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Cinq polars sous la neige

En matière de suspense, la neige a cette vertu qui fait depuis longtemps au cinéma tout le piquant des intrigues policières. Alfred Hitchcock, toujours lui, ne s’y était pas trompé en inscrivant l’introduction de sa première version de "L’Homme qui en savait trop" (1934) dans les Alpes suisses, à Saint Moritz. Un peu plus tard pour "La Maison du Docteur Edwardes" (1945), la particule de glace lui servit à allégoriser une problématique psychanalytique.

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En élève studieux d’Hitchcock, François Truffaut avait largement retenu la leçon, introduisant l’élément dans "Tirez sur le pianiste" (1960).

Bref, si la neige sert dorénavant de catalyseur à d’innombrables films de genre (horreur, western…), ce n’est pas un hasard.

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Avatars notamment des écrivains romantiques et gothiques du XIXème siècle, les flocons produisent une mélancolie et une torpeur à même d’installer l’atmosphère la plus torve et énigmatique.

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Ainsi, Jean-Marie et Arnaud Larrieu en font le motif central de leur film "L’amour est un crime parfait", géniale adaptation du livre non moins réussi « Incidences » de Philippe Djian. Utilisée en opposition à la passion volcanique qu’entretient Marc, professeur de littérature, avec ses différentes liaisons, la neige apparaît ici comme une sorte d’élément transitionnel. Elle porte en elle tout le mystère entourant l’intériorité du protagoniste et la logique de ses relations. L’ambiguïté du personnage en ressort assurément accentuée, de même que la question de sa part de responsabilité vis à vis de certaines disparitions…

Question thriller, l’usage du tissu neigeux est une évidence. Adaptant Jean-Christophe Grangé dans "Les Rivières Pourpres" (2000), Mathieu Kassovitz ne peut que goûter la façon dont tranche le sang répandu sur la blancheur de la neige. Quoique trop évidente, la dialectique entre Bien et Mal tient alors du seul ressort de l’image.

Dans "Un plan simple" (Sam Rami, 1999), le papa de la saga "Evil Dead" trouve à travers la fatalité des intempéries un moyen de faire écho à la situation sarcastique vécue par les personnages. Tout comme la blancheur immaculée et inéluctable de la neige, les protagonistes en arrivent irrépressiblement à éprouver de la défiance les uns envers les autres dès qu’ils découvrent quatre millions de dollars. Une joute Bill Paxton et Billy Bob Thornton aux petits oignons.

Joel Coen, avec "Fargo" (1996), se délecte à son tour de la stase produite par la neige. Après avoir longuement mis en scène le paysage du Minnessota sous un manteau ouaté et duveteux, presque vierge, du sang commence à lézarder la neige et tout se distord. Carl, avec sa mâchoire noyée de sang, tente de cacher la malette dans la neige. Plus tard, une broyeuse crache le sang de corps démembrés sur la neige jusqu’alors inaltérée. Un grand écart tragi-comique à l’image du polar culte.

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De manière plus poétique fonctionne "Millénium, les Hommes qui n’aimaient pas les femmes" (Fincher, 2011), l’adaptation du roman de Stief Larsson. Gelé et comme figé dans l’éternité, le village suédois où se rend le journaliste Mikael Blomkvist donne à voir une sorte d’allégorie du comportement des antagonistes. La neige se substitue aux ennemis, figés dans le passé et désireux de perpétuer les zones d’ombre. De quoi créer une atmosphère lourde et riche en péripéties.

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Reste que des polars sous la neige, on en trouve une pelletée dont voici quelques-uns des plus dignes représentants, à même de vous faire ressentir le froid, la solitude et l’angoisse. Température ressentie - 10° garantie.
Aucun homme ni dieu, de Jeremy Saulnier, 2018
Wind River, de Taylor Sheridan, 2017
Captives, d’Atom Egoyan, 2014
Essential Killing, de Jerzy Skolimowski, 2011
Frozen River, de Courtney Hunt, 2008
Le poids du déshonneur, de Barbet Schroeder, 1996
The Visitors, de Elia Kazan, 1972
La maison dans l’ombre, de Nicholas Ray, 1951

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