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Power - Michaël Mention

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Résumé :

« Ici, comme dans les autres ghettos, pas d’artifice à la Marilyn, ni de mythe à la Kennedy. Ici, c’est la réalité. Celle qui macère, mendie et crève. »

1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties.

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Vos #AvisPolar

  • marysoad 21 novembre 2023
    Power - Michaël Mention

    Un roman magistral sur les Black Panthers, super bien documenté. A lire à tout prix !

  • Annick 29 janvier 2020
    Power - Michaël Mention

    Énorme Coup de Cœur pour "Power" de Michaël Mention.
    Un roman historique d’une puissance terrible. "Power" relate l’histoire du mouvement Black Panther Party qui a vu le jour dans l’Oakland en 1966. J’avais choisi ce livre lors d’une #OPBragelonne et j’ai tardé pour le lire alors pour ceux qui l’aurait, n’hésitez pas à le remonter de votre PAL.

    "Leurs yeux pétillent, animés par une même flamme. L’une de ces idées forgées d’évidence. Le lendemain matin, après de nombreux cafés, ils finalisent le programme du Black Panther Party for Self-Defense, selon deux axes : "Ce que nous voulons" et "Ce en quoi nous croyons"."

    La déshumanisation des Noirs est terrible et ce depuis toujours. Ce mouvement va prendre une envergure comme il n’a été jamais vu. Ici on passe de groupe en groupe Trois personnages clés feront vivre ce texte, Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Ils seront le fil conducteur de cette histoire. Et le tout sur les rythmes endiablés des musiques de James Brown, Bob Dylan, Otis Redding, The Beatles, Jimi Hendrix, Deep Purple, Led Zeppelin, David Bowie, The Rolling Stones…

    "Get on up ! - Get up ! - Get on up ! - … Stay on the scene !…"

    "Aujourd’hui, j’ai vu le soleil se lever à Philly et se coucher à Columbia. C’était trop beau, j’en ai presque oublié l’assassinat de King. D’abord Kennedy, puis Malcom, et maintenant lui. Tous ceux qui nous défendent se font buter. Ça peut plus durer, Tod l’a dit aux infos, hier. "

    Entre flics corrompus, racisme, violence, haine, tout est décortiqué et mis à nu devant nous. D’autres sujets apparaîtront au fil de cette lecture telle la guerre du Vietnam, l’assassinat de Malcom X, Martin Luther King, les ghettos, les armes, les femmes, l’homosexualité, la musique, la drogue…

    "Depuis la naissance de ce pays, l’esclavage des Noirs, le génocide perpétré contre les Amérindiens et le confinement des survivants, le lynchage sauvage de milliers d’hommes et de femmes noirs, le largage des bombes sur Hiroshima et Nagasaki, et maintenant le lâche génocide au Vietnam, tout atteste que face aux peuples de couleur, l’Etat raciste d(Amérique n’a qu’une politique : répression terreur et matraque…"

    Le travail fait sur ce livre est phénoménal et ne peut que nous toucher au plus profond de chacun de nous. L’alternance entre faits journalistiques, roman, musique est très intéressante et donne une réalité soutenue et décapante au récit. Je ne peux que le conseiller pour le plus grand nombre…

    "Couleur ou pas, il y a que deux classes ! Les opprimés et les oppresseurs ! Les exploités et les exploiteurs !... Dont le sang jaillit…"

  • Aude Lagandré 5 octobre 2019
    Power - Michaël Mention

    En bref, ce roman évoque l’histoire des Etats-Unis de février 1965 à octobre 1971, période éminemment riche en évènements qui ont marqués l’avenir d’une des plus grandes puissances mondiale.
    Il est construit en 2 parties :
    – partie 1 : What we want (ce que nous voulons)
    Bobby Stills et Huey Norton fondent le BPP, Black Panther Party, ils ont des rêves, des espoirs, des besoins de liberté et d’égalité.
    A leurs côtés, Eldridge Carlson rédacteur en chef du journal du BPP et Fred Carlson dirigeant de la cellule de Chicago. Ensemble, ils font un rêve, pour reprendre la célèbre phrase de Martin Luther King, un rêve qui abolirait les différences liées à la couleur de peau, qui mettrait les blancs et les noirs sur un pied d’égalité, qui ferait cesser la ségrégation une fois pour toute.
    Cette partie se fonde sur les grands leaders des années 60 : Kennedy, Malcom X, MLK parallèlement à la création du BPP.
    – partie 2 : What we believe (ce que nous croyons)
    Cette partie est une histoire dans l’Histoire. Le lecteur suit 3 protagonistes, chacun dans un rôle différent, qui, d’une certaine manière, contribuent à L’Histoire en marche.
    Charlene, jeune idéaliste militante qui veut donner un sens à sa vie en combattant auprès des noirs opprimés.
    Neil, flic blanc qui chaque jour est confronté à la violence ordinaire de son métier mais aussi de la rue.
    Tyrone, ex-taulard noir, infiltré dans le BPP pour le compte du FBI contre sa volonté.

    Cette partie relate aussi de grands faits historiques : la guerre froide, le Vietnam, les assassinats de hautes figures de l’état, le Klu Klux Klan, mais surtout comment le BPP a gagné des batailles, en a perdu d’autres et a réellement été une « béquille » pour sa communauté.

    Ce livre est un témoignage d’enfants du siècle, ceux qui de 65 à 71 ont combattu ou subi les évènements d’un peuple qui créait son Histoire et qui avait décidé de prendre son destin en main.
    C’est aussi un reportage journalistique sur des problématiques dont nous avons presque tout oublié… Et pourtant, c’était il y a à peine 50 ans. Il y a encore une cinquantaine d’années, aux Etats-Unis, les noirs étaient toujours persona non grata, on les attaquait encore dans les rues, on les arrêtait à tour de bras, on les condamnait sans raison : ça s’appelait le délit de sale gueule.
    J’ose le parallèle avec le monde américain d’aujourd’hui : Trump a succédé à Obama, après la lumière et l’espoir, la nuit et la désillusion. Les batailles raciales sont présentes plus que jamais, les inégalités sont creusées, la menace de guerre plane toujours au dessus de nos têtes… Les choses n’ont pas tellement changées…

    Le roman de Michaël Mention m’a donnée des frissons, les mêmes que ceux que je peux ressentir en regardant « Mississippi Burning », « Malcom X », « Selma », « Hidden Figures », ou dans un registre plus général « 12 years of slave » ou « Le majordome » : la révolte, l’écœurante réalité d’un peuple honni pendant des siècles.

    Il reste que Michaël Mention est un formidable conteur, passionné d’Histoire, qui par le prisme de 3 personnages très différents, nous fait entendre les cris d’un peuple vivant dont le pouls bat pour un besoin profond de reconnaissance. Ce pouls, est rythmé par une sacré playlist de morceaux collectors que l’auteur a eu l’intelligence de nous donner à la fin du livre. La musique entêtante résonne donc à chaque page, entre les cris, les larmes et le sang, comme un film qui se déroule sous nos yeux.
    Il faut que je vous dise à quel point j’ai aimé le personnage de Neil que je trouve extrêmement bien dépeint, du début à la fin, dans son évolution, sa façon de combattre des traditions familiales, une certaines éducation qui va de paire avec une mentalité très présente alors dans de nombreux foyers. Ce personnage est d’une puissance rare et le message qu’il véhicule est vraiment d’un réalisme dérangeant.

    Ce genre de romans n’est habituellement pas ma came.
    D’abord, parce que ça me renvoie à une réalité qui me dérange et me met mal à l’aise,
    Ensuite, parce que je ressens alors de la honte à être blanche,
    Enfin, parce que j’ai l’impression que notre société est plongée dans un marasme qui ne permet plus qu’on veuille se battre, VRAIMENT se battre pour une cause.
    Parce que nous nous révoltons derrière nos postes de télé et que ça ne fait pas avancer les choses, et que comme pour le livre d’Olivier Norek sur les migrants (« Entre deux Mondes »), on ferme les yeux sur une réalité qu’on ne veut pas voir.

    Je prédis à Michaël Mention de beaux romans à venir s’il persévère dans cette volonté de vouloir transmettre des choses essentielles de notre Histoire.
    C’est un roman qui a du sens, dans lequel il y a des messages, dans lequel on vibre de joie ou de honte, un roman d’émotions pures qui vous transpercent le cuir qu’est devenue notre peau. Et surtout, il nous renvoie à la notion première de ce que doit être l’Homme avec un grand H : un être complexe, qui se doit d’évoluer en ayant la connaissance de son Histoire. Parce que ça sert à ça aussi de connaitre l’Histoire : en tirer les leçons pour devenir meilleur.

    Merci pour ces quelques heures de lecture, fines, intelligentes, empreintes d’émotions qui m’ont certainement rendue plus humaine.

  • Stef Eleane 6 mars 2019
    Power - Michaël Mention

    La révolution de ce début d’année, c’est ce roman ! Power de Michaël Mention. Si toi aussi tu crois tout savoir des Black Panthers, lis ce livre et constate que ton savoir est minime. L’auteur a décortiqué l’Histoire et mis tout son peps pour notre plus grand plaisir !

    En plein cœur de l’Amérique dans les années 60, est née l’idée de se battre pour ses droits, l’idée d’arrêter de baisser la tête, l’envie d’une vie meilleure, la foi en l’être humain et se dire que tout reste à faire . L’ébauche des Black Panthers est née dans appart minable, avec des gamins qui picolent et fument, mais influencés par de grands noms comme Malcolm X, Martin Luther King …

    Pour les grandes lignes, l’histoire des Black Panthers, on l’a connait tous ! On a vu des films, on a lu des livres. On sait que ces grandes idées, ce désir de survivre a tourné assez mal. Les armes, la drogue ont été le quotidien de cette armée de civil, inexpérimenté. Mais, ils ont fait peur. Ils ont fait bouger les choses. Ils ont fait reculer certaines idées reçues jusqu’à la fin.

    Ça a foiré à cause de nous. Pas à cause du FBI, de la came, des gangs. Ils nous ont pourri la vie mais, le vrai problème, c’était nous.
    Trop pressés. Des siècles qu’on avait rien, alors on voulait tout et on a foncé. On était sur tous les fronts, tellement impliqués qu’on a rien vu venir.
    L’envie, c’est ce qui nous a tués.

    Pourtant, le pouvoir, on l’a eu, Ça a duré cinq ans. Ça peut paraitre court, mais cinq ans tous les jours, toutes les nuits, c’est pas rien. On était si puissants que le pays a tremblé comme jamais auparavant.
    Les gens nous craignaient, alors que tout ce qu’on voulait, c’était l’égalité. La paix, enfin.
    C’est pour ça qu’on s’est unis. Organisés. On avait nos codes, notre langage, notre journal, notre musique, notre cinéma, notre look, nos penseurs, nos cliniques, notre capitale, notre président, nos ministres, notre indépendance.
    On était noirs
    On était libres.
    On était les Black Panthers

    Ce livre a du groove mes amis ! Vous n’avez qu’une envie c’est de chanter, crier avec lui. (Surtout faites-vous la bande-son à la fin du livre 😉 ou via la playlist juste ici). Il a de la hargne également. Il a cet espoir et ce refus de l’injustice. L’auteur est un grand avec sa plume si maîtrisée, si rythmée. Comment cet homme qui est si calme et parait si tempéré peut-il mettre tant de cœur, de puissance dans ses romans ?

    Les noms ont été changés, vous avez bien entendu une partie romancée. Vous ne lirez pas un documentaire, même si on se rend compte que l’auteur s’est énormément documenté, mais bien un roman noir qui vous transportera au cœur de cette Amérique qui rejette une partie de sa population. Une Amérique qui s’embourbe dans une guerre du Vietnam.

    Un roman comme je les aime ! Il m’a complètement embarqué, m’a mis la larme à l’œil par moment, il m’a appris beaucoup de choses. J’espère qu’il aura le succès qu’il mérite ! Et cela commence par vous ! Lisez-le 🙂

  • Fontès Frédéric 25 octobre 2018
    Power - Michaël Mention

    C’est durant une discussion avec l’ami David Smadja consacrée aux comic books, que j’ai finalement su comment j’allais évoquer ce nouveau roman de Michael Mention, Power.

    Avec David, donc, je lui expliquais pourquoi je continuais à lire des comic books : pour retrouver les sensations de lecture que j’ai ressenti à la lecture du tout premier. Cette euphorie et cette fascination qui m’ont embarqué, une fois que j’ai jeté un œil dans ce nouvel univers qui s’offrait à moi.

    Avec ce dixième roman de Michael Mention, j’ai eu exactement la même impression : comme si j’ouvrais un livre pour la première fois, et que je prenais ma première grosse claque.

    Voilà, pour faire simple, Power m’a donné l’impression de revivre mon premier dépucelage littéraire.

    Cela fait quelques années que je lis les romans de Michael Mention, et à chaque fois il m’épate. Avec le talent qu’on lui connait, il parvient une nouvelle fois à repousser le cadre du roman pour offrir à ses lectrices et lecteurs une nouvelle expérience de lecture. Toujours ce rythme, cette cadence, cette musicalité et cette narration qui donnent à son écriture une dimension unique et si particulière.

    Le pouvoir de Michael Mention vous explose à la figure de la première à la dernière page.

    Pas une surprise en soit, tant le bonhomme a de l’or au bout des doigts. La surprise en ce qui me concerne vient du fait que le roman ne soit pas plus plébiscité que ça dans les médias ou par les prix littéraires.

    Power est un livre inclassable, écrit par un auteur inclassable et provenant d’une maison d’édition qui se veut de proposer des romans comme tel.

    L’occasion pour moi de dire un grand merci à Michael Mention : à 42 ans, c’est ce roman qui m’a fait redécouvrir le pied que j’ai pris gamin à la lecture de ma première claque littéraire.

  • Louison Lit 29 septembre 2018
    Power - Michaël Mention

    Une plongée en apnée, dans un autre monde, une autre époque à travers Power faire la connaissance des noirs américains, à l’époque de la guerre du Vietnam et de la création du mouvement des « Black Panther Party ». Voilà la traversée que nous propose Michaël Mention. Un talent certain pour nous raconter cette noirceur de l’Amérique raciste, la misère, les ghettos, ces noirs qui n’ont plus que la révolution comme horizon en réponse à l’arbitraire, l’oppression et la mort. Cet élan vers la liberté va entraîner avec lui de grands bouleversements, de l’ultra-violence et faire trembler ce colosse aux pieds d’argile qu’est l’Amérique. La période est trouble entre le Vietnam qui n’en finit plus et les exactions contre les noirs, le refuge et l’espoir semblent être pour eux ce nouveau party et bien tout cela accompagné des musiques qui elles aussi crient leur révolte au travers des succès de James Brown et de la Motown, une bande son dont la playlist nous est fournie à la fin, du son qui arrache et qui déchire. Les Black Panthers arrivent juste après Malcom X et Martin Luther King, ils viennent rétablir l’ordre, une nouvelle parité et les débuts du mouvement à vivre ainsi sous la plume de l’auteur sont très enthousiasmants.

    Une ambiance superbement rendue avec une écriture au plus proche des ressentis, des personnages attachants, c’est rythmé et fluide, ça se dévore. On sent un véritable travail de documentation de la part de l’auteur sur des faits historiques ainsi mis en lumière, de la réalité à la fiction car bien sûr Power n’a rien d’un documentaire j’ai adoré l’anecdote des JO, tous les petits détails de la grande et de la petite histoire ainsi regroupés c’est jubilatoire. La construction du roman passe par la parole donnée à différents personnages Neil, Charlène et Tyrone dont on suit l’évolution tout au long du roman. Grandeur et décadence du BPP, la descente sera rude et pleine de désillusions alors qu’on a failli toucher au but. Le sabordage, les rumeurs, le FBI étaient les grains de sables d’une machine qui commençait à peine à tourner. Je suis ravie de cette lecture qui m’a permis de mieux comprendre cette période de l’histoire que finalement je connaissais peu. Bonne lecture.

  • Ophé Lit 6 juillet 2018
    Power - Michaël Mention

    POWER de Michaël Mention publié par Stéphane Marsan Éditeur.

    J’écris toujours mes chroniques en « live », sans préparation, à l’instinct, guidée par l’émotion du moment. Pour « POWER » c’était impossible. J’ai dû la penser et la rédiger avant pour être certaine de ne rien oublier et surtout réussir à vous en livrer une à la hauteur de ce livre.

    J’ai lu beaucoup de roman dans ma vie : de la blanche, de la noire, du bon et du moins bon, de la passionnante comme des décevantes, et de ma vie de lectrice, je pense que « POWER » est la plus grande claque littéraire que j’ai prise.

    Écrit avec les tripes, ce roman se lit avec les tripes. Michaël a su m’emporter dans les sixties, au cœur d’une Amérique déchirée. De la naissance du Black Panther Party en passant par l’explosion de la soûl et du Funk, de la guerre du Vietnam aux hippies sans oublier Armstrong sur la Lune ou encore le tueur en série « Le Zodiac », tout les événements marquant de cette décennie ont été évoqués.

    J’ai eu souvent le sentiment de vivre en direct certains des moments d’Histoire relatés dans le roman. De lire les discours de M.L King ou de B.Kennedy, j’en avais la chair de poule tant Michaël a su donner vie, par la magie de ses mots et sa qualité d’écriture, à l’histoire de son roman.

    Documenté, précis, rempli de références historiques (JO de Mexico...), musicales (une playlist de folie), POWER est un saut dans le temps.
    J’ai pensé aux films « Détroit » ou encore « J.Edgar », j’ai senti la poussière, le tabac froid, la puanteur des ghettos, la peur des habitants de ces quartiers en proie aux émeutes...

    Dans la première partie de son roman, Michaël Mention plante le décor, évoque la mort de Malcolm X, la naissance du black power et du Black Panther Party :
    « De Fanon ils ont gardé la révolution.
    De Malcolm, ils ont gardé la rage.
    De King, ils ont gardé la mesure.
    Du Che, ils ont gardé l’anti-impérialisme [...] »

    Dans la seconde partie, il nous invite à suivre les destins croisés de trois personnages :
    Charlène, en recherche de repères et d’identité, aspirée par ses idéos.
    Tyrone, enfant du ghetto qui accepte de travailler pour le FBI et infiltrer les Black Panther pour sortir de prison.
    Neil, jeune flic, personnage complexe qui ne comprend plus l’Amérique dans laquelle il vit.

    Leur évolution, leurs espoirs, leurs déceptions, « POWER » est aussi leur histoire.

    « POWER » est un grand roman, plein d’humanité. Il relate non seulement les années soixante aux Etats-Unis mais il est également très actuel. Sur l’ensemble du récit, l’évolution des mouvements politiques mais aussi la radicalisation de certains personnages vers les extrêmes rappelle ce qui se passe dans notre société aujourd’hui : la montée des haines raciales, l’intolérance, la peur de la différence.

    « POWER » est un chef d’œuvre, admirablement bien écrit, qui, je n’en doute pas, sera un grand succès littéraire.
    Et peut être même plus.Très visuel, il ferait aussi un très grand film.

    Vous l’avez compris, ce roman est plus qu’un coup de coeur. Il est inclassable.

    Laissez vous tenter et plongez au cœur de « POWER ».

  • Pierre Faverolle 8 mai 2018
    Power - Michaël Mention

    Attention, coup de cœur !

    Le nouveau roman de Mickaël Mention est une bombe, une véritable bombe. En choisissant d’évoquer le Black Panther Party, il a choisi de parler de ses thèmes favoris, et tout dans ce roman ne peut interpeller le lecteur. Mickaël Mention veut passer un message ; avec ce roman, il le clame haut et fort. Très fort.

    Le roman s’ouvre sur l’assassinat de Malcolm X le 21 février 1965.

    1966, Oakland. Les actions meurtrières de la police envers la population noire n’ont jamais été aussi nombreuses. Bobby Seale et Huey P. Newton décident d’appliquer le deuxième amendement de la constitution des Etats Unis qui autorisent tout citoyen à posséder une arme. Sans être agressif, il s’agit de montrer aux policiers que les Noirs peuvent se défendre, en affichant leurs armes. Puis ils décident de créer un mouvement pour la défense des Noirs, pour faire respecter leurs droits. Petit à petit, leur mouvement distribue de la nourriture et en viendra à construire un hôpital.

    1967, Philadelphie. Charlene est une adolescente de 16 ans, qui prend conscience de la société dans laquelle elle vit. Tous les jours, elle lit dans les journaux, elle voit dans la rue, des Noirs qui se font tuer par la police. Elle voit dans une boutique une affiche de Bobby Stills et Huey Norton, fusils à la main. Elle veut s’engager dans les rangs du Black Panthers Party et Roy, le propriétaire lui donne 3 livres à lire avant qu’elle ne s’engage : l’autobiographie de Malcolm X, Les damnés de la Terre de Frantz Fanon, et Le petit livre rouge de Mao.

    1967, Los Angeles. Neil est flic et se retrouve face à son quotidien de haine. Tous les jours, il doit partir sur le terrain, en intervention, essayant de faire régner l’ordre, parmi des gens qui détestent la police. Lors d’une opération, son collègue est tué et Neil s’enfonce dans une croisade sans but.

    1967, Chicago. Cela fait un an que Tyrone purge sa peine de prison pour avoir tué Big Joe qui a essayé de « l’entuber » à Cook County. Un avocat demande à le voir, son nouvel avocat. Il s’agit en fait de l’agent spécial Clark du FBI. Clark lui propose de le libérer en échange d’un boulot : Intégrer le BPP en tant que taupe pour le FBI. Le nom de code de cette opération de grande envergure est COINTELPRO.

    Naissance, grandeur et décadence du groupe activiste et politique Black Panther Party : voilà le nouveau défi relevé haut la main par Mickaël Mention, cet auteur décidément prêt à tout et capable de tout. Après une première partie où on retrouve les origines du BPP, on entre dans le vif du sujet au travers de trois personnages tous aussi différents les uns que les autres. Ce qui permet d’apporter une vision différente de tous les événements sans pour autant avoir la prétention de détenir la vérité.

    Et chacun de ces personnages, que ce soit Charlene, Tyrone ou Neil sont remarquablement bien faits, mais aussi attachants dans leurs choix. Entendons nous : je ne défends pas Charlene quand elle plonge dans la drogue, mais je la comprends quand du haut de ses 16 ans, elle veut que les exactions contre les noirs cessent. Je ne défends pas Tyrone qui trahit les siens, mais sa situation (réaliste) est bigrement prenante. Je ne défends pas Neil et son racisme, mais j’y vois un peuple américain perdu, assommé par a manipulation, prenant de mauvaises décisions parce qu’il a les mauvaises cartes en main. C’est probablement le personnage que je trouve le plus fascinant dans sa recherche de solutions et dans ses choix dramatiques et meurtriers.

    Ce roman parle de révolution, de révoltes, d’injustices, de pauvres et de riches, de luttes pour le pouvoir, de luttes pour la survie, de racisme, de journalisme, de manipulation, de couleur de peau, d’éducation, de possession d’armes, de l’impossibilité à communiquer, de la difficulté de vivre ensemble. Il parle d’humanisme assassiné, de valeurs bafouées, de droit de vivre et de droit de survivre. Il parle surtout d’une société américaine incapable de faire face à sa plus lourde défaite, d’une société qui se veut représenter le bien dans le monde, perdre la face dans une guerre du Vietnam meurtrière face à un courant politique qui représente le mal, Il parle de pourris (au FBI entre autres) qui perdent tout contrôle et se lancent dans une guerre voire une guérilla contre son propre peuple … au nom de l’ordre … mais n’est-ce pas pour se venger du Vietnam ? Pour ne pas perdre l’image qu’il se fait de lui-même ? Par pur ressentiment ?

    Mickaël Mention utilise une forme chère à James Ellroy, pour se l’approprier et conter cette histoire de haine et de sang qui a déferlé sur les Etats Unis. Il fait comme James Ellroy, mais écrit son livre, plein de rage, en mettant son propre sang sur ces pages, en n’ayant pas honte d’étaler ses tripes sur ces mots. Et j’ai bien l’impression que c’est paradoxalement le livre le plus personnel de cet auteur sur un sujet très éloigné (en distance) de la France. Du moins, c’est ce qu’il m’a semblé.

    Car c’est bien de haine entre êtres humains dont on parle, c’est bien de sang humain dont on parle ; ce sont des hommes, des femmes, des enfants sacrifiés dont on parle. C’est le message que je retire de ce roman : Derrière tout acte, bon ou mauvais, il y a des hommes et des femmes. Des hommes et des femmes qui tuent. Des hommes et des femmes qui essaient de survivre. Et il ne reste finalement que bien peu de choses à sauver de l’Homme. Ces Noirs se sont battus pour leurs droits ; ils ont perdu ; même aujourd’hui encore. Mais ce n’est pas une raison d’arrêter.

    Coup de cœur !

    https://blacknovel1.wordpress.com/2018/04/15/power-de-mickael-mention/

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