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L’interrogatoire d’Ivan Zinberg pour Au Commencement

Bepolar : Comment est née l’idée de ce roman ?
Ivan Zinberg : L’idée centrale est née du contexte actuel. Depuis les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan en 2015, on assiste à une radicalisation d’une partie de l’extrême-droite qui bascule dans la conviction qu’il faut protéger la France et l’identité occidentale par tous les moyens. Une dizaine d’attentats fomentés par l’ultra-droite ont été déjoués ces dernières années. En parallèle, le djihadisme reste malgré tout la plus grande menace en matière de terrorisme dans notre pays. Il m’a semblé intéressant de traiter ces deux phénomènes au sein d’une même intrigue policière, en écho direct avec l’actualité et les problématiques d’aujourd’hui.

Bepolar : Pourquoi avoir situé l’action pendant la présidentielle de 2022 ?
Ivan Zinberg : Elle se situe exactement pendant l’entre-deux tours de la présidentielle de 2022, sur une dizaine de jours, au moment où il ne reste que les deux candidats finalistes. Je trouve la période intéressante car elle s’accompagne d’une excitation générale et d’une grande agitation médiatique. C’est un temps de promesses, de confrontations de points de vue et de programmes, mais aussi de mensonges, de démagogie, de caricatures… Ce climat particulier était propice à la mise en place et au développement de l’histoire, où certains protagonistes vont utiliser ce rendez-vous démocratique pour promouvoir leurs idées extrêmes. Il y avait aussi dans ce projet un petit côté « uchronie » qui me plaisait.

Bepolar : C’est un roman sur la radicalité. Le tueur suit les pas de Mohammed Merah. Comment avez-vous abordé ce sujet ?
Ivan Zinberg : J’avais un souvenir précis de l’affaire Merah, dont la traque avait eu lieu justement avant l’élection présidentielle de 2012. La froideur mécanique de ce tueur radicalisé à l’extrême, capable d’abattre des enfants à bout portant, m’avait marqué. J’aime que mes intrigues, qui restent des inventions, soient inspirées de faits réels. La réalité est suffisamment riche – et sombre malheureusement – pour ne pas avoir à créer des tueurs et des histoires trop grand-guignolesques, qui risqueraient de sonner faux. J’aime qu’on puisse confondre réel et romanesque à l’intérieur du texte, avec un côté documentaire et crédible mêlé à une intrigue de fiction. J’ai donc imaginé l’histoire d’un potentiel tueur « imitateur » de Mohammed Merah dix ans après les faits.

Bepolar : On y suit le groupe du Commandant Delmas. Qui est ce dernier ? Comment pourriez-vous nous le présenter ?
Ivan Zinberg : Luc Delmas est chef de groupe à la brigade criminelle du 36, rue du Bastion, adresse de la PJ qui remplace le mythique 36, quai des Orfèvres, lequel a déménagé à l’ouest de Paris il y a quelques années. Delmas est un officier expérimenté, notamment en judiciaire, mais assez peu à l’aise avec la partie « management » de son métier. Il n’aime pas les conflits, ni avec ses supérieurs, ni avec ses hommes. L’histoire commence quand un chef de section nouvellement affecté lui reproche justement une forme de laxisme dans son approche de l’encadrement. Son groupe, composé de personnalités fortes, va se retrouver confronté à une affaire criminelle hors-norme, source d’événements qu’ils n’auraient jamais pu imaginer au départ.

Bepolar : Une chronique sur le web disait "Aucun temps mort, pas d’ennui, aucune tergiversation." Comment l’avez-vous écrit ? Et comment garder cette tension tout le long du roman ?
Ivan Zinberg : Après avoir trouvé le concept qui allait me permettre de transformer l’idée en une intrigue à rebondissements, j’ai opté pour un texte assez court par rapport à mes précédents romans. J’ai voulu un polar resserré, direct, dans un style concis que j’essaie d’améliorer roman après roman. Afin de conserver la tension au fil des pages, je crois qu’il faut travailler la structure dès le départ, bien choisir les chapitres qui composeront le texte, trouver les bonnes accroches, les bonnes péripéties, soigner les dialogues, les articulations-clés… Et bien préparer la fin du roman, qui est fondamentale à mes yeux.

Bepolar : Ce roman vient de sortir il y a quelques semaines. Est-ce que c’est une période stressante ou au contraire un soulagement ?
Ivan Zinberg : La période la plus tranquille est celle entre la finalisation du texte, plusieurs mois en amont de la sortie du livre, et la sortie elle-même. Entre ces deux bornes, on est plutôt serein, on peut se reposer et s’éloigner un peu d’un roman qui nous a occupé pendant des mois. Quand le livre voit le jour en librairie, c’est avant tout un sentiment de plaisir et d’accomplissement, avec l’espoir qu’il plaira à un maximum de gens. Je ne trouve pas que ce moment soit particulièrement stressant, même si je suis très attentif aux retours des lectrices et lecteurs. Le vrai stress, je peux le ressentir plutôt quand l’écriture n’avance pas comme je le voudrais, avec le risque de ne pas tenir les délais et de devoir modifier avec l’éditeur le calendrier prévu. Quand le livre est bouclé, en revanche, c’est les vacances…

Bepolar : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Ivan Zinberg : J’ai trouvé l’idée de mon prochain roman, qui pourrait raconter l’histoire d’un policier ou une policière chargé(e) de relancer un cold case remontant à des décennies. Plusieurs thématiques seraient abordées : la souffrance des familles de victimes en attente de réponses depuis une éternité, la disparition des preuves et des témoins, la fragilité des témoignages, les moyens d’enquête modernes au bénéfice de vieilles affaires... Le personnage principal serait un ancien flic de la PJ parisienne qui obtient sa mutation en province, dans sa région d’origine. Le roman serait l’occasion d’aborder les contrastes Paris-province, le manque de moyens de la justice et de la police dépassées par le nombre d’enquêtes à traiter… Ce roman serait à nouveau inspiré de faits réels. J’ai en tête plusieurs affaires non-élucidées, plus ou moins connues, qui pourraient servir de matière romanesque pour ce thriller.

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