sens littéraire extrêmement aiguisé (et même talentueux) utilisé à bon escient pour étayer un scénario volontairement très noir. Sur la forme, c’est brillant.
    Sur le fond, cela va dépendre du lectorat. Je n’ai pas eu les nerfs assez accrochés pour le supporter. J’ai craqué à 50 pages de la fin dont je ne peux dire si elle est dans la même vaine ou totalement différente.
    Je pensais le finir quand même mais en refeuilletant quelques pages pour écrire cette chronique, je sais que je ne pourrai pas.
    Cela a été trop noir pour moi, trop plombant pour mon moral mais j’en recommande la lecture et le partage des impressions à ceux qui auront le courage de s’y atteler.

    On en reparle ?

  • Nicolas Elie 7 juillet 2017
    Derrière les panneaux, il y a des hommes - Joseph Incardona

    T’es déjà allé sur une autoroute toi aussi ? Ouais, forcément. T’as fait comme moi, t’as roulé et tu t’es arrêté de temps en temps sur une aire d’accueil ? T’en as chié toi aussi ? Je veux dire tous ces gens qui te marchent presque dessus, qui te regardent de travers quand tu prends un café et que tu mets trop longtemps à récupérer ton gobelet à base de pétrole ? Ben ouais, c’est du plastique le gobelet.

    Tu t’es baladé dans les espaces aménagés avec les bancs, les tables en bois d’arbres, tout ça ? Ah. Toi non plus… Ouais, c’est assez triste, on est d’accord.

    Quand t’auras lu ce roman, tu vas plus t’arrêter pareil. Je veux dire que tu regarderas plus les gens pareil. Tu vas chercher, toi aussi, qui se cache derrière les panneaux.

    Je t’explique.

    Joseph Incardonna, il t’emmène juste derrière les sourires fabriqués, juste derrière les pubs pour les sandwiches sous cellophane, juste derrière les panneaux, et c’est sacrément bon.

    On trouve rarement une telle qualité d’écriture, et notamment dans le roman noir. Une écriture d’une âpreté telle que tu vas sans doute parfois avoir envie de sauter un passage, que certaines scènes vont te sembler surréalistes quant à leur contenu, tellement les mots s’enchaînent sans laisser la place à rien d’autre que le ressenti, à la chaleur et à la sueur qui va te dégouliner dans le dos et tremper ton tee-shirt, parce que le 15 août, dans les bagnoles, il fait chaud. Très chaud.

    J’étais persuadé qu’à part chez Villon, on pouvait difficilement faire de la poésie avec des cadavres pendus. Me suis gouré. Incardonna il peut le faire.

    L’histoire, même si je suis pas sûr qu’elle soit importante, comme d’habitude.

    Pierre, il est sur l’autoroute où sa fille a disparu. Il cherche le mec qui l’a enlevée. Il le cherche partout, dans les restos, sur les parkings, dans les regards des gens qu’il croise, partout. Il cherche le croque-mitaine. Et toi, tu le cherches avec lui.

    Quand le noir est écrit comme ça, c’est de l’art. Quand le noir t’emporte aussi loin c’est du plus que parfait.

    Pierre, au contraire de la Lucilia Caesar (tu chercheras), il est mort à l’intérieur. Il fait pas de pollinisation, il roule, et parfois il s’arrête. Il croise Lola, la pute qui aime les gens. Et puis Chacal, un journaleux en quête de scoop, Tia, celle qui a fait rêver les hommes avant d’être vieille, Julie et Thierry, deux flics qui cherchent, eux aussi, le type qui enlève les petites filles.

    C’est donc du noir, et pas celui qui laisse passer la lumière, celui sur lequel tu as passé plusieurs couches pour que rien ne transparaisse. Tu sais pas où chercher, toi non plus, alors tu roules avec Pierre. Tu regardes les touristes avec Pierre. Tu t’arrêtes avec Pierre. Tu bouffes un sandwich insipide avec Pierre.

    Vacances.

    15 août.

    La merde qui sent plus rien tellement il fait chaud.

    Et puis il y a Pascal.

    Il est sourd Pascal. Et il aime les petites filles. Pas pour ce que tu crois, juste pour leur donner de l’amour et pour être aimé en retour. Pascal, il est personne.

    Un style fait de scansions, celles qui t’obligent à respirer comme quand il fait chaud et que les chiens halètent pour se rafraîchir. Tu vas en sortir fatigué, épuisé sans doute, mais ravi d’avoir trouvé la perle que tu attendais.

    Tout est triste, sale, même le sexe, pas un instant où tu vas te dire qu’Incardonna s’est un peu laissé aller à sourire. Des sourires, y en a pas. J’en ai pas vu un seul.

    J’ai dit une fois qu’un roman que je venais de terminer avait été écrit avec une lame de rasoir. C’est le cas de celui-ci. Pas celle qui te sert à virer les poils superflus.

    Celle qui t’ouvre la gorge, ou le ventre, et qui laisse voir ce qu’il y a à l’intérieur des hommes.

    Ceux qui sont derrière les panneaux.

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