N°78 DU TOP 100 DES MEILLEURS THRILLER DE BEPOLAR

Sœurs de sang
Avec : Margot Kidder, Jennifer Salt, Charles Durning
Année : 1973

De quoi ça parle ?

Lors d’un jeu télévisé, Danielle séduit un jeune homme qu’elle ramène chez elle. Le lendemain, ce dernier meurt sauvagement assassiné après avoir entendu Danielle se disputer avec sa sœur. Grace, une journaliste qui vit juste en face, assiste à la scène et prévient les autorités. Mais le cadavre
disparaît et son récit passe pour un mensonge. Elle choisit alors d’enquêter elle-même…

C’est culte parce que…

Même avec une production fauchée, Brian De Palma réussit à déployer toute sa sophistication esthétique, savant mélange de tragi-comique, de suspense et d’insolence. Sa tendance à l’exégèse du cinéma d’Alfred Hitchcock s’illustre ici par le croisement maniériste de deux films du maître : Psychose et Fenêtre sur cour. Le principe n’est pas pour lui de copier ou d’imiter, mais plutôt d’explorer la grammaire hitchcockienne par l’expérimentation.

En découle une œuvre absolument singulière et poisseuse, pas si loin, dans son rapport au corps et au sang, du cinéma des débuts de David Cronenberg. Du reste, de multiples influences apparaissent partout dans Sœurs de sang : Le Voyeur (Powell) pour l’émission de télévision Peeping Tom en amorce, Le Cabinet du docteur Caligari (Wiene) ou Freaks (Browning) par l’intermédiaire du directeur d’asile. Mention spéciale pour la musique de Bernard Herrmann, le complice culte d’Alfred Hitchcock.

Ce que le film apporte au thriller

Le coup de génie de De Palma, c’est son attrait pour les formes expérimentales et son effervescence créatrice, mais qui se double aussi d’une tendance à reproduire un héritage : les codes narratifs du cinéma classique. Cette combinaison se traduit à merveille ici dans son usage du split-screen, miroir grossissant du thriller.